Si sa qualité d’animation est incontestable, le Mystère des pingouins, qui arrive en salles le 14 août, laisse un sentiment mitigé, faute d’avoir su choisir son registre entre l’opus familial et le film réservé aux plus initiés.
Le mystère des pingouins : l’histoire
Pour Aoyama, être un enfant, c’est ultra-ennuyeux ! Surdoué dans tous les domaines, que ce soit à l’école, dans ses travaux scientifiques pour lesquels il n’en finit plus de noircir des kilomètres de papier dans sa chambre, ou en tant que joueur d’échecs, notre élève de CM1, très convaincu de sa propre intelligence, a hâte de devenir adulte (même si ça n’arrivera que dans 3888 jours). Et cet esprit très cartésien a déjà planifié son avenir dans les moindres détails, y compris en ce qui concerne son futur mariage…
Il est donc très perturbé le jour où il voit débarquer dans sa ville des hordes de pingouins qui semblent surgir de nulle part. Toujours prêt à faire fonctionner sa matière grise, le mini-génie se donne la mission de découvrir le pourquoi de leur apparition, une tâche dans laquelle il est secondé par l’assistante de son dentiste, une belle brune aux formes voluptueuses. Au fil de ses investigations, il va rapidement découvrir que cette superbe créature est étroitement liée à l’affaire qu’il cherche à élucider.
Avec son meilleur copain, froussard mais adorable, et une autre de ses camarades de classe qui est secrètement amoureuse de lui, ils vont par ailleurs mener des recherches pour expliquer la présence d’une bulle étrange, nommée la Mer, qui parait être également étroitement connectée à ces hordes d’animaux…
A partir de quel âge ?
11-12 ans. Le scénario, qui a de multiples ramifications, n’est pas forcément facile à comprendre. Et la tendance qu’a Hiroyasu Ishida à se focaliser sur les « élans » de Aoyama n’est pas forcément adaptée au très jeune public.
L’avis de MAFAMILLEZEN
Graphiquement, on peine à trouver des défauts au Mystère des pingouins. Les personnages et surtout les décors naturels, assez présents à l’écran sont magnifiques (notamment toute la partie où les trois enfants concentrent leurs investigations sur la fameuse « Mer » qui se trouve au fond de la forêt). Et contrairement à ce que l’on a pu voir dans de nombreux mangas portés à l’écran où il était d’usage de les exagérer, les physionomies des héros et leurs expressions sont ici dessinées avec subtilité. La patte du studio japonaise Colorido fait donc mouche dans la manière dont elle s’approprie et modernise ce type de cinéma d’animation.
En revanche, là où on éprouve une impression de perplexité pour ne pas dire une certaine gêne, c’est face au ton adopté par l’histoire. La façon dont se juxtaposent dans le récit l’énigme autour de l’apparition et la multiplication des pingouins, et la fascination sexuelle de ce garçon pour l’assistante dentaire qui l’accompagne dans ses aventures, et qui a au moins vingt ans de plus que lui, suscite le malaise. Les multiples références aux seins de cette fameuse « femme » (dont on ne saura jamais le nom) et la propension marquée du réalisateur à « cadrer » l’image sur cette partie de son corps donnent l’impression que Hiroyasu Ishida a voulu transposer ses fantasmes d’adulte dans le cerveau d’un petit garçon.
Le défi qui consistait à adapter le livre de Tomihiko Morimi, qui s’adressait aux ados et aux adultes, en un film qui se revendique comme tout public n’est donc pas relevé…
Le mystère des pingouins
Réalisé par : Hiroyasu Hishida
Genre : Animation
Durée : 1h58
Sortie au cinéma : le 14 août 2019
A partir de 11 ans
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Je partage votre impression concernant le traitement de la relation entre le jeune personnage principal et sa fascination pour l’assistante dentaire. Certains cadrages, certains plans sont volontairement suggestifs et on frise la relation incestueuse (un enfant d’une dizaine d’années et une jeune femme de peut-être 25 ans qui passe son temps avec lui presqu’en minaudant). J’ai emmené 3 enfant de 8/10 ans et ils n’ont peut-être pas tout saisi. Cela dit les plans et dessins étaient volontairement ambigus et ne correspondaient pas, je pense, aux centres d’intérêt de mes jeunes spectateurs.