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50 clés pour aider un enfant face à la peur de la mort

Par Sandrine Damie - Mise à jour le

comment aider son enfant à surmonter la peur de la mort

Avec son ouvrage « 50 clés pour aider un enfant face à la peur de la mort« , Nadège Pétrel vous accompagne pour trouver les mots justes. Conseils, éclairages et activités se déclinent à travers 50 questions/réponses qui sont bien utiles quand le jour arrive de devoir parler de la mort d’un proche avec son enfant. Un livre à gagner dans l’espace Concours du 28 février au 13 mars.

Un livre pour répondre aux questions des enfants sur la mort

« C’est quoi la mort ? », « On va où quand on meurt ? », « Est-ce que mamie va mourir ? », « Est-ce que l’on peut mourir quand on est malade ? »… Répondre aux questions de son enfant sur la mort, de façon rassurante tout en restant honnête, et éviter de le laisser seul avec son imagination et ses angoisses, n’est pas simple.

Dans le guide « 50 clés pour aider un enfant face à la peur de la mort« , publié chez Eyrolles, Nadège Pétrel, infirmière et puéricultrice, propose aux parents des astuces et des conseils adaptés à chaque problématique : annoncer à son enfant le décès ou la maladie d’un proche, utiliser les bons mots pour lui parler de la mort, comprendre sa peur de vous perdre… Rédigées avec beaucoup de douceur et de compréhension, ces 50 clés concrètes – des éclairages, des conseils, et des activités -, vous accompagneront pour affronter le deuil et trouver les bons mots pour le rassurer.

Ce guide parental aide à y voir plus clair et pour aider les enfants entre 3 et 10 ans à gérer leur peur de la mort et celle de mourir. Nadège Pétrel décline de nombreuses interrogations autour de la maladie grave, de la mort, du deuil. Comment aborder ces moments de la vie avec nos enfants ? Elle éclaire sans juger, apporte des pistes de réponses, propose aussi des activités de détente autour du yoga pour faire face et diminuer ses peurs. Des conseils utiles autant aux enfants qu’aux adultes !

Nadège Pétrel, auteure du livre 50 clés pour aider un enfant face à la peur de la mort, publié chez Eyrolles © Chloé Rodriguez

Rencontre avec Nadège Pétrel, autrice de « 50 clés pour aider un enfant face à la peur de la mort« 

Comment la représentation de la mort évolue-t-elle selon l’âge des enfants ?

Nadège Pétrel : Je me suis appuyée sur des études, notamment d’Hélène Romano et Caroline Tête, qui expliquent qu’avant l’âge de 6 ans, pour les enfants, la mort est réversible. Pour eux, on peut mourir puis vivre à nouveau, tout comme dans les livres ou encore les dessins animés. Ce n’est qu’à partir de 6 ans que les enfants commencent à intégrer que la mort est irréversible. Il est donc important de rester attentif aux mots que nous employons pour parler de la mort auprès des enfants. Quoi qu’il en soit, n’hésitez pas à rester à leur écoute et à répondre à leurs questions en toute simplicité et honnêteté. Créer des espaces de parole sécure, sans tabou, pour éviter toute angoisse.

Faut-il attendre une maladie grave ou le décès d’un proche pour évoquer la mort avec son enfant ?

N.P. : Il est totalement possible d’aborder des sujets comme la maladie ou le décès avec les enfants sans pour autant attendre qu’ils y soient confrontés avec l’un de leurs proches. Bien souvent les questions viennent d’eux-mêmes de par leur lecture, les discussions avec les camarades dans la cour d’école, ou encore ce qu’ils entendent des échanges entre les adultes. Il peut donc être intéressant d’avoir des documentaires ou des livres sur ces thématiques pour en parler, et utiliser les bons mots afin de ne pas angoisser les enfants. Je propose dans mon livre, des phrases pour répondre à leurs questions.

Doit-on aborder différemment la mort d’un proche et les morts évoquées dans les actualités ?

N.P. : Bien évidemment nous n’allons pas parler de la mort d’un proche de la même façon que les morts évoquées dans l’actualité. Cela n’aura pas le même impact affectif et émotionnel sur notre enfant. Ce dernier aura sûrement besoin de plus d’accompagnement et de soutien si cela touche un membre de sa famille. Quoi qu’il en soit, il faudra rester attentif au comportement de votre enfant pour mesurer l’impact de ces annonces sur lui.

