Adapté d’un best-seller nippon, Totto-Chan, la petite fille à la fenêtre nous fait partager le quotidien d’une petite fille à la personnalité atypique, qui grandit à l’époque où s’amorce la Seconde guerre mondiale. Un film remarquable au cinéma à partir du 1er janvier.
Totto-Chan, la petite fille à la fenêtre : l’histoire
Au début des années 40, dans le quartier de Jiyugaoka, dans le sud-ouest de Tokyo, Tesuko, que ses proches ont pris l’habitude de surnommer Totto-Chan, traverse l’existence en mode survolté. Si son esprit débordant d’idées et les rêves qu’elle fait pour l’avenir, notamment celui de devenir une espionne, embellissent ses journées, cette enfant hyperactive rend littéralement folle son institutrice, incapable de maitriser l’énergie et le manque de concentration de sa jeune élève.
Renvoyée de son établissement scolaire, Totto-Chan intègre Tomoe, une école alternative, installée dans un spacieux wagon de train retiré des rails. Ici, il n’y pas de programme imposé et chacun est libre de pratiquer les activités qui lui font plaisir et le valorisent. Reçue avec bonhomie par Sōsaku, son directeur qui, contrairement aux autres adultes, ne semble pas redouter de la laisser parler autant qu’elle le souhaite, Totto-Chan y prend rapidement ses marques et s’y épanouit. La petite fille noue notamment une amitié indéfectible avec Yasuaki, un garçon qui souffre de polio.
Mais la période est troublée et le bonheur fragile qu’a trouvé Totto-Chan à Tomoe pourrait ne pas durer….
A partir de quel âge ?
On pourra voir Totto-Chan, la petite fille à la fenêtre dès 6-7 ans.
L’avis de MAFAMILLEZEN
Si Totto-Chan n’est pas une figure familière pour les Français, elle est très célèbre au Japon. Avant de jouer les vedettes au cinéma, elle a été le personnage principal du livre éponyme écrit et publié en 1981 par l’animatrice télé Tetsuko Kuroyanagi, qui s’est aussi bien vendu dans ce pays qu’aux quatre coins de la planète (vingt-cinq millions d’exemplaires écoulés au total !). Son œuvre autobiographique connait une seconde vie dans ce long-métrage bouleversant et magnifique, dans lequel tout nous charme ou presque, à commencer par Totto-Chan, son héroïne. Le regard onirique qu’elle porte sur les choses, sa bonne humeur et son imagination font que rien n’est insurmontable, même la misère et la mort.
Il est touchant ensuite que Totto-Chan, la petite fille à la fenêtre, à travers l’enseignement dispensé à Tomoe et le profil de ses élèves, célèbre le droit à la singularité, dans une société qui veut normer les gens, en refusant de les victimiser ou de les sur-assister. Tomoe est un endroit idéal, presque enchanté, où on vous donne des clés pour vous autonomiser, déployer votre créativité mais où l’on s’initie également à ce que sont les réalités du monde, à travers les drames et les injustices qui affectent ses pensionnaires.
Ces douleurs personnelles sont comme le prélude à celle, collective, qui frappe le Japon : progressivement, les joies et les jeux innocents de Tomoe font place à l’horreur et aux privations de la Seconde Guerre mondiale. Et c’est l’une des seules frustrations que l’on développe lorsqu’on regarde Totto-Chan, la petite fille à la fenêtre : ce conflit qui fait irruption dans l’univers de Totto-Chan et de ses camarades aurait mérité d’être davantage intégré dans l’intrigue. Il n’est qu’ébauché, abordé par petites touches.
Comme souvent dans les long-métrages d’animation japonais, le graphisme est très beau, soigné et foisonnant de détails. Il nous enveloppe, comme l’histoire qui nous est racontée, de délicatesse et de poésie….
Totto-Chan, la petite fille à la fenêtre
Réalisé par : Yusuke Suzuki et Shinnosuke Yakuwa
Avec les voix originales de : Liliana Ôno, Koji Yakusho et Shun Oguri
Genre : Animation
Durée : 1h54
Sortie au cinéma : le 1er janvier 2025
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