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Et si votre enfant devenait… scout !

Par Juliette Prime - Mise à jour le

devenir scout

Lutin, farfadet, louveteau, pionnier, éclaireur ou compagnon…Et si votre enfant devenait scout ? L’image du scoutisme est un peu désuète, mais ceux qui le rejoignent sont unanimes : ils s’y éclatent ! Petits ou ados, ils veulent apprendre à être débrouillards, protéger la nature et se faire des amis ? Le foulard scout n’attend plus qu’eux ! Devenir autonome tout en s’amusant, être scout, c’est même tendance aujourd’hui. Et si l’aventure vous tente, quel que soit votre âge, vous pourrez aussi vous joindre au mouvement en tant qu’encadrant.

Les Scouts et Guides de tout âge ont toujours des projets : les petits préparent les repas, les moyens rendent visite à nos aînés dans les Ehpad, les grands organisent des missions humanitaires à travers le monde…Il y en a pour tous les goûts et le scoutisme permet chaque année à 57 millions de jeunes à travers le globe de sortir de leur bulle…ce qui en fait le premier mouvement de jeunesse dans le monde ! Le meilleur de ce que l’éducation populaire a à offrir : un mouvement de jeunesse par la jeunesse pour les jeunes.

Le scoutisme : un peu d’histoire

Le scoutisme est inventé en 1907 par le capitaine d’armée britannique Robert Baden-Powell. Institution laïque d’inspiration militaire, son objectif initial est de former des jeunes dégourdis et œuvrant pour la paix. Très rapidement, il se répand à travers le monde, devient mixte, organisé en classes d’âge. En France c’est entre 1909 et 1911 qu’il se développe, pour atteindre le chiffre de plus de 10 000 scouts à la fin de la première guerre mondiale. D’ailleurs, il est inapproprié de ne parler que de scoutisme, on oublie les filles ! Les garçons sont des scouts, et les filles des guides. Au début du siècle dernier, devenir guide de France était presque l’une des seules façons d’avoir des responsabilités et d’être impliquées dans la société pour les femmes. 

La priorité aujourd’hui, c’est de rétablir le lien avec la nature. Julie et sa copine Clémence, 15 ans, pionnières parmi les Scouts et Guides de France de Noisy-le-Grand ne disent pas autre chose: « On est là pour inspirer l’énergie de la bonne terre ! Échapper à l’asphyxie de la banlieue parisienne ! ».  

Les différents mouvements scouts en France

Pour bien comprendre ce que sont les mouvement scouts et ce que représente le scoutisme pour tous ces jeunes qui y adhèrent, nous avons passé une matinée en compagnie de 250 scouts à Noisy-le-Grand, pour une journée d’Olympiades et de rassemblement des différents mouvements scouts reconnus d’utilité publique : 

Des rencontres inter-scouts comme celle de Noisy-le-Grand sont monnaie courante. Pour Christelle Machet, responsable du groupe des Éclaireuses et Éclaireurs de France (EEDF) du Haut Val-de-Marne, elles sont un moyen de découvrir les traditions des autres groupes. Chaque association de scoutisme partage le même but pour ses jeunes : qu’ils deviennent acteurs et actrices du monde, et pas seulement spectateurs et spectatrices. « Si on veut que le monde aille mieux, il faut que chacun s’implique ! » s’enthousiasme Christelle. 

Photo : Juliette Prime

Six associations de scoutisme reconnues par l’Etat

Ces six mouvements scout sont regroupés sous la bannière de la  Fédération du scoutisme français : soit en tout plus de 125 000 adhérents (95 000 jeunes et 30 000 bénévoles) répartis en quelques 1 300 groupes reconnus en tant qu’associations de jeunesse et d’éducation populaire agréées par le Ministère de la Jeunesse et des Sports. Il existe une myriade d’autres mouvements de scouts et guides aux obédiences variées, mais pratiquement seuls ces six groupes sont reconnus internationalement par l’Organisation Mondiale du Mouvement Scout (OMMS) et au niveau national,  par l’État. 

Ils sont également les seuls habilités à délivrer des formations d’animateur et de directeur BAFA et BAFD. Ces diplômes sont souvent pris en charge par les associations de scouts. Ceux qui se portent volontaires pour l’encadrement des plus jeunes peuvent le passer gratuitement, et ce dès 16 ans. « Ça fait une ligne en plus sur le CV, et ça peut servir pour de futurs jobs d’été aux jeunes qui décident de le passer » conseille François, autre encadrant adulte des Éclaireuses et Éclaireurs de France. 

