Sans émotion… pas de vie !
En effet, si nos ancêtres n’avaient pas eu peur, ils se seraient sans cesse mis en danger, sans en mesurer les conséquences possibles : un tigre affamé attaque la tribu ? Et alors ? Il mangera sans doute quelques-uns d’entre nous… et il s’en ira. Sans colère, nous en serions sans doute encore à vivre à l’âge de pierre.
La colère est une formidable énergie qui donne de l’imagination pour faire évoluer les choses, pour se battre contre l’injustice, pour protéger son territoire. Sans émotions, pas d’art sans doute : pas de poètes, de peintres, de danseurs ou chanteurs pour émerveiller nos 5 sens, nous émouvoir et nous rendre plus humains.
Sans émotion… pas de bonnes décisions !
Nos émotions nous aident aussi à prendre de bonnes décisions. Pour preuve ce pauvre Phineas Gage dont le crâne fut accidentellement traversé par une barre de fer en 1848 : il conserva toute son intelligence, mais la zone qui gère les émotions fut détruite. Après cela, il ne pris que de mauvaises décisions : il perdit ainsi sa femme, son emploi (tous ses emplois même), son argent…
A l’inverse, attention aussi à ne pas prendre de décisions uniquement sous l’effet de l’émotion, ce n’est pas mieux : combien de paroles regrettons-nous d’avoir dit sous l’effet de la colère ?
Une signification à détecter pour chaque émotion
Ainsi, chaque émotion a une signification, et peut être vécue positivement ou négativement. Prenons les 4 émotions de base :
La peur : elle est provoquée par le danger, l’inconnu (l’avenir), parfois les souvenirs (le passé). Elle est signe que j’ai besoin de me protéger. Positivement, elle m’incite à la prudence, ou à demander de l’aide. Elle peut me mettre en mouvement (j’ai peur : je bouge). Vécue négativement, elle peut isoler, paralyser, favoriser l’attaque et l’agressivité et aller jusqu’à la défaillance de la raison.
La colère : elle est provoquée par les obstacles, l’injustice, l’indifférence, l’impuissance, la déception ou des émotions refoulées. Elle indique que j’ai besoin de défendre mon territoire. Vécue positivement, elle fait réagir et bouger, elle donne de l’énergie et permet de prendre rapidement une décision. Vécue négativement, elle peut aller jusqu’à la violence, les comportements « passifs-agressifs » (je retourne contre moi cette colère que je ne sais pas ou qu’on ne me laisse pas exprimer), ou le refoulement qui la fait s’exprimer au mauvais moment, mauvais endroit, contre la mauvaise personne.
La tristesse : c’est l’émotion qui indique la perte, la séparation, l’échec ou le manque. Elle aide à faire face au deuil, à apprivoiser l’absence (de quelqu’un ou de quelque chose qui nous manque). La tristesse nous permet de nous mettre en contact avec d’autres, pour demander du réconfort, de s’ouvrir à l’autre. Mal vécue, elle peut amener à la déprime ou la dépression.
La joie : bien sûr, elle indique la réussite, le plaisir, le succès. Elle montre que je suis en adéquation avec mes désirs, mes besoins : ceux-ci sont comblés. Bien sûr, la joie incite à l’ouverture, au partage, au dynamisme, mais elle peut aussi aller jusqu’à l’euphorie, l’inconscience et écraser les autres.
Comment gérer les « crises » de nos enfants ?
Pour nos enfants, il est important de savoir si cette « crise », quand ils ramènent une mauvaise note par exemple, est due à de la tristesse, de la peur ou de la colère :
Si c’est de la tristesse, c’est sans doute que c’est en lien avec une perte d’estime de soi. Après l’accueil de l’émotion, je vais plutôt, en tant que parent, m’efforcer de valoriser mon enfant en le mettant en situation de réussite et en validant tout ce qui est réussi.
S’il est en colère, cela peut être du à ce qu’il trouve cela vraiment injuste : cette fois-ci, il avait vraiment travaillé et ça n’a pas fonctionné. Ou bien le prof a vraiment mal noté, il a été très injuste. Là encore, on l’aide à vider son réservoir émotionnel en reconnaissant son émotion, en lui disant comment il peut l’exprimer, histoire de le laisser s’apaiser. Puis on reviendra sur le devoir.
Et s’il a peur, c’est de ne pas réussir, de ce qui pourra se passer par la suite. Dédramatiser l’échec sera nécessaire alors !
En conclusion
Une émotion, si nous résumons, c’est donc : une énergie subie (non désirée) venue de l’inconscient. Elle se manifeste par des signes physiques (boule dans le ventre, respiration plus courte ou plus ample, poils qui se dressent…), et indique qu’un besoin est non satisfait (émotions désagréables) ou au contraire satisfait (émotions agréables).
Donc apprenons – et apprenons à nos enfants- à écouter nos émotions et ce qu’elles ont à nous dire, au lieu de tenter de les réprimer avec des phrases du type « pas de quoi se mettre en colère », ou « arrête de pleurer, ce n’est rien du tout ! »…
Marie-Charlotte Clerf
Thérapeute Vittoz certifiée, coach certifiée en développement personnel, formatrice parentale. Elle a créé « MC2 coach-famille » pour aider les parents à améliorer leur vie de famille. Ses spécialités : accompagner chaque membre de la famille à trouver sa juste place, faire progresser la communication et les relations parents / enfants et enfants entre eux , favoriser la prise de conscience de ses points forts et des points d’amélioration possibles, aider à sortir d’un burn-out familial ou d’une dépression, se sentir utile et plein d’énergie, tout en ayant le temps de s’ occuper de soi-même…
www.coach-famille.fr - contact@coach-famille.fr - 06 60 87 20 35
Vous avez aimé cet article ou bien vous voulez réagir ?
Cool j’ai appris bcp de choses.