Sept mois après la fin de son Service Civique, Chloé revient sur sa mission de 10 mois au Centre pénitentiaire de Rennes. Plus sereine et plus sûre de ce qu’elle veut faire dans la vie après cette expérience, elle nous raconte les raisons pour lesquelles elle a décidé de faire un Service Civique, et les bénéfices qu’elle en a tirés pour son parcours professionnel futur.
Chloé, quel a été votre parcours jusqu’au Service Civique ?
Après le bac, je me suis orientée vers des études à bac+5 pour me tourner vers le professorat. Je préparais alors un master MEEF pour devenir professeur en SES (sciences économiques et sociales). J’ai passé le concours, mais au final, je ne me voyais pas enseigner. J’ai décidé de faire une pause dans mes études. J’avais besoin de mieux cerner ce qui me plaisait vraiment. A la fac, j’avais entendu parler du Service Civique. Cela m’a donné envie d’en savoir plus et j’ai cherché toutes les informations concrètes sur ce dispositif. J’ai scruté toutes les offres en Service Civique afin de trouver celle qui pourrait vraiment m’intéresser.
Qu’est-ce ce qui vous motivait dans le Service Civique ?
Le fait que ce soit présenté comme une expérience dans le social m’attirait particulièrement. J’avais envie de trouver un projet dans lequel la relation avec la personne était au centre des préoccupations. Du coup, j’ai passé pas mal de temps sur le site officiel du Service Civique pour trouver les informations pratiques et prendre des contacts. Je me suis lancée en me disant que je n’avais vraiment rien à perdre. J’ai fait un premier entretien de motivation et j’ai eu la chance d’être contactée pour débuter la mission au sein du pôle scolaire du Centre pénitentiaire de Rennes.
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Quelle a été votre mission au sein du pôle scolaire du Centre pénitentiaire de Rennes ?
S’engager dans un centre pénitentiaire peut faire peur ou susciter quelques appréhensions, mais ça n’a pas été le cas pour moi. La mission de Service Civique était très bien cadrée : on est considérés comme des intervenants extérieurs et on bénéficie d’un tutorat. D’ailleurs, ma tutrice a joué un rôle essentiel dans l’accompagnement et la prise en charge de toutes mes missions.
Il faut savoir que ce pôle scolaire est un centre agréé pour passer des diplômes. De la même façon que l’on passe une certification ou un diplôme en étant dans un centre de formation, il est aussi possible de le faire depuis l’intérieur de la prison. J’ai ainsi été amenée à accompagner des femmes en détention vers une formation qu’elles souhaitaient suivre. J’ai fait les démarches administratives pour que chaque projet individuel avance. J’ai participé à des cours qu’elles suivaient avec ma tutrice. Je les ai accompagnées dans la réalisation de documents (Word, Excel, etc.) et la prise en main d’outils informatiques pour renforcer leurs compétences numériques.
La mission comportait pas mal d’aspects administratifs, à savoir faire des dossiers d’inscription, classer des documents… Autant dire que ça peut être utile dans n’importe quel autre métier plus tard.
En quoi cette expérience du Service Civique vous a-t-elle ouvert des portes ou permis de développer des compétences ?
Ma mission a duré 10 mois et j’étais investie à 200 %. J’ai particulièrement apprécié cet accompagnement des jeunes femmes, le fait de leur donner des coups de main essentiels pour leur projet de vie. Cette mission m’a permis d’être plus à l’aise à l’oral, de gagner en confiance dans mes prises de parole. J’ai appris aussi à avoir une posture professionnelle, à m’adapter à un public spécifique – en l’occurrence ici des femmes en détention. Il faut éviter tout échange familier dans un cadre professionnel.
Cette expérience m’a donné l’opportunité de conforter mes apprentissages dans les outils bureautiques. C’est vraiment en pratiquant qu’on devient à l’aise avec chaque outil et qu’on peut accompagner les personnes dans leur prise en main des logiciels de bureautique.
Par ailleurs, dans le pôle scolaire, nous avions mis en place un projet de CAP dont toutes les matières se préparaient au sein de l’établissement pénitentiaire. Cela a été pour moi la première fois que je pouvais gérer et participer à un projet sur le terrain. Ça a été très formateur : nous avons créé un magasin pédagogique. Comme j’avais une expérience de caisse auparavant, j’ai pu partager mes connaissances sur ce point en particulier.
On a mis aussi en place un concours d’écriture et j’ai eu la chance de pouvoir le suivre de A à Z.
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Que retenez-vous de ce Service Civique ?
Le Service Civique m’a permis de savoir ce que j’aimais faire et ce que j’aimais moins, de tester concrètement différentes missions.
Le rôle de la tutrice a été essentiel dans cette expérience de 10 mois : la bienveillance, l’accompagnement au quotidien, ses conseils m’ont été précieux pour trouver ma voie. C’est un vrai partenariat où le tutorat est là pour aider à avancer.
Où en êtes-vous aujourd’hui de votre orientation professionnelle ?
Sept mois après le Service Civique, je suis ravie de l’expérience. Sur un CV, un Service Civique est très apprécié par les recruteurs. À chaque entretien que j’ai passé, cette expérience de Service Civique a retenu énormément l’attention suscitant de nombreuses questions. Cet engagement en faveur des autres est un atout pour décrocher un emploi.
Depuis la fin de ma mission, j’occupe un poste de salariée dans une école de sport dans laquelle je mobilise des compétences que j’ai développées dans le cadre de mon Service Civique : je suis assistante administrative dans cette école.
Quel conseil pourriez-vous donner à un jeune tenté par une mission de Service Civique ?
Le conseil serait le suivant : « Si tu as envie de t’engager dans un domaine qui te plaît, fonce ! Tu as tout à gagner. Tu en ressortiras grandi, différent. Une mission de Service Civique, c’est vraiment un plus pour ton avenir. »
Pour plus d’informations : rendez-vous sur le site officiel du gouvernement
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