Le quatrième trimestre de la grossesse est un moment redouté par de nombreuses femmes. Le corps tend à retrouver un état d’équilibre, la mère apprend à connaître son bébé, l’organisation quotidienne est modifiée. En bref, les défis physiques et psychologiques sont nombreux durant cette période. Quelle est l’origine du concept de « quatrième trimestre » ? Comment le vit la mère ? Comment peut-elle surmonter les changements ?
Le concept du « quatrième trimestre » : définition et origine
Le quatrième trimestre désigne la période qui suit l’accouchement, de la naissance du bébé jusqu’à la 12ème semaine de post-partum. Cette théorie a été introduite en 1970 par l’auteure américaine Jean Liedloff. Dans son livre « Le concept du continuum : à la recherche du bonheur perdu », elle évoque le besoin du nouveau-né de retrouver la même proximité que celle ressentie dans le ventre de sa mère. Pour Jean, les premiers mois de la vie sont donc une continuité de la grossesse durant laquelle l’enfant cherche à renouer avec le contact corporel et la chaleur humaine.
Le concept de « quatrième trimestre » a largement été promu par la sage-femme Ingrid Bayot. Auteure du livre « Le quatrième trimestre de la grossesse », cette formatrice aide les femmes à tout savoir sur le post-partum et sur ses deux moments importants. Le premier est la dégestation, phase de transition durant laquelle le corps de la femme tend vers un nouvel état d’équilibre, sans pour autant revenir à son état pré-gestationnel. Le deuxième moment est la post-gestation qui concerne l’établissement de la relation entre la mère et son enfant.
Les enjeux physiques et émotionnels du quatrième trimestre pour la mère
Durant le quatrième trimestre de la grossesse, la mère traverse une période de bouleversements physiques et émotionnels. Cela peut engendrer beaucoup de stress qui ne sera pas géré de la même manière selon les femmes.
Les transformations physiques
Les modifications physiques observées après l’accouchement peuvent varier d’une femme à l’autre. Dans les premiers jours qui suivent la naissance, l’utérus continue de se contracter pour retrouver progressivement sa taille initiale. Ces contractions, également appelées « tranchées », peuvent être responsables de douleurs à type de crampes.
Pendant cette période, la femme va également avoir des pertes de sang de couleur rouge puis brunâtres, appelées lochies. Elles proviennent de la plaie laissée par le placenta sur la paroi utérine et peuvent durer jusqu’à six semaines. Elles sont cependant plus abondantes les trois premiers jours qui suivent l’accouchement et diminuent progressivement avec le temps.
Le périnée, quant à lui, peut être œdématié et endolori, d’autant plus s’il y a eu une épisiotomie ou une déchirure. Une gêne à la miction peut être ressentie et des fuites urinaires peuvent être présentes. Tous ces désagréments sont transitoires et rentrent dans l’ordre avec le temps, la cicatrisation et la rééducation.
Parmi les autres changements physiques observés, les seins, en se préparant à la lactation, prennent du volume et sont parfois douloureux. Au niveau cutané, les vergetures peuvent s’estomper avec le temps, mais ne disparaissent pas totalement.
La perte de poids juste après l’accouchement varie entre 5 et 8 kilos, ce qui correspond au poids du bébé, au placenta et au liquide amniotique. La perte de poids totale des kilos de grossesse peut quant à elle prendre plusieurs mois.
Tous ces changements physiques associés au manque de sommeil lié à l’arrivée du bébé font que, pendant les premières semaines suivant l’accouchement, la majorité des femmes ressentent un sentiment d’épuisement.
Les bouleversements psychologiques
Après l’accouchement, la mère subit d’importantes modifications hormonales, familiales et corporelles qui sont à l’origine de bouleversements psychologiques. Elle peut alors se retrouver dans un état de grande fragilité, de tristesse ou d’anxiété.
Le baby blues est un épisode de déprime qui touche entre 50 et 80 % des femmes après l’accouchement. Il s’explique par la chute brutale des hormones, mais aussi par l’afflux d’émotions auquel est confrontée la mère vis-à-vis de son nouveau statut et de ses nouvelles responsabilités. Il apparaît en moyenne au 3ème jour du post partum et se manifeste par des sautes d’humeur, de l’irritabilité, un sentiment d’épuisement et une impression de ne pas être à la hauteur pour s’occuper du bébé.
