La maladie d’Alzheimer impacte profondément la communication au sein des familles. Lorsque les mots deviennent rares ou incohérents, il peut sembler impossible de maintenir un lien affectif fort. Pourtant, même sans paroles, il existe des façons de rester connectés avec un proche atteint d’Alzheimer. Communiquer autrement et préserver les liens familiaux, tout en gardant le sourire ? Oui, c’est possible !
Comprendre la perte de parole chez les personnes touchées par Alzheimer
La maladie d’Alzheimer se manifeste par une lente dégénérescence des neurones, entraînant des troubles de la mémoire, de l’orientation et des fonctions cognitives. Parmi les symptômes les plus difficiles à vivre pour les proches, la perte de parole est souvent perçue comme une véritable rupture relationnelle. Pourtant, selon le professeur Marc Verny, neurologue et gériatre à l’hôpital Pitié-Salpêtrière à Paris : « Même lorsque les mots disparaissent, la personne reste sensible aux émotions, aux gestes et aux regards. »
Au fur et à mesure de l’évolution de la maladie, le langage verbal peut se réduire à quelques mots ou expressions répétitives. Face à cette situation, les proches se sentent souvent démunis et impuissants. Mais il est important de comprendre qu’il est possible de d’interagir autrement que par la parole pour garder le lien.
Comment communiquer autrement avec un proche fragilisé par la maladie d’Alzheimer : gestes, regards et humour
Même lorsque les mots se font rares, les gestes et les regards sont là pour exprimer les émotions. Alzheimer isole petit à petit le malade, qui semble se renformer sur lui-même et se déconnecter de son environnement. Difficile alors pour les proches de reconnaître la personnes volubile d’hier, aujourd’hui murée dans le silence. Pour capter l’attention d’un parent atteint d’Alzheimer et se montrer bienveillant, vous devrez désormais utiliser le contact visuel. La communication passera en partie par le regard, les sourires, les expressions. Les caresses et les gestes doux apporteront aussi du réconfort, bien plus que des mots, parfois.
Et si vous osiez un peu d’humour ? Mettre un peu de légèreté entre la maladie et vous ne fera de mal à personne, au contraire. Même si Mamie ne comprend plus toutes les blagues de ses petits-enfants, ni votre humour au second degré, elles auront au moins le mérite de détendre l’atmosphère. Raconter une anecdote drôle, faire des mimiques rigolotes ou partager un fou rire redonnera assurément le sourire à toute la famille.
Quelques astuces pour communiquer par les gestes et l’humour :
- Approcher la personne doucement, sans gestes brusques, pour éviter la confusion.
- Utiliser des gestes simples pour indiquer une action (manger, boire, s’asseoir).
- Tenir la main ou poser la main sur l’épaule pour rassurer et manifester sa présence.
- Regarder dans les yeux pour capter l’attention et exprimer votre affection.
- Ne pas hésiter à faire une petite blague légère pour désamorcer une situation tendue.
Impliquer les petits-enfants dans la relation avec un grand-parent atteint de troubles de la mémoire
Les petits-enfants peuvent être déstabilisés par la perte de repères d’un grand-parent atteint de la maladie d’Alzheimer. Ils se demandent pourquoi Mamie ou Papy ne les reconnaît plus ou parle de manière incohérente, parfois complètement à côté de la plaque. Expliquez-leur simplement que la mémoire de leur grand-mère ou grand-père fait des farces, comme si les souvenirs jouaient à cache-cache.
Incitez les petits-enfants à partager avec eux des activités adaptées afin de maintenir le lien, même quand les mots s’échappent. Les jeux de mémoire, les puzzles simples ou les dessins faits ensemble sont autant d’occasions de se retrouver et de partager des moments tendres et complices.
La force du toucher et de la musique pour communiquer avec un proche malade
Le toucher est un langage universel qui peut apaiser et réconforter. Les câlins, les massages doux des mains ou des épaules procurent un sentiment de bien-être, et sont des gestes rassurants pour une personne enfermée dans sa maladie. Ne sous-estimez pas l’importance de ces gestes simples, surtout lorsque les mots s’envolent.
La musique est également propice à créer du lien entre une personne atteinte d’Alzheimer et ses proches. De nombreuses études montrent que les malades réagissent positivement aux mélodies familières. Écouter ensemble les chansons que votre parent aimait, ou fredonner des airs connus, éveillera sans aucun doute des souvenirs enfouis, et fera émerger des émotions oubliées.
Créer un environnement propice à la communication
L’environnement joue un rôle crucial dans la capacité d’un proche atteint d’Alzheimer à comprendre et réagir. Faites en sorte d’être au calme, sans trop de distractions autour de vous, quand vous êtes en sa compagnie. Cela l’aidera d’autant mieux à se concentrer, dont à interagir avec vous. Choisissez le moment de la journée où la personne est le mieux disposée et la plus réceptive, souvent le matin ou après le repas.
Conseils pour un environnement apaisant :
- Réduire les bruits parasites (télévision, radio) pour faciliter la concentration.
- Utiliser des objets familiers (albums photos, souvenirs) pour susciter des émotions positives.
- Privilégier les lieux connus pour éviter l’anxiété liée à la désorientation.
Face aux frustrations avec un proche atteint d’Alzheimer, garder son calme
Il vous faudra accepter les moments de frustration que vous ne manquerez pas de ressentir face à un parent atteint de troubles de la mémoire. Car rien ne sert de s’énerver face à quelqu’un qui ne fait pas exprès de vous faire tourner en bourrique avec ses multiples oublis, parfois calamiteux. Parfois aussi, la personne malade ne répondra pas ou semblera ne pas comprendre ce que vous lui dite, comme déconnectée. Plutôt que de vous agacer, respirez profondément et détendez-vous. Et pourquoi ne pas voir la situation avec une note d’humour pour détendre l’atmosphère ?
Quand la parole se fait rare, la communication ne s’éteint pas pour autant. Utilisez les gestes, les regards, le toucher et la musique pour communiquer autrement avec un proche qui a perdu la mémoire, ou en partie. En favorisant la communication non verbale, en impliquant les petits-enfants dans l’échange et en ne faisant pas l’impasse sur une note d’humour, il est possible de préserver les liens familiaux malgré la maladie d’Alzheimer.
Pour soutenir la recherche et aider à trouver des solutions face à cette maladie, n’hésitez pas à donner pour la recherche contre Alzheimer.
Sources :
Vous avez aimé cet article ou bien vous voulez réagir ?
Envie de réagir à cet article, de donner votre avis ou de partager votre expérience ? Je prends la parole !