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Okko et les fantômes, un film touchant sur le deuil

Par Bénédicte Flye Sainte Marie - Mise à jour le

Okko et les fantômes

Réalisé par Kitaro Kosaka, un ex-membre des prestigieux studios Ghibli, Okko et les fantômes offre une belle allégorie sur la façon dont une fillette va surmonter le traumatisme de la disparition de ses parents. Une réussite, à voir en salles dès le 12 septembre.

Okko et les fantômes : l’histoire

Oriko, dite Okko, douze ans, grandit dans un bonheur absolu aux côtés de son père et sa mère. Au retour d’un festival, survient le terrible carambolage qui va la laisser orpheline. Okko est alors contrainte d’aller vivre auprès de Mineko, sa mamie septuagénaire qui tient une auberge thermale traditionnelle à la campagne. Sur place, la demoiselle va faire l’apprentissage du métier qu’exerce son aïeule et de ses rituels très codifiés.

Mais elle va aussi et surtout découvrir qu’elle n’est pas seule au monde, puisqu’en plus d’Etsuko Tajima et Ko-San, les fidèles employés de Mineko, trois sympathiques fantômes lui tiennent compagnie : Uribo, un garçon qui était inséparable avec sa grand-mère quand il était enfant et dont la présence surnaturelle a sauvé la vie d’Okko pendant son accident de voiture. Miyo, une demoiselle qui est la sœur défunte de Matsuki, l’une des élèves de la classe d’Okko. Et Suzuki, un mini-diablotin particulièrement porté sur la nourriture. Des revenants qu’elle est la seule à pouvoir voir et entendre. Ces « colocataires », qu’elle juge au départ un peu envahissants vont l’aider à s’affirmer, à surmonter les douleurs qu’elle étouffe et à reprendre pied …

A partir de quel âge ?

7 ans. Okko et les fantômes donnera peut-être l’occasion aux petits de commencer à méditer sur ce qu’est la mort, un sujet qui est souvent très abstrait dans leur tête.

L’avis de MAFAMILLEZEN

Okko et les fantômes s’apprivoise petit à petit. Il faut un peu de temps pour s’habituer au graphisme des personnages, parés de yeux immenses, dans un style qui n’est pas sans évoquer certains dessins animés des années 80 comme Olive et Tom. Mais le charme opère ensuite très rapidement grâce à la personnalité solaire de l’héroïne, Okko. Malgré le drame qu’elle a subi, la demoiselle cultive une forme de positivité qui la conduit à s’épanouir en faisant le bonheur des autres. On aime aussi son sens de la répartie et sa capacité à se remettre en question : pour venir à la rescousse d’un client à qui on a enlevé un rein et le pancréas et qui ne peut manger ni sel ni graisse, elle n’hésite pas à aller demander de l’aide de Matsuki, alias « Gros nœud rose » qui est pourtant la personne qui l’insupporte le plus sur la planète ! Malgré le thème au cœur du film, à savoir le départ vers l’au-delà d’êtres chers, Okko ponctue cet opus d’une gaîté presque constante.

Même coup de cœur pour les décors en général et particulièrement ceux de l’auberge de Mineko. Ils sont enchanteurs, à tel point qu’on a l’impression de glisser à pas feutrés sur les tatamis de l’hôtel en compagnie d’Okko…

Au niveau du récit, on trouve également très judicieux le parallèle qui est établi entre la source régénérante présente dans l’établissement de Mineko et le bien-être que l’endroit apporte à ses clients : arrivés sur place avec leurs peines et leurs plaies à vif, ils le quittent riches de bonnes ondes, de dynamisme et de projets. A l’image d’Akane, l’adolescent qui a perdu sa maman. Ou de la jeune et jolie voyante qui affronte une rupture sentimentale.

Okko et les fantômes propose enfin et surtout une magnifique représentation du deuil et les étapes que l’on traverse durant celui-ci. Très présentes dans un premier temps, « les créatures » que sont Uribo, Miyo et Suzuki vont progressivement s’estomper au fur et à mesure qu’Okko se reconstruit, trouve des nouveaux repères et des nouveaux amis. Et qu’elle en vient à accepter, après sa rencontre avec l’homme qui a involontairement causé le décès de ses parents, de sortir du déni, de l’idée qu’elle se plaisait à entretenir qu’ils étaient toujours vivants. C’est subtilement esquissé mais plein de vérité.

Okko et les fantômes
Réalisé par : Kitaro Kosaka
Genre : animation
Durée : 1h35
Sortie au cinéma : le 12 septembre 2018
A partir de 7 ans

 

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