Sorte de métaphore des dérives de notre monde moderne, Tito et les oiseaux, production brésilienne au style d’animation déstabilisant, ne réussit pas à convaincre, encore moins à charmer. Au cinéma le 8 avril.
Tito et les oiseaux : l’histoire
Tito vit seul avec sa mère. Son père, un brillant scientifique spécialisé en ornithologie, a en effet quitté le foyer familial après l’échec de l’une de ses expériences qui a mis en danger la vie de son fils. Trois ans plus tard, Tito s’approprie son rêve : celui d’inventer à son tour la machine qui permettrait de communiquer avec les oiseaux.
Mais de sombres événements se trament dans son pays… Déjà très angoissée au naturel, sa maman cède à la panique lorsqu’elle apprend qu’une mystérieuse épidémie contamine progressivement ses habitants, rigidifiant leur corps avant de les transformer en pierres. Dans le même temps, Alaor Souza, un impitoyable promoteur profite de l’état de fébrilité générale pour vendre à tour de bras des appartements dans des résidences ultra-sécurisées, dont il fait la promotion en boucle sur les chaînes de télé dont il est également le propriétaire.
Parce qu’il ne connait plus l’effroi qui lui a porté malheur autrefois, l’intrépide Tito, sa meilleure amie et leur bande de copains, vont se mettre sur la piste de l’antidote. Un remède qui trouve sûrement sa source dans le chant des pigeons, des créatures dont l’humanité se méfie alors qu’elle pourrait beaucoup apprendre d’eux.
A partir de quel âge ?
9-10 ans. Le graphisme, moyennement attirant, pourra dérouter les petits voire leur déplaire, alors que l’histoire pourra de son côté leur sembler un peu terrifiante. Et un public adulte semble plus à même d’apprécier la dimension politique de Tito et les oiseaux.
L’avis de MAFAMILLEZEN
Dire que l’on a passé un bon moment devant Tito et les oiseaux serait mentir. Certes, le propos qui consiste à dénoncer la fâcheuse tendance qu’à notre époque, notamment les médias, à jouer sur les peurs et à en faire un fonds de commerce est louable. Comme celui qui montre que ce sont les divisions qui pourrissent voire détruisent une société, et que c’est ensemble que l’on est plus fort… Mais il n’est pas traité avec assez de subtilité pour que l’on adhère vraiment.
Le coup de crayon de ce long-métrage laisse également une impression un peu partagée voire parfois désagréable : si les décors, simplement esquissés à la façon de tableaux impressionnistes, sont spectaculaires (ils ont été peints à la main pour les besoins de ce film), l’apparence des personnages, très sombre, avec leurs yeux torves, leurs cernes immenses et leurs jambes concaves, les rend peu attachants. Les pigeons, censés être des alliés du combat de Tito, sont aussi très inquiétants. Si l’objectif était de les rendre sympathiques, c’est raté !
En résumé, Tito et les oiseaux n’est pas un « incontournable » et encore moins un opus à aller voir si l’on cherche à se détendre ou à sortir de la salle avec des étoiles plein les yeux.
Tito et les oiseaux
Réalisé par : Gustavo Steinberg, Gabriel Bitar et André Catoto Dias
Avec les voix originales de : Denise Fraga, Mateus Solano et Matheus Nachtergaele
Genre : Animation
Durée : 1h13
Sortie au cinéma : le 8 avril 2019
A partir de 9 ans
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