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La vie, en gros, un film qui ne garde pas la ligne

Par Bénédicte Flye Sainte Marie - Mise à jour le

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Adapté du livre de Mikaël Ollivier paru en 1999 et récompensé par le prix du jury Contrechamp au dernier festival d’Annecy, La vie, en gros met en avant un personnage attachant, mais se prend un peu les pieds dans le tapis quant aux messages qu’il cherche à véhiculer. Au cinéma le 12 février. On vous offre des places du 5 au 11 février dans l’espace Concours !

La vie, en gros : l’histoire

A douze ans, Ben Pipetka est un garçon épanoui. Il vit avec Sonia, sa mère, une