A quinze ans seulement, Sophie Nélisse, la toute jeune actrice canadienne est l’héroïne de La Fabuleuse Gilly Hopkins, film qui réunit un casting d’exception, dont Kathy Bates et Glenn Close. Une graine de star, que vous avez peut-être découverte dans La voleuse de livres, et que nous avons eu le bonheur de rencontrer lors de son passage express à Paris…
– La Fabuleuse Gilly Hopkins, une ado en rupture de famille
- La voleuse de livres, sans grand enthousiasme…
Comprenez-vous le comportement de Gilly, une ado rebelle qui rejette tout lien affectif ? Est-ce parce que cela lui donne la sensation de trahir sa mère, qui l’a pourtant abandonnée quand elle était bébé ?
J’ai surtout l’impression qu’elle essaie de se faire exclure de ses familles d’accueil successives pour attirer l’attention de cette maman absente. Elle cherche également à cacher ses émotions et veut donner l’impression de quelqu’un de dur. En ne nouant pas d’amitiés, elle évite aussi de prendre le risque d’être rejetée…
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En quoi vous rapprochiez-vous de Gilly quand vous étiez plus jeune ? En quoi vous lui ressemblez-vous toujours ?
Je me retrouve un peu en elle parce que je tiens tête à mes parents. Je m’impose. Dans la vie, il ne faut pas se laisser faire, se laisser intimider. Gilly a beaucoup de cran et j’ai moi aussi pas mal d’énergie même si j’apprends au fil du temps que la violence n’est pas forcément la bonne solution pour dialoguer (rires). Parce que j’ai eu parfois des problèmes avec certaines filles de mon école qui sont jalouses de mon métier et qui disent des trucs genre « voilà la star qui arrive à son casier… » Certaines ont tendance à beaucoup juger. J’ai mon petit réseau de copains et je m’en contente. Je ne suis pas du genre à commencer à « niaiser ».
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Pour en revenir à votre rôle, comment avez-vous réagi quand vous avez appris que vous alliez jouer aux côtés de Kathy Bates, Glenn Close et Octavia Spencer, trois légendes du cinéma américain ?
J’étais vraiment contente. J’ai eu un petit moment de panique et de stress, en me disant que je ne serais à pas à la hauteur. Ce sont des actrices que je ne pensais même pas avoir la chance de pouvoir rencontrer un jour ! Je suis même allée vivre quelques jours chez Glenn Close… Mais bon, je n’étais pas trop intimidée. Pour moi, une maison reste une maison !
Laquelle de ces grandes stars vous a le plus bluffée ?
Concernant Octavia, je n’ai pas eu beaucoup de séquences avec elle, seulement une journée de tournage. Avec Kathy Bates, c’était incroyable de voir comment elle réussissait à avoir un point de vue extérieur sur son jeu. Elle s’auto-dirigeait et avait un avis pertinent sur chacune de ses scènes. Chez Glenn Close, ce qui étonnant, c’est sa confiance en elle. Elle s’assume totalement en tant que femme, est fière de son corps… Je serais incapable de faire ce qu’elle fait.
Est-ce que c’était impressionnant de porter tout ce film sur vos épaules ?
J’ai essayé de ne pas me considérer comme le personnage principal mais plutôt de voir ça comme un travail qui se fait grâce à l’aide de chacun. Pour moi, les choses sont aussi importantes quand j’incarne un rôle secondaire. Alors, je ne me suis pas trop mis la pression…
Vous faites partie d’une famille qui a la comédie dans le sang puisque votre petite sœur Isabelle est aussi actrice. Comment ce virus collectif est-il né ?
Mes parents ne sont pas du tout dans ce milieu-là. Mon frère voulait devenir comédien mais il était vraiment trop poche (NLDR : « nul » en québécois) alors ça s’est vite fini pour lui. Aujourd’hui, il nous soutient beaucoup mais il fait de la musique. Il est plus doué pour ça ! Au départ, Isabelle, lui et moi étions allés avec notre argent de poche dans une agence pour passer des auditions. Nous avons rapidement trouvé des rôles mais pas lui….
Comment conciliez-vous la poursuite de vos études et le cinéma ?
Comme je suis à la base en section sport-études de gym, j’ai tous mes après-midis de libres. Alors, j’en profite pour rattraper toutes mes leçons et devoirs en retard ou pour caler mes premières de film ou mes rendez-vous à ce moment-là. Certains profs sont accommodants, d’autres moins… Heureusement, ma maman, qui est enseignante, m’accompagne partout et me fait travailler !
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