Faire appel à un médiateur familial peut apaiser les conflits lors d’une séparation ou d’un divorce et faciliter le dialogue entre tous les membres de la famille. Marie Drummond, médiatrice, détaille en quoi consiste la médiation familiale et à quel moment contacter un professionnel.
Qu’est-ce que la médiation familiale ?
La médiation familiale est un processus de gestion des conflits. Un tiers impartial et indépendant, le médiateur familial, intervient pour aider les membres d’une famille à trouver, eux-mêmes, un accord mutuellement acceptable. Cette approche s’inscrit dans un cadre confidentiel et volontaire. Personne ne peut y être contraint.
Selon l’APFM (Association Pour la Médiation Familiale – www.apmf.fr), la médiation familiale respecte les besoins de chacun, notamment ceux des enfants, dans un esprit de coresponsabilité parentale. Son objectif : faciliter la communication et anticiper les conséquences pratiques et émotionnelles d’une séparation ou d’un divorce.
En cas de médiation judiciaire, le juge peut proposer à chacun de s’informer sur la médiation. Il peut aussi ordonner cette information sans pour autant imposer d’entrer en médiation. Le médiateur informe ensuite le juge de la mise en place de la médiation ou de son arrêt. Les accords trouvés appartiennent aux parents et peuvent être présentés au juge ou à leurs avocats pour homologation.
Quand faire appel à la médiation familiale ?
La médiation familiale est particulièrement utile lors de séparations ou de divorces, mais peut aussi intervenir pour d’autres problèmes au sein de la famille.
Séparation ou divorce
- Envisager ou réfléchir à une séparation : l’espace de médiation permet de discuter des peurs, des besoins et de l’impact sur la vie des enfants ou la situation financière.
- Organiser la vie après la séparation : le médiateur aide à définir la résidence des enfants, la répartition des charges ou la procédure de divorce (par consentement mutuel, pour faute, etc.).
- Gérer les évolutions après la séparation : déménagement, arrivée d’un nouveau conjoint, révision de pension alimentaire, etc.
Difficultés de liens familiaux
- Conflits entre parents et enfants : un enfant ne souhaite plus voir un parent, problèmes éducatifs, choix d’orientation, etc.
- Maintien du lien grands-parents/petits-enfants : après un divorce, une séparation ou un deuil, la médiation familiale peut éviter une procédure judiciaire et trouver un accord qui préserve la relation avec les grands-parents (article 371-4 du Code civil).
Quel est le rôle du juge aux affaires familiales ?
Le juge aux affaires familiales (JAF) dépend du tribunal de grande instance (TGI). Il intervient pour tout ce qui touche à la famille :
- Procédures de divorce et de séparation de corps, ainsi que leurs conséquences.
- Attribution et exercice de l’autorité parentale (droit de visite, garde des enfants, etc.).
- Fixation et révision des obligations alimentaires (pensions, devoir de secours envers un ex-conjoint).
- Mesures urgentes si un parent met en péril les intérêts de la famille.
Dans le cadre d’un divorce, la présence d’un avocat est obligatoire si la procédure est engagée. Quand une partie prend un avocat, il reste fortement conseillé que l’autre partie en prenne un aussi. Selon les ressources, une demande d’aide juridictionnelle peut être faite auprès du TGI.
En matière d’autorité parentale conjointe, le JAF peut exiger que les parents se renseignent sur la médiation familiale. Si un accord est trouvé en médiation, le juge peut l’entériner et cet accord a alors valeur de jugement.
Les avantages et inconvénients de la médiation familiale
La médiation familiale favorise l’autonomie et la responsabilité des parents dans les décisions liées à leurs enfants. Chaque parent reste acteur de l’éducation et peut avancer, avec l’autre, vers des accords durables. La procédure judiciaire, au contraire, place souvent les parents dans un rapport de confrontation.
La médiation familiale demande toutefois un effort de communication. Chacun doit être prêt à s’asseoir face à l’autre pour évoquer les problèmes et envisager des solutions. Cette démarche peut sembler difficile quand la relation est très tendue. Mais le médiateur familial est formé pour offrir un espace d’écoute et de respect mutuel. Il existe d’ailleurs des séances d’information gratuites pour aider à franchir ce premier pas.
Si la médiation échoue, il reste possible de saisir le juge qui rendra sa décision. Mais les parents perdront alors la maîtrise du résultat, puisque la solution sera imposée par la justice.
Qui est le médiateur familial ?
Le médiateur familial possède une formation spécifique en droit de la famille, en psychologie et en sociologie. Depuis 2005, il existe un diplôme d’État. Beaucoup de médiateurs proviennent du secteur social (assistants sociaux, travailleurs sociaux, psychologues) et certains avocats choisissent aussi de se spécialiser en médiation familiale.
Son rôle n’est pas de dicter la loi, mais de permettre l’émergence de solutions adaptées aux besoins de la famille, en tenant compte de la liberté et de la responsabilité de chacun. Les accords trouvés sont propres à chaque situation, sans volonté de faire entrer la famille dans un cadre strict ou identique à un autre couple.
Marie Drummond, médiatrice diplômée d’État et présidente de l’association Trèfle (trefle-amccf.fr), rappelle que la médiation familiale encourage les parents à élaborer ensemble un futur serein pour leurs enfants, tout en préservant leur vie personnelle. C’est un espace confidentiel, impartial et bienveillant, où l’on peut aborder tous les sujets qui concernent la vie familiale après une séparation ou un divorce.
La médiation familiale offre un chemin plus serein que l’affrontement judiciaire, tout en respectant les besoins de chacun et surtout ceux des enfants.
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