Sortez vos gousses d’ail et affûtez vos armes : les morts-vivants sont partout, des romans aux salles obscures en passant par le petit écran. Des créatures dont raffolent les plus jeunes, notamment parce qu’elles leurs ressemblent. Décryptage.
Le vampire, mon double, mon amour
Une passion dévorante pour Dracula, Edward, Bella et consorts qui s’explique d’abord par un certain phénomène d’identification : du côté physique d’abord. Face à un corps qui se transforme, parfois de manière ultra-rapide donc déroutante, les ados se font parfois à eux-mêmes l’impression d’être des mutants. D’où le sentiment de familiarité… Mais l’effet-miroir est valable également au niveau psychologique : dans une période où ils sont traversés par nombre de pulsions, de contradictions et d’angoisses, ils trouvent des sortes de jumeaux de fiction dans ces ( gentils) vampires, goules et autres loup-garous, que l’on voit souvent aux prises avec des tourments, des questionnements existentiels sur le sens de la vie, de l’amour et des relations humaines en général.
Et si c’était une tentative pour apprivoiser la mort ?
Une rébellion qui ne dit pas son nom
Enfin, pour certains sociologues, comme Nathalie Bilger, cet engouement peut être une réaction à notre société, ultra-rapide, ultra-connectée, qui les brusque et ne tient pas assez compte de leurs besoins émotionnels. Les êtres que nous décrivent Twilight et autres Vampires Diaries ( ceux de True Blood sont moins soft) sont délicats, respectueux, notamment avec le sexe opposé et mènent leurs idylles à la façon des amours courtoises d’autrefois. Un retour à des « vraies » valeurs qui montre qu’avec leur vampirophilie, nos ados, qui se pensent subversifs, font peut-être la révolution à l’envers…
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