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Vaccin contre le papillomavirus : questions-réponses avec la Ligue contre le cancer

Par Sandrine Damie - Mise à jour le

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Emmanuel Ricard, Délégué à la prévention et la promotion des dépistages au sein de La Ligue contre le cancer, a accepté de répondre de façon concrète et précise à toutes les questions que l’on se pose sur la vaccination contre les papillomavirus, ou virus HPV. 

Comment attrape-t-on les infections à papillomarivus humains (HPV) ?

Les Virus HPV se transmettent par contact de peau à peau ou de peau à muqueuse (les peaux intérieures), soit par contact / relations sexuelles ou caresses. Les objets peuvent aussi transporter le virus. S’il est important d’avoir des rapports sexuels protégés pour prévenir les infections sexuellement transmissibles, comme le VIH, les préservatifs ne garantissent pas une protection complète contre les infections par les HPV. Les HPV se transmettent en effet également par les muqueuses, qui ne sont pas couvertes par le préservatif ou lors de la pause du préservatif si des contacts avec la peau ou les secrétions ont eu lieu lors des préliminaires. Seule la vaccination contre les HPV permet d’éviter une contamination par le HPV.

Quels sont les bénéfices du vaccin contre le papillomavirus ?

Les bénéfices du vaccin sont individuels. Il protège contre l’infection par le virus HPV et évite d’être infecté. Les bénéfices ont également collectifs. Le vaccin diminue la circulation au sein d’une population, et donc la protège collectivement. En augmentant le nombre de vaccinés, le vaccin diminue le risque de rencontrer une personne infectée, et donc la probabilité et le risque de s’infecter (avant la vaccination plus de 80% de la population se contaminait par le HPV).

Enfin le vaccin contre le papillomavirus diminue le risque de portage chronique du virus qui sera la cause de survenue du cancer (un certain nombre de personnes n’arrive pas à se débarrasser du virus, ce sont elles qui subissent une inflammation chronique qui peut déclencher le cancer).

Le vaccin contre le HPV diminue le nombre des lésions précancéreuses et cancéreuses comme ceci a été démontré chez les Australiens et Scandinaves.

Et quel sont les effets secondaires du vaccin contre le HPV ?

Dans la grande majorité des cas, il n’y a pas d’effet secondaire après la vaccination contre les HPV. Les effets secondaires sont les classiques réactions aux vaccins en général, qui cessent rapidement, ils signent que le corps élabore sa réponse immunitaire et sont signe d’efficacité.

  • Très fréquents : rougeur, douleur, gonflement au point d’injection, maux de tête.
  • Fréquents : nausées, douleur des extrémités, fièvre.
  • Possibles : Vomissements, vertiges, fatigue, frissons, malaise, douleur musculaire ou articulaire, ganglions, réaction allergique.

Les maladies auto-immunes craintes lors des lancements du vaccin HPV ont été écartées. Il n’y a pas plus de SEP (sclérose en plaques) ou maladies auto-immunes chez les personnes vaccinées que chez les non-vaccinées. La coïncidence temporelle de la survenue d’une maladie après vaccination contre le papillomavirus ne peut être assimilée à un lien de causalité.

Après la mise sur le marché des vaccins HPV, différentes études scientifiques indépendantes des firmes pharmaceutiques, ont comparé la survenue de maladies auto-immunes chez des millions de femmes vaccinées ou non, aux États-Unis, au Danemark, en Suède. En France, une étude nationale portant sur une cohorte de 2,2 millions de jeunes filles âgées de 13 à 16 ans a été réalisée par l’Agence nationale de sécurité du médicament et l’Assurance Maladie. L’ensemble de ces études n’a pas montré d’augmentation du risque de maladies auto-immunes en lien avec la vaccination contre le papillomavirus.

Une augmentation du risque de syndrome de Guillain-Barré après vaccination contre les infections à HPV existe. C’est une conséquence connue et rare, que l’on prend en charge et qui est spontanément résolutive après traitement symptomatique. La fréquence (1 à 2 cas pour 100 000 filles vaccinées) ne remet pas en cause la balance bénéfices-risques favorable de cette vaccination contre le HPV.

Comment puis-je parler à mon ado du HPV et de la vaccination ?

La question ne se pose pas de la même façon selon l’âge de l’enfant. La vaccination HPV peut être abordée comme le reste des vaccins, en soulignant l’importance du vaccin ou des vaccins pour prévenir les infections, et plus particulièrement l’infection par le virus HPV. Il s’agit d’être ouvert aux questions que se posent adolescents et adolescentes, car ils parlent entre eux. La place des professionnels de santé est importante pour prendre le relais car elle permet de commencer un dialogue sur les questions de prévention, et donc une prise en main par l’adolescent fille ou garçon, de ces questions de santé. Par ailleurs la question du papillomavirus ouvre sur les interrogations sur la sexualité, et il n’est pas toujours facile d’ouvrir sur ces questions. D’où l’importance de l’écoute et de cette alliance entre professionnels de santé et parents.

Comment puis-je protéger mon ado contre le papillomavirus?

