Très largement inspiré par l’enfance du cinéaste octogénaire Jean-François Laguionie, Slocum et moi n’est pas sans charme. Mais il manque à ce film d’animation, qui sort en salles le 29 janvier, du rythme et des ressorts qui pourraient donner à ce récit personnel une dimension plus universelle. On vous offre des places du 22 au 28 janvier dans l’espace Concours !
Slocum et moi : l’histoire
Il était une fois un jeune étudiant des Arts déco qui, via les dessins qu’il conçoit, raconte la vie de sa famille au cœur d’un petite ville des bords de Marne dans les années 50. Dans son foyer, il y a Geneviève, sa maman, une femme affectueuse, dynamique, qui n’hésite jamais à payer de sa personne pour contribuer au bonheur de ceux qui l’entourent, et les aider à concrétiser leurs projets. Et il y a Pierre, son père, représentant de commerce, un homme droit, juste mais assez mutique, avec lequel François n’a jamais vraiment réussi à communiquer. Comme François le confie, il y a chez eux deux équipes, celle qui est composée de sa mère et lui, et le tandem que cette dernière forme avec son mari. « La troisième, on n’y songeait même pas », confie-t-il. Car si le petit et le grand s’aiment, ils ont très peu d’échanges….
Un peu fou, le rêve de Pierre de construire un bateau en partant de zéro, de la coque jusqu’aux mâts, va permettre à François de mieux appréhender quel être humain se cache derrière ce père peu bavard… Au fil de ce chantier qui durera six ans, et au fur et à mesure que leur complicité se tissera, il découvrira la passion secrète que son père nourrit pour Joshua Slocum, le premier navigateur à avoir réalisé, au XIXème siècle, le tour du monde en solitaire à la voile. C’est d’ailleurs pour cette raison que Pierre veut reproduire à l’identique sa mythique embarcation, et que ses amis au bistrot et ailleurs, ne le surnomment pas autrement que Slocum… Pris par le virus paternel, François décidera également de mener sa propre enquête concernant ce marin légendaire.
A partir de quel âge ?
On pourra voir Slocum et moi avec des enfants à partir de 6 ans.
L’avis de MAFAMILLEZEN
Les périples immobiles sont en vogue aujourd’hui au cinéma. Après La vallée des fous, où Jean-Paul Rouve disputait virtuellement Le Vendée Globe sans se déplacer, retranché dans son bateau installé au fond de son jardin, c’est au tour de Slocum et moi de nous offrir une sorte d’épopée maritime qui reste à quai. Et il y a justement, comme dans le film de Xavier Beauvois, une jolie morale qui s’en dégage, que l’on pourrait résumer par le fameux adage « L’important, ce n’est pas la destination mais le chemin ». On peut voyager vers soi, vers les autres tout en demeurant à terre !
Mais en dépit de ce joli message et le fait que son graphisme rétro au crayon restitue impeccablement l’ambiance de l’après-guerre, ce long-métrage ne réussit pas vraiment à nous concerner et à nous captiver. Car les curseurs de la chronique intimiste sont ici très poussés : il y a trop peu de rebondissements, d’aspérités, de détails marquants comme de développements autour des personnages, pour que l’on s’attache à cet opus. C’est comme un album photo dont on tournerait les pages avant de se rendre compte qu’elles se ressemblent un peu toutes.
Pour lui donner davantage de relief, certains fils auraient mérité d’être davantage tirés et tissés : on apprend par exemple au détour d’une séquence que le papa du héros n’est pas son père biologique, mais on n’explique pas qui est ce géniteur. Ni pourquoi François et lui n’ont eu aucune relation pendant longtemps. Et pourquoi ils en viennent à se revoir… Le frère de Pierre passe lui aussi en fantôme dans le réci,t et tout le film est à cette image, pas assez ancré et étoffé !
Et vous, qu’en avez-vous pensé ?
Slocum et moi
Réalisé par : Jean-François Laguionie
Avec les voix de : Elias Hauter, Grégory Gadebois et Coraly Zahonero
Genre : Animation
Durée : 1h16
Sortie au cinéma : le 29 janvier 2025
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