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Mon métier ? Doubleur de dessins animés

Par Wassila Djellouli - Mise à jour le

Marc Duquenoy

Qui n'a pas un jour tenté de faire une voix de personnage de dessin animé, avec plus ou moins de succès ? Marc Duquenoy, lui, en a fait son métier ! Voix off de chaînes de télévision, doubleur de publicités, de marionnettes ou de dessins animés, il gagne sa vie grâce à sa voix modulable. D'ailleurs, cette dernière ne vous est sûrement pas étrangère...

Une « voix caméléon » qui lui a ouvert des portes

Il aurait probablement pu faire carrière dans la chanson, et c’est d’ailleurs en tant que chanteur de bal qu’il a débuté sa carrière. Mais la « folie du dessin animé » qui l’habitait lorsqu’il était petit, l’a rattrapé. Celui qui s’amusait plus jeune à reproduire les voix qu’il entendait, s’est alors inscrit pour une formation de voix off. Quatre mois de cours dispensés par Lorenzo Pancino, LA grande voix off des années 90, pour apprendre le métier de doubleur. Une formation qui auraient pu ne déboucher sur rien. Comme pour « 80% » de ses camarades inscrits, selon ses estimations.

Lui a eu de la chance. Grâce à sa voix modulable qui lui permet de faire « quasiment toutes les voix qu’il veut », il s’est rapidement fait remarquer lors de différents castings. En 2006, il intégrait l’équipe du Muppets TV de Cauet, l’une de ses plus belles expériences jusqu’à aujourd’hui : « j’étais comme un fou quand on me l’a proposée », se souvient celui qui y a interprété pas moins de 14 personnages. « Petit, j’admirais Francis Lax, Micheline Dax, Roger Carel, Gérard Hernandez etc, des références qui m’ont beaucoup nourri !  Alors refaire des personnages qui m’avaient bercé petit et qui avaient été interprétés par des cadors, c’était la classe ! ». Le personnage à qui il a préféré prêter sa voix dans les Muppet ? « Fozzie, le gros nounours qui raconte toujours des blagues toutes pourries ! ».

L’amusement semble être le maître-mot des journées de travail du doubleur, surtout lorsqu’elles sont consacrées aux voix de dessins animés. Celui qui travaille aujourd’hui pour Les Lapins Crétins avoue « s’éclater » lorsqu’il s’agit par exemple de doubler les lapins qui parlent : « faire un lapin crétin intello, c’est quand même chouette ! »

Mais pour parvenir à prendre autant de plaisir au doublage, Marc Duquenoy a aussi dû beaucoup pratiquer. « Il faut savoir lire, avec la ponctuation. Je vois plein de gens qui essayent, et qui se rendent compte que même s’ils savent lire, ils ne savent pas faire vivre un point d’interrogation par exemple. Il faut des années pour être vraiment à l’aise ! ». « Etre vraiment synchro avec la bande » lui a pris aussi un certain temps : « il y a un trait, et quand le mot arrive sur le trait, on parle. Il faut vraiment avoir la technique ».

Ne pas avoir peur du ridicule

Pour faire vivre un personnage de dessin animé, « il faut aussi avoir la pêche car c’est très tonique ! ». Il y a énormément de petits bruits du style « wahh » « oh » « ahh » », ajoute le doubleur. « Il ne faut pas avoir honte, car on peut avoir l’air vraiment ridicule à la barre. On nous voit souvent avec les bras en l’air !  ». Les autres qualités indispensables pour exercer le métier de doubleur, selon lui  ? Avoir une très bonne articulation, être persévérant et aimer travailler en équipe. « Il vaut mieux s’apprécier, car c’est souvent pour des années. Cela doit faire 5 ans que je fais les Lapins Crétins donc heureusement que l’équipe est bonne ! En général, on essaie d’être tous ensemble pour se donner la réplique ».

Comme tout métier, la profession de doubleur comporte tout de même quelques inconvénients. A commencer par les problématiques inhérentes à la vie d’artiste, comme la pression de l’avenir incertain. D’autant plus qu’à en croire Marc Duquenoy, « le métier de voix off arrive un peu sur la fin, avec l’arrivée des voix de synthèse ». « Il faut être vraiment sûr de son coup pour se lancer là dedans. Je fais partie des personnes qui ont la chance de bosser très régulièrement, mais c’est difficile. Ceux qui peuvent avoir un petit job à côté tout le temps, c’est quand même pas mal… ».

« J’ai fait une flopée de répondeurs pour mes amis »

Loin de vouloir décourager les personnes qui voudraient faire ce métier, le doubleur leur prodigue même de précieux conseils : aller au théâtre et en faire, pour « savoir incarner des personnages sans perdre de temps» et lire beaucoup pour savoir vite déchiffrer. Les plus doués devront s’attendre à être sollicités par des professionnels mais surtout par leurs proches pour des démonstrations. À ce sujet, Marc Duquenoy avoue avec le sourire avoir fait pour ses amis « une flopée de répondeurs » !

Actuellement, le comédien travaille aussi en tant que voix off pour des chaînes de télévision et des publicités, en plus du doublage. Cela fait 10 ans qu’il fait des bandes-annonces pour M6, et il est aussi la voix de la chaîne Gulli. Mais il a de nombreux autres projets pour la suite : il espère notamment d’ici trois ans monter son propre spectacle…

https://www.marcduquenoy.com

 

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