Par exemple, vous allez être vigilant sur la qualité de son sommeil, sur son alimentation, sur ces apprentissages, sur ces émotions au quotidien. Parfois, les enfants n’expriment pas leurs émotions, et c’est en restant en alerte sur ces points là que nous pouvons nous en rendre compte.

Nombreux sont les adultes à utiliser des métaphores pour parler d’un décès : « Il est parti », « c’est comme s’il dormait pour toujours… ». Comment éviter d’angoisser les enfants avec nos périphrases parfois ambiguës ?

Nadège Pétrel : En fonction de l’âge de notre enfant, il y a effectivement des métaphores qui vont être à éviter. En effet, l’enfant ne sera pas toujours en capacité de les comprendre et il pourrait les prendre au premier degré. Il est important, par exemple, de bien différencier le vocabulaire entre la mort et le sommeil. Dire à un enfant qu’une personne s’est endormie pour toujours peut déclencher des troubles du sommeil, des difficultés à s’endormir, des cauchemars, ou encore des angoisses envers le sommeil de ses propres parents. Il est préférable de lui expliquer que le cœur et le cerveau de cette personne ce sont arrêtés de battre et de fonctionner.

Concernant la phrase « il est parti », l’enfant peut avoir l’attente de revoir un jour le défunt. Il peut donc être amené à ressentir un sentiment d’abandon puisque la personne ne reviendra jamais le voir. Il me semble important de préciser que pour un enfant le mot « mort » ne fait pas peur et n’est pas un tabou.

Comment aider notre enfant à exprimer ses émotions suite à un décès dans la famille ?

N.P. : Avant même de vouloir aider notre enfant à exprimer ses émotions suite au décès d’un membre de la famille, il me semble important que vous preniez un temps pour faire le point sur vos propres émotions. Comment vous sentez-vous ? Que ressentez-vous ? Avez-vous extériorisé vos émotions ? Ensuite vous pouvez vous servir des supports que vous avez peut-être déjà à la maison pour parler des émotions avec votre enfant : livre, cartes, peluche, affiche…

Invitez-le à verbaliser ce qu’il ressent en lui montrant l’exemple et en décrivant vous-même ce que vous ressentez. Ensuite, vous pouvez lui proposer des exercices de respiration, de visualisation, de yoga pour sortir les tensions et le trop-plein émotionnel. Plusieurs activités sont à retrouver dans mon livre. Ce qui est intéressant de mettre en place aussi avec votre enfant, ce sont des petits rituels pour accompagner le processus de deuil. Vous pouvez, par exemple, créer une boîte à souvenirs, faire des dessins, fabriquer un bracelet du lien, allumer une bougie, créer un petit autel avec des souvenirs, etc. Toutes ces petites choses vont l’aider à mieux vivre et à accepter la situation en douceur.

Dans votre guide, vous évoquez des mantras positifs et des activités pour évacuer la peur, l’angoisse, la tristesse. De quoi s’agit-il et quand les utiliser ?

N.P. : Les mantras positifs sont des petites phrases à se répéter au quotidien. Ils permettent à notre cerveau d’avoir des pensées positives pour apaiser le stress et les peurs. Pour les enfants, il s’agira de choisir des phrases courtes avec des mots simples issus de son vocabulaire. Par exemple : je suis forte, je suis courageux, je suis en sécurité, tout va bien, etc. Les mantras ne sont bien sûr pas thérapeutiques à proprement parler, mais bien une aide pour le quotidien de votre enfant en parallèle d’une prise en soin par un professionnel de la santé mentale si besoin.

Les exercices pour évacuer la peur, la colère ou encore la tristesse, permettent de sortir une émotion qui serait trop forte pour l’enfant. Cela se fait sous forme de jeu, avec le parent. Il s’agit de donner des ressources à votre enfant pour lui permettre de se sentir mieux et de réguler ses propres émotions.

50 clés pour aider un enfant face à la mort, chez Eyrolles, septembre 2023, 14,90 € – Commander sur Amazon

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