Le recours aux préservatifs et à ses barrières protectrices réduit le risque d’infection au VPH, mais il ne l’élimine pas. La seule façon de protéger votre ado fille ou garçon, est de lui proposer de le ou de la faire vacciner, car ce vaccin contre le papillomavirus est un vaccin efficace. La vaccination protège contre la majorité des virus HPV responsables du cancer du col de l’utérus, de l’anus, de la vulve et du vagin. Le vaccin protège également de l’apparition de verrues anogénitales. C’est un vaccin nécessaire car il permettrait de supprimer plus de 6 300 cancers par an chez les garçons et les filles. De plus ce vaccin éviterait chez les jeunes filles le risque d’accouchements prématurés liés au traitement en cas de lésions du col.

Rappelons que c’est un vaccin simple, compatible avec les autres rappels vaccinaux. Il n’y a pas besoin de rappel une fois la complète vaccination réalisée : 2 ou 3 injections suffisent en fonction de l’âge. Il se fait sur les filles et les garçons entre 11 et 14 ans, avec un rattrapage possible jusqu’à 19 ans.

C’est un vaccin sans danger, les réactions étant peu fréquentes et bénignes.

Enfin c’est un vaccin remboursé : L’Assurance maladie rembourse le vaccin à 65 %, et les mutuelles santé prennent en général le complément. Dans certains centres de vaccination, la vaccination contre le papillomavirus peut être réalisée sans avance de frais, comme dans les centres municipaux, les centres de planification familiale, dans un centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD), et dans certains centres de vaccination publics. Autrement la vaccination HPV peut être réalisée :

  • par un(e) médecin ou une sage-femme ;
  • par un/une infirmier(e) sur prescription d’un médecin ou d’une sage-femme ;

La vaccination contre le HPV sera prise à 100 % à partir de la rentrée scolaire 2023 pour les enfants en classe de 5ème au collège, si les parents donnent leur autorisation.

Quels sont les signes de l’infection par le papillomavirus ?

Le plus souvent, l’infection à HPV est asymptomatique et disparaît spontanément grâce à notre système immunitaire. Dans environ 90 % des cas, le virus HPV aura disparu dans les 2 ans. La grande majorité des infections à HPV sont silencieuses.

L’infection peut se manifester par des démangeaisons, des saignements et des petites verrues (condylomes) sur les organes génitaux ou l’anus. On peut retrouver au niveau de la muqueuse buccale et de la gorge des lésions bénignes de type papillomes. Cela peut également être signalé par un ou des ganglions. Ou des années plus tard par les signes d’apparition de cancers.

Certaines souches de HPV sont responsables de la majorité des cancers du col de l’utérus et seront découvertes lors du dépistage sur des frottis chez son médecin gynécologue.


On constate une part bien plus importante de femmes et jeunes filles vaccinées contre le HPV que leurs homologues masculins. Comment expliquez-vous cela ?

La vaccination contre le papillomavirus pour les filles est plus anciennement installée historiquement. Depuis 2017, la vaccination contre les infections à HPV est recommandée, en France, chez les jeunes filles. Depuis janvier 2021, cette recommandation s’applique également aux garçons. La vaccination a donc eu plus le temps pour s’installer dans les habitudes des femmes et des filles, et comme dans l’information.

La vaccination contre le HPV a d’abord été réservée aux garçons ayant des relations avec les garçons, puis étendue à l’ensemble des garçons. Car s’identifier comme homosexuel et en parler à un professionnel de santé est difficile sur les âges où la vaccination des garçons était recommandée. Depuis janvier 2021, cette recommandation de vaccination s’applique à tous les adolescents garçons. Elle est plus récente, moins connue des parents. Aussi, il y a moins de garçons globalement vaccinés en trois ans par rapport aux 6 ans chez les filles. Cette recommandation permet de limiter l’infection et le portage des virus HPV par les garçons et a également limité leur transmission aux filles et aux autres garçons.

En quoi est-il aussi pertinent de sensibiliser les garçons que les filles à ce vaccin ?

Le papillomavirus touche autant les garçons que les filles. On a beaucoup mis en avant le risque de cancer du col de l’utérus car le lien était mieux connu pour le cancer du col, d’où la sensibilité des mères et des gynécologues à vacciner les filles. Les garçons peuvent également, comme les filles, contracter des infections à HPV (crètes de coq et autres) et faire également des cancers comme celui du pénis. Enfin, on voit de plus en plus de cancers de la gorge ou de l’anus en rapport avec des HPV aujourd’hui mieux identifiés.

Pourquoi la vaccination ne concerne que les jeunes de 11 à 14 ans ?

La vaccination ne concerne pas que les jeunes de 11 à 14 ans. Elle est plus simple pour les jeunes filles et garçons âgés de 11 à 14 ans révolus, car elle ne nécessite que 2 injections, espacées de 6 à 13 mois.

Un rattrapage de la vaccination est possible entre 15 à 19 ans révolus si la vaccination n’a pas eu lieu entre 11 et 14 ans : elle se fera alors avec 3 injections au lieu de 2, la réponse immunitaire étant meilleure chez les plus jeunes.

La protection la plus efficace est procurée par une vaccination avant les premiers rapports sexuels.

La vaccination HPV est aussi recommandée pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), jusqu’à l’âge de 26 ans révolus, à cause du risque majoré de des lésions précancéreuses anales, des cancers anaux et des condylomes, etc.

Autres informations utiles sur les HPV :

Dossier éducatif de la Ligue contre le Cancer : cliquez ici
Prévention et dépistage : dossier de la Ligue contre le Cancer
Plaquette pour tout savoir sur papillomavirus humain : télécharger
Escape Game Papillomavirus : cliquez ici

 

 

 

 

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