Faire sauter les clichés sur le scoutisme 

Le stéréotype de l’emprise religieuse dans le scoutisme français a la peau dure. Bien sûr, il y a des branches du scoutisme dans lesquelles la religion occupe une place centrale. Les courants des Scouts et Guides d’Europe et des Scouts unitaires de France sont les plus connus. Le certificat de baptême y est exigé. Mais dans les autres types d’associations, on ne demande jamais la religion de l’enfant. Certaines revendiquent de n’avoir aucun engagement politique ou religieux. C’est le cas des EEDF, de la Fédération des Éclaireuses et Eclaireurs Laïques et des Éclaireurs Neutres de France. 

Des mouvements au-delà des appartenances religieuses

Quentin Chaix est porte-parole et délégué national du développement associatif et de la communication territoriale chez les Scouts et Guides de France (SGDF) : « Dans tous les mouvements de scoutisme, les méthodes éducatives prévoient des moments de spiritualité, ou de dialogue ouverts à tous, adaptés à chacun, qu’il soit croyant ou non. On pense que tous les enfants ont besoin de vivre leur intériorité, de découvrir quelles sont leurs valeurs, de réfléchir à ce qu’est le bien et le mal ». Pour les 45% des moins de 20 ans qui sont baptisés en France , selon Quentin, la religion catholique peut être une réponse à ce besoin de spiritualité. « Mais adapté à chaque tranche d’âge. À 8 ou 10 ans, une messe c’est barbant. On va donc plutôt privilégier une dimension catholique en pleine nature, ou avant les repas, tout en prenant en compte et en adaptant pour ceux qui ne sont pas croyants ». 

Même chose chez les Éclaireuses Éclaireurs Israélites de France (EEIF), où c’est sur la dimension culturelle du judaïsme que l’accent est mis. Dorian, 25 ans, encadrant et ancien formateur bénévole le confirme : « il n’y a pas de vérification à l’entrée, les non-juifs sont acceptés ». Pour lui, le scoutisme est même un rempart contre les tensions entre citoyens, exacerbées par le contexte international : « Le scoutisme nous préserve de ça. Aujourd’hui plus que d’habitude, les ponts entre les mouvements sont plus que nécessaires ».

Est également reproché au scoutisme son côté militariste voire patriotique. Inventé par un gradé de l’armée, avec des codes, des uniformes, un cérémonial, la loyauté au pays. Mais de nos jours, le scoutisme c’est avant tout apprendre à devenir un citoyen du monde, s’éduquer à la paix et prendre des décisions de manière démocratique

Trouver le mouvement scout qui nous correspond le plus 

Alexandra, maman, a fait le choix des Éclaireurs de la nature. Elle encadre les 6-8 ans d’un groupe parisien. Ses enfants, Sixtine, 8 ans et Martin, 11 ans, sont tous les deux inscrits dans ce mouvement d’inspiration bouddhiste. Alexandra précise : « On n’est pas du tout bouddhistes. Il y a des temps spirituels prévus mais c’est vraiment très light, et pas du tout rattaché à la religion. Ce que l’on met en valeur dans notre mouvement, c’est avant tout la nature et l’écologie ». 

Christelle Machet des EEDF (laïques) pense aux parents qui voudraient éventuellement inscrire leurs enfants. Pour elle, le scoutisme, c’est plein de propositions, des pratiques différentes offertes aux familles qui vont pouvoir faire un choix en fonction de ce qui correspond le plus à leurs valeurs et aux intérêts de leurs enfants. Il faut se renseigner sur le projet pédagogique de chaque mouvement, et ne pas hésiter à aller à la rencontre des encadrants. « La jeunesse d’aujourd’hui n’est pas celle d’il y a quelques décennies. Nos valeurs sont intemporelles mais nos pratiques diffèrent d’un mouvement à l’autre, tout en s’adaptant aux enjeux du monde d’aujourd’hui, davantage tournées vers l’environnement et l’inclusion ». 

Pour Quentin Chaix, c’est souvent la proximité géographique qui est le facteur décisif : on rejoint le groupe scout le plus proche. « Il y a toujours un ensemble pas loin de chez soi ». Aux enfants résidants en centre-ville, l’accès à la nature va être considéré comme une nécessité « parce qu’on croit sincèrement que les enfants ont besoin de la nature, d’aller découvrir la forêt et les animaux, pour s’épanouir ». Hors des villes, on va s’intéresser davantage aux écosystèmes de la mer ou de la montagne. 

Un apprentissage par étapes 

C’est parce qu’ils étaient scouts dans leur enfance, qu’ils ont envie de transmettre et de poursuivre ce chemin avec eux, que des parents inscrivent leurs enfants chez les scouts. C’est le cas de Thomas, le papa d’Aylan, louveteau de 9 ans dans le groupe des Éclaireuses et Éclaireurs de France (EEDF) de Chennevières. Il y a quelque temps, Aylan est parti 6 jours et 5 nuits dans les Ardennes belges (sous la neige de printemps !),  pour son premier camp 24h/24 sans papa, une étape un peu décisive. 

