Quatrième long-métrage d’animation du talentueux Tomm Moore, Le Peuple loup, qui narre les aventures de Robyn, une jeune fille qui va découvrir sa nature sauvage, nous emporte dans un tourbillon poétique et onirique. Une fable porteuse de sens, à voir en salles dès le 16 décembre.
Le Peuple loup : l’histoire
Tout commence à Kilkenny, au sud-est de l’Irlande, au XVIIème siècle, à l’époque où les armées anglaises d’Olivier Cromwell ont assis leur domination sur la contrée celte. Entre autres lois arbitraires, cette puissance colonisatrice, incarnée par le patibulaire et tyrannique Messire Protecteur, a imposé que les loups présents dans les alentours de la ville soient exterminés jusqu’au dernier, afin de ne pas menacer la vie et la tranquillité des soldats et des habitants. Bill Goodfellowe, le père de Robyn, fait partie des chasseurs qui ont été recrutés par ce dernier pour mener à bien cette mission.
Parce qu’elle est une fille à une période où elles ne sont absolument pas considérées, Robyn, douze ans, doit quant à elle faire le ménage dans le château du lord. Mais cette demoiselle rebelle et féministe ne rêve que d’une chose, aller traquer les loups en compagnie de Bill. Pour être à la hauteur, elle s’entraine d’ailleurs toute la journée à tirer à l’arbalète. En allant un jour dans la forêt voisine où elle s’est rendue en désobéissant aux ordres paternels, elle tombe nez à nez avec une meute de ces farouches animaux. Après avoir été attaquée par l’un d’entre eux et rencontré la Wolfwalker Mebh, une enfant à demi-louve de son âge, sa vie va complètement basculer…
A partir de quel âge ?
Le Peuple loup peut être vu dès 8-9 ans. Certains doubles niveaux de lecture pourront néanmoins leur échapper. Aux adultes d’ouvrir la discussion ensuite.
L’avis de MAFAMILLEZEN
Si Le Peuple loup a toutes les chances de vous prendre dans ses filets, c’est d’abord parce que ce film offre une véritable féerie visuelle. Tom Moore a travaillé son graphisme tout en contrastes et en oppositions : quand il représente la cité, il le fait avec des traits basiques, très épurés et des teintes sombres et sourdes, y compris lorsqu’il croque ses personnages. L’univers de la forêt en est l’antithèse, tout en rondeurs et couleurs chaudes, vibrantes et lumineuses, tout comme les êtres qui y résident, notamment Mebh et sa maman, sorte de Belle au bois dormant aux allures psychédéliques…. Le tout dans un style qui n’appartient qu’à lui et qui n’a aucun équivalent dans ce que proposent actuellement les grands studios d’animation.
Mais ce qui fait le charme du film est également la manière dont sont joliment tissés les différents thèmes abordés. La Nature, qui est au départ perçue par Robyn comme hostile et menaçante, va ainsi devenir progressivement son alliée et sa source de force. Une évolution intéressante à l’heure où nous réalisons combien notre Terre nous est essentielle et à quel point il est urgent de la préserver ! Il y a aussi dans l’intrigue du Peuple loup un parallèle intéressant entre l’oppression qu’exercent les hommes sur les loups et celle que les occupants britanniques imposent aux Irlandais autochtones. Mais au-delà de ces messages subtilement « politiques » et écologiques, Le Peuple loup est, après les sublimes Brendan et le Secret des Kells et Le chant de la mer (nominé aux César et aux Oscars), une nouvelle déclaration d’amour que fait le réalisateur à l’Irlande, pays où il a grandi
Le Peuple Loup
Réalisé par : Tomm Moore et Ross Stewart
Avec les voix françaises de Lévanah Solomon, Lana Ropion et Serge Biavan
Genre : Animation
Durée : 1h43
Sortie au cinéma : le 16 décembre 2020
Dès 8 ans
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