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Mémoires d’un escargot, une spirale d’émotions

Par Bénédicte Flye Sainte Marie - Mise à jour le

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Récompensé par le Cristal du meilleur film au Festival d’Annecy, le film d’animation Mémoires d’un escargot, conçu en stop-motion par le réalisateur Adam Elliot, oscarisé en 2004 pour Harvie Krumpet, dépeint la trajectoire d’une jeune Australienne passionnée par les gastéropodes, dont toute l’existence semble porter le sceau du malheur. Au cinéma le 15 janvier.

Mémoires d’un escargot : l’histoire

La vie de Grace Pudel n’est qu’une succession de drames et de traumatismes. Gilbert, son jumeau et elle ont perdu leur mère à leur naissance. Née prématurément, avec une fente palatine, Grace a subi ensuite de très nombreuses interventions chirurgicales durant son enfance. Puis cette malformation l’a exposée au harcèlement scolaire et lui a vu le surnom de « face de lapin » de la part des autres élèves.

Alors que son frère et elle savouraient un bonheur précaire auprès de Percy, leur père, celui-ci s’éteint brusquement à son tour. Grace a alors la douleur immense d’être séparée de Gilbert, le seul être qui la tenait encore debout. Elle est adoptée à Canberra par Ian et Narelle, des parents aussi bizarres que pleins de bonne volonté. Gilbert, lui, atterrit près de Perth dans une famille d’évangélistes fous de Bible et de pommes. Grace se réfugie dans sa monomanie pour les escargots, qu’elle collectionne sous toutes leurs formes, jusqu’à l’obsession.

Dans ce tunnel de tragédies, l’amitié qu’elle noue avec Pinky, une vieille dame fantasque dont la vie ressemble à un roman d’aventures, va être le seul phare qui l’aidera à se trouver et à reprendre le contrôle de son présent et de son avenir.

A partir de quel âge ?

Les thématiques abordées font que Mémoires d’un escargot n’est pas destiné aux enfants. A réserver aux adultes et aux grands ados.

L’avis de MAFAMILLEZEN

Le cinéma d’animation n’est pas exclusivement destiné au jeune public. Et il n’a pas pour seule vocation de nous proposer des contes des fées. La preuve avec Mémoires d’un escargot, qui nous plonge dans ce que l’humanité a de plus obscur. Car Adam Elliot n’y évite aucun sujet sensible : la mort, l’homophobie, le fanatisme religieux, la sexualité dans ce qu’elle peut parfois avoir de déviant, l’alcoolisme, les troubles alimentaires et les corps en souffrance (à cause de la maladie, du handicap ou du grand âge). Mais il le fait d’une telle manière, sans misérabilisme ni voyeurisme, que tout en devient poétique.

Et le fait que tout le film soit raconté en voix-off, procédé qui a parfois tendance à révéler le coté mal ficelé de certains long-métrages, est ici au contraire un vrai bonus. C’est en effet Grace elle-même qui déroule le fil de sa destinée, ce qui donne un coté intime et introspectif à cet opus. Grace n’est pas adepte de l’humour noir. Elle a plutôt la drôlerie du désespoir et cela rend le tout absolument bouleversant, à l’instar des commentaires dont elle ponctue son récit  (« je voulais juste que la Terre s’arrête pour que je puisse descendre » ).

En ressort une philosophie dont l’espoir et l’action ressortent paradoxalement vainqueurs, car « la vie ne peut être comprise qu’à l’envers, mais nous devons la vivre en avant », tel que nous l’explique Mémoires d’un escargot. La touchante Grace finira en effet par comprendre que malgré toutes les épreuves qu’elle a subies, ce qu’il lui faut pour s’épanouir et goûter à la joie, c’est sortir de sa coquille, à l’image de ce que font ses animaux préférés.

Ode à tous les marginaux, les bancals, ceux qui ne rentrent pas dans les normes et à l’étrangeté en général, Mémoires d’un escargot a un style d’animation très singulier qui lui ressemble, fait de créatures biscornues en pâte à modeler et d’un camaïeu sombre de bruns, de noirs et de rouges d’où, comme dans le scénario, jaillit parfois la lumière…

A voir donc le cœur serré et finalement réjoui !

Mémoires d’un escargot
Réalisé par : Adam Elliot
Avec les voix originales de :
Jacki Weaver, Eric Bana et Sarah Snook
Genre :
Animation, drame
Durée :
1h34
Sortie au cinéma :
le 15 janvier 2025

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