En général, ces symptômes disparaissent de façon spontanée au bout de quelques jours. S’ils persistent plus de deux semaines, il est recommandé de consulter un médecin, car il peut s’agir d’une dépression du post partum. Cette dernière, qui peut survenir tout au long de la première année suivant la naissance de l’enfant, concerne 10 à 20 % des mères et nécessite une prise en charge multidisciplinaire.
Quelques conseils pour bien vivre le quatrième trimestre de la grossesse
Le quatrième trimestre de la grossesse est donc un moment éprouvant pour la mère, tant sur le plan physique qu’émotionnel. Nous vous donnons quelques conseils pour traverser au mieux cette période du post-partum.
Les soins du périnée
Dans les premiers jours qui suivent l’accouchement, vous pouvez appliquer une poche de glace entourée d’un tissu propre sur le périnée, notamment si celui-ci est œdématié et douloureux. En cas de déchirure ou d’épisiotomie, il est important de nettoyer la cicatrice deux fois par jour avec un savon doux adapté à l’hygiène intime, et de bien la sécher en tapotant délicatement de l’avant vers l’arrière avec une serviette propre. Vous pouvez également verser un peu d’eau froide sur le périnée au moment d’uriner pour éviter le contact de l’urine sur la cicatrice.
Le suivi médical
Jusqu’au 12ème jour après l’accouchement, une sage-femme peut venir à votre domicile pour vous accompagner. Elle s’assure également de la bonne santé de votre bébé et peut vous conseiller pour l’allaitement ou la réorganisation de la vie familiale.
Un entretien postnatal doit être réalisé par une sage-femme, le médecin traitant, ou le gynécologue, entre la 4ème et la 8ème semaine du post-partum. Il vise à repérer les éventuels signes de dépression, les facteurs de risques et les besoins des parents. Vous devez aussi effectuer une consultation médicale postnatale dans les 6 à 8 semaines après l’accouchement. Cette dernière permet de faire le point sur votre état de santé, de réaliser un examen clinique et de vous prescrire des séances de rééducation périnéales ou abdominales si besoin.
Suivez votre instinct et recherchez un équilibre
Pour trouver un nouvel équilibre durant la période du post-partum, écoutez vos besoins et ceux de votre bébé. Ne vous laissez pas influencer par la pression sociale. Oubliez un peu les conseils de vos proches, même s’ils partent de bonnes intentions. Si vous avez envie de souffler loin de votre bébé, faites-vous entendre. Vous pouvez le confier à votre partenaire ou à un membre de la famille pendant quelques heures afin de vous retrouver en tant que femme.
Pour retrouver le contact physique avec votre enfant, n’hésitez pas à le porter en écharpe, à faire du « peau à peau », à l’allaiter à la demande ou à le masser délicatement.
Demandez de l’aide et maintenez un lien social
Le soutien de l’entourage est très important pour vivre un post-partum serein. N’hésitez pas à solliciter votre famille ou vos amis pendant les premières semaines qui suivent l’accouchement. Ils seront certainement ravis de vous aider avec les tâches ménagères et la préparation des repas.
Discutez avec d’autres mères et partagez vos expériences. Vous obtiendrez des conseils de personnes ayant traversé des situations similaires à la vôtre. Vous réaliserez ainsi que vous n’êtes pas seule à relever ces défis quotidiens. Maintenez un lien social pour ne pas vous sentir coupé du monde extérieur. Passez des coups de fil, envoyez des messages ou rendez visite à vos proches.
Préparer le retour à la maison après l’accouchement
L’aménagement de votre espace de vie et de la chambre du bébé à l’avance peut vous aider à vivre un post-partum plus tranquille. Pensez à avoir tous les articles de soins du nouveau-né à portée de main et dans des endroits facilement accessibles. Cela facilitera vos déplacements et vous évitera trop d’efforts physiques.
Durant les derniers mois de la grossesse, préparez-vous des plats à congeler. Vous pouvez aussi faire des courses supplémentaires au rayon surgelé. Quelle que soit l’option choisie, l’objectif est d’avoir une alimentation saine et équilibrée qui vous offre la possibilité de maintenir votre forme et de cuisiner avec plus de praticité au quotidien après la naissance du bébé.
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