Loin des créatures fatales ou vénéneuses qu’elle incarne parfois sur grand écran, l’actrice Ludivine Sagnier, que l’on retrouvera le 8 octobre au cinéma dans Lou, journal infime, est dans la vraie vie une jeune maman éprise de simplicité qui conjugue le mot bonheur auprès de son compagnon, le cinéaste Kim Chapiron et de ses deux filles Bonnie, 9 ans et Ly Lan, 5 ans. Avant d’agrandir bientôt la famille d’ici la fin de l’année…
Ludivine Sagnier, en quoi la maman que vous êtes, qui se définit comme plutôt autoritaire, se retrouve-t-elle malgré tout dans le personnage d’Emma, la mère très azimutée de Lou dans le film ?
Disons que je peux être assez sévère mais aussi carrément foldingue. J’arrive très bien à switcher entre ces deux facettes. Je trouve que c’est plus facile d’avoir des enfants structurés quand on fait en sorte de l’être également…
Pourquoi avez-vous l’impression d’être si sévère ? Sur quoi ne transigez-vous pas ?
Sur le mensonge et le chantage. J’attends de mes filles qu’elles soient irréprochables, qu’elles entretiennent un lien de solidarité absolu. Je ne supporterais pas, par exemple, si l’une venait me rapporter les bêtises de l’autre…
Cette éducation reproduit-elle celle que vos parents vous ont donnée ou en est-elle le contrepied ?
C’est un mélange. Mes parents étaient comme moi, cools et stricts à la fois, avec de vraies valeurs. La différence, c’est que je n’ai pas grandi dans un milieu aussi aisé que celui dans lequel évoluent aujourd’hui mes filles. Il y avait moins de marge pour les caprices… Je trouve qu’il y a plus de dérives possibles dans les familles où il y a de l’argent. C’est pour cela que je suis très attentive à cadrer mes enfants.
Vous sentez-vous parfois en décalage avec les jeunes parents d’aujourd’hui, souvent assez permissifs ?
C’est difficile d’émettre un jugement sur l’éducation des autres. Ce qui m’intéresse, c’est que celle que j’ai choisie soit cohérente… Ceci dit, j’ai beaucoup de chance avec mes filles car elles sont extrêmement gentilles et attentives, du genre à porter mon sac ou à m’aider sans arrêt.
Vous dites vous investir beaucoup dans le quotidien de Bonnie et Ly Lan. Comment cela se traduit-il dans vos journées ?
Quand je ne tourne pas, je les emmène et je vais les chercher à l’école. Je participe aussi aux sorties scolaires et leur fais faire plein d’activités diverses et variées. Sur Lou, journal infime, je les ai aussi embarquées sur le tournage parce qu’elles étaient passionnées par l’histoire. Je leur donnais des petites responsabilités, comme de répertorier le métier de chacune des personnes présentes sur le plateau.
Etes-vous une maman qui cocoone ou une maman qui aide ses enfants à s’autonomiser ?
Là aussi, je suis l’un et l’autre. Celle qui lit des contes sur le canapé avec un poussin sous chaque bras mais aussi la maman qui est ravie que ses enfants s’épanouissent avec d’autres adultes. J’ai conscience par exemple que leur nounou arrive à leur faire faire certaines choses bien mieux que moi. Notamment en matière de rangement de chambre….
Veillez-vous à bien séparer votre vie d’actrice de votre vie de maman ?
Oui, sauf quand le film s’y prête vraiment comme dans Lou. Sinon, j’arrive bien à cloisonner. Ce qui est d’ailleurs assez salutaire quand on a des rôles assez éprouvants et que l’on a tendance à se laisser submerger… Quand je rentre, je déconnecte totalement.
Bonnie sera bientôt une pré-ado puis ado. Est-ce que la perspective d’avoir plus de difficulté à échanger avec elle durant cette période-là vous fait peur ?
Non, parce que je ne suis pas sûre que la rupture de dialogue soit une fatalité. Tout dépend de ce que l’on a noué avant.
Et redoutez-vous le moment -lointain- où vos bouts de choux quitteront la maison ?
Oh non ! J’ai hâte de me retrouver tranquille avec mon mec ( rires). Alors, je fais tout pour qu’ils prennent peu à peu leur indépendance…
Vous avez été maman très tôt, à 25 ans. Est-ce que la jeunesse est plutôt un défaut ou un atout en termes de parentalité ?
Peut-être qu’il y a davantage de complicité quand la différence d’âge n’est pas grande. Mais je n’ai pas l’impression pour autant l’impression, aujourd’hui à 35 ans, d’être plus vieille qu’il y a dix ans. Je suis simplement moins naïve…
L’actu de Ludivine Sagnier :
La divine Ludivine est à l’affiche à partir du 8 octobre de Lou, journal infime, l’adaptation cinématographique de la BD du même nom de Julien Neel, que l’on retrouve aussi derrière la caméra sur ce long-métrage.Méconnaissable sous les lunettes et sa frange épaisse, elle interprète Emma, la mère de Lou, une trentenaire qui chasse son mal-être à coups de jeux vidéo et va progressivement retrouver sa joie de vivre grâce à l’arrivée d’un joli voisin… Lola Lasseron, dans le rôle de Lou, Kyan Khojandi et Nathalie Baye font aussi partie de la distribution.
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