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Le tableau d’honneur de L’école est à nous

Par Bénédicte Flye Sainte Marie - Mise à jour le

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Le réalisateur Alexandre Castagnetti, auquel on doit les deux volets de Tamara, signe un joli film sur une enseignante qui a décidé de casser les codes et se s’affranchir des carcans traditionnels de son métier. L’école est à nous, à voir au cinéma dès le 25 octobre.

L’école est à nous : l’histoire

Professeure de mathématiques, Virginie Thévenot intègre un nouvel établissement en tant que remplaçante, après avoir dû encaisser le traumatisme du suicide de l’un de ses élèves de maths spé, qui a craqué sous la pression, et passé deux ans en arrêt-maladie.

Très vite, les adolescents s’aperçoivent qu’elle recourt à des méthodes assez peu académiques : peu encline à les évaluer avec les sacro-saints règles et barèmes qui sont habituellement de mise en classe, elle leur propose de fixer eux-mêmes leurs notes. Lorsqu’une grève générale éclate au collège, et qu’elle se retrouve seule avec Ousmane, son collègue de technologie, à assurer l’accueil de celles et ceux qui ne souhaitent pas rester chez eux, elle décide de pousser à son paroxysme cette philosophie : elle propose à Emilie, Bintou, Malika, José, Jonathan et les autres, de faire de leurs journées exactement ce qu’ils veulent. Jouer au basket, à la console, scroller sur leur téléphone, cuisiner ou bricoler, sous les yeux mi-fascinés, mi-consternés de Daniel, son proviseur.

Originale, l’expérience connait quelques gros ratés et sorties de route, et suscite le mécontentement de certains parents très préoccupés par le succès de leur progéniture. Mais telle une mèche qui aurait été allumée dans leurs esprits, elle va conduire tous ceux qui y participent, jeunes comme moins jeunes, à penser à leur épanouissement tout autant qu’à leurs performances, et à repenser leur vie et leur avenir autrement….

A partir de quel âge ?

8-9 ans. Il n’y a rien, dans le récit, qui puisse rebuter les petits, mais le propos parlera davantage aux adolescents et aux préadolescents

L’avis de MAFAMILLEZEN

On a souvent reproché à Alexandre Castagnetti de ne pas faire dans la dentelle, ce qui est notamment l’un des travers des trop caricaturaux Tamara et Tamara 2, adaptés de la BD éponyme, sortis en salle en 2015 et 2017. Son huitième long-métrage pour le grand écran, L’école est à nous, est beaucoup plus nuancé et donc nettement plus abouti. Grâce à cette finesse de traitement, on s’attache rapidement aux personnages, notamment à Virginie, son héroïne, jouée toute en intériorité et avec sobriété par la talentueuse Sara Suco. Et à son binôme Ousmane, campé par Oussama Kheddam. Ou encore à Malika ( Sofia Bendra), la jeune inventeuse, plus douée pour actionner des turbines et souder des composants électroniques, que pour rendre ses devoirs à l’heure ou respecter la discipline.

L’autre atout de ce opus est qu’il ne verse pas dans les gags un peu gras et les rebondissements faciles, qui font partie d’habitude des ingrédients incontournables des comédies qui prennent pour décor l’univers scolaire. Même si ça aurait pu être encore davantage creusé, il y en outre ici en toile de fond, une vraie réflexion sur la manière dont l’école au sens large du terme pourrait se réinventer pour faire de la place aux enfants atypiques et aux savoirs alternatifs, autres que les classiques matières « magistrales ».

Certes, la trame du film L’école est à nous résonne un peu, en l’état actuel des choses, comme une utopie, sachant que la culture de la compétition et la recherche de l’excellence sont des mantras absolus dans notre pays, et que la France est, selon une récente enquête de l’OCDE, la championne d’Europe du mal-être scolaire ! Mais réaliste ou pas, ce scénario est vecteur de bonne humeur, d’humanité et d’espoir et il vous permettra à la fois de passer un moment agréable et d’amorcer des discussions en famille.

L’école est à nous
Réalisé par : Alexandre Castagnetti
Avec : Sarah Suco, Jean-Pierre Darroussin et Oussama Kheddam
Genre : Comédie
Durée :
1h48
Sortie au cinéma :
le 26 octobre 2022
A partir de 8 ans

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