Une prise d’autonomie récompensée par des brevets d’apprentissage

L’occasion pour Aylan de passer des brevets d’apprentissage, dont les louveteaux, louvettes et les jeannettes gardent trace dans leur petit carnet de progression, que le petit garçon tient à montrer fièrement à Mafamillezen. Dedans, on peut voir qu’il a passé le niveau 1 “patte tendre(suivi de la première puis de la deuxième étoile), marqueur des premières prises d’autonomie : savoir faire ses lacets, ranger ses affaires (sa gourde et son opinel).

Des brevets scouts, il y en a 25 : camper, allumer un feu, avec des noms parfois rigolos comme le brevet grenouille, pour l’autonomie aquatique. Toute la pédagogie des louveteaux est basée sur le Livre de la jungle, de Rudyard Kipling. Le but est de rendre autonome même les plus petits.  À chaque passage de brevet, les enfants se voient remettre un écusson qu’ils vont coudre sur leur chemise. « Mais c’est souvent les parents qui cousent », s’amuse Thomas, le papa d’Aylan.

Est-ce que ce système de récompense n’est pas source de compétitivité entre les enfants ? Ce n’est pas ce qu’observe Christelle Machet, responsable du groupe des Éclaireuses et Éclaireurs de France : « Certains viennent juste pour être avec les copines et les copains, d’autres sont très investis pour obtenir des croix de progression, mais au fond, chacun à son rythme progresse individuellement, et c’est ça le plus important ».

Photo : Juliette Prime

La loi, la promesse et les codes du scoutisme

Les brevets scout sont remis au cours de cérémonies pour valoriser la progression. Lors d’autres cérémonies solennelles, certains jeunes prononcent leur promesse, à savoir leur engagement solennel à « Faire de son mieux », la devise du louvetisme. Ils s’engagent devant les autres à respecter la loi des louveteaux, dont les valeurs essentielles communes à tous les mouvements sont la solidarité, l’entraide et le respect.

Le salut scout est un signe universel commun à tous les scouts du monde. Il se pratique au moment de ses vœux, quand on croise un autre scout, lors des rassemblements ou des chants : les trois doigts levés en rappel des trois points de la loi scoute, et le pouce replié sur l’auriculaire, symbole du fort qui protège le faible. 

L’Autre signe distinctif est le foulard scout. Il incarne à la fois l’unité -son appartenance à la grande famille du scoutisme- et la particularité -des couleurs différentes pour chaque groupe. Quant aux uniformes, ils sont d’une couleur propre à chaque courant. 

L’organisation par tranche d’âge et la vie quotidienne des scouts et guides 

Les branches du scoutisme sont nombreuses : 

  • Lutins et farfadets chez les 6-8 ans
  • Louveteaux, louvettes et jeannettes chez les 8-11 ans
  • Scouts, guides, éclaireuses et éclaireurs chez les 12-14 ans
  • Pionniers, caravelles, aînés et aînées chez les 14-16 ans
  • Compagnons, routiers et guides aînées pour les 17-21 ans 

Les plus jeunes commencent par apprendre à prendre soin de leurs affaires, faire la cuisine et rendre service. Dès le niveau louveteaux, on part en campement, sans sanitaires, avec les douches dehors, on monte le camp en forêt, on cuisine au feu de bois. Les ados partent camper sans adulte, plusieurs jours, dans la nature. Les lycéens et jeunes adultes organisent des levées de fonds pour leurs projets collectifs.

Un grand moment dans la vie d’un scout est le premier départ en toute autonomie, à 13-14 ans. Florence, membre des Éclaireurs de France dans le Val-de-Marne depuis qu’elle a 9 ans, est étudiante en terminale. Lors de sa première expédition sans encadrants, elle est partie deux jours avec quatre autres filles pour une rando dans le Morvan.  « On se sentait libres. Et j’en ai ramené de beaux souvenirs et des amitiés pour la vie. Même si je suis revenue avec plein d’ampoules sur les pieds car je n’avais que des baskets. C’est comme ça qu’on apprend aussi ! ». 

Savoir être ensemble, filles et garçons, petits et grands 

Tous les scouts participent à ces activités par tranche d’âge, mais c’est pour mieux se retrouver lors des camps et des rassemblements intergénérationnels, inter-groupes, tous ensemble pour chanter, faire des jeux, et surtout sans téléphone

Julie et sa copine Clémence, des Scouts et Guides de France, sont unanimes : « Ça apporte des choses que l’école n’apporte plus, comme une réelle mixité. Dans les équipes de scouts, les tensions filles-garçons sont hyper rares, parce qu’on n’apporte pas les mêmes choses, mais on amène tous une compétence qui va servir à tout le groupe ». 

Florence, des Éclaireurs de France, encadre plusieurs groupes entre 8 et 11 ans, et se souvient pour Mafamillezen : « Quand on est petit, on a au début de l’appréhension à être avec les plus âgés, mais finalement, chez les scouts, la frontière de l’âge est complètement abolie, on l’oublie pour passer un bon moment tous ensemble » . 

L’investissement des adultes et la sécurité 

Pousser ses enfants à l’autonomie requiert également la participation des bénévoles, particulièrement celle des parents volontaires. L’encadrement des soixante jeunes de Chennevières mobilise une quinzaine de jeunes adultes responsables d’animation, et une vingtaine de parents membres d’équipe en charge de la logistique et de l’administratif. Et qu’est-ce qu’apporte les activités en famille avec les scouts ? « De la fatigue ! Un truc en plus sur ma to-do-list », plaisante Alexandra des Éclaireurs de la nature. Blague à part, elle nous confie que cela lui permet de se replonger dans son enfance, et de bien sûr renouer avec la nature. « Même si à 45 ans, j’ai plus l’âge parfois ! Quand je passe une nuit sous ma tente, au réveil, j’ai plutôt l’impression d’avoir 70 ans ! ». 

Vincent Lehmann est responsable des Scouts et Guides de France bénévole pour toutes les tranches d’âge à Noisy. Ses trois enfants, de 15 à 25 ans, sont tous chez les scouts. Son investissement lui prend en moyenne une bonne journée par semaine, et des week-ends. Dans un groupe, on retrouve en général trois encadrants, dont deux adjoints dédiés à veiller à la sécurité, et un responsable pour les aînés. Chez les adultes, trésorerie, animation, organisation, toutes les compétences sont recherchées et bienvenues. Une présence adulte est aussi déterminante pour assurer la sécurité des enfants et gérer les imprévus. 

La responsabilisation pour les plus âgés des scouts

Valentin, 16 ans, est le chef d’une section de la caravane des 15-17 ans, chez les Scouts et Guides de France. À ces âges-là vient le temps des grands projets. Avec son groupe, il va réaliser un voyage en Roumanie. Bien sûr, il s’agira de découvrir des sites culturels mais « surtout, on va aider une association locale de préservation de la faune et de la flore dans les Carpates ». C’est seuls qu’ils ont décidé et organisé ce voyage, et trouvé les fonds pour le réaliser. « Ces plans élaborés en quasi autonomie, ça nous prépare à devenir compagnons, à mener des projets encore plus fous plus tard », complète Armand, l’un de ses amis. L’année dernière, des aînés sont partis en Équateur pour reconstruire une école dans un village. 

C’est à seulement 21 ans que Dorian, des Éclaireuses Éclaireurs Israélites de France, est devenu directeur de camp d’été pour les 8-11 ans. À 16 ans, il est parti en voyage inter-rail avec une trentaine de ses camarades, en tournée dans toutes les capitales européennes à la découverte de l’histoire du peuple juif, « financé par des ventes de gâteaux ». 

Être scout et guide pour s’adapter aux défis de notre temps 

Martin est le fils d’Alexandra, des Scouts et Guides de la nature. Il se décrit comme un garçon d’intérieur – il adore les mangas, le rubik’s cube et les échecs ! Avec son copain Arthur, 10 ans, le scoutisme leur permet de « vivre dans la nature, de changer leurs habitudes, mais aussi de se serrer les coudes, c’est notre cocon ». Est-ce qu’on peut compter sur eux pour sauver le monde ? La question les fait rire, ils répliquent: « Nous, on porte des bidons d’eau sur 500 mètres dans des fermes, on vide les toilettes même si c’est un peu chiant, on ramasse les déchets ! ». Les plus grands sont formés pour affronter la sécheresse et prévenir les incendies. Le changement climatique et la préservation de la biodiversité sont des priorités majeures.  

L’autre grande priorité, c’est la solidarité internationale. Anne Bottard, une des responsables de la Fédération du scoutisme français : « Notre prochain grand rendez-vous international, c’est le Roverway pour les groupes européens des branches aînées, tous réunis cet été en Norvège. Un voyage itinérant pour lequel plus de 5000 personnes sont attendues ».

Et pourquoi pas rejoindre les scouts en participant à un camp d’été ?

Pour s’y retrouver, direction le site du Scoutisme Français. Il répertorie tous les mouvements de France. Les sites Internet des différents courants sont aussi là pour nous renseigner : projet éducatif, pédagogie, valeurs, et une carte interactive pour identifier les groupes localement. Anne-Sophie Landré, directrice déléguée territoriale des Scouts et Guides de France en Seine-Saint-Denis conclut et c’est très simple :  « Il suffit de cliquer sur le bouton Je deviens scout ».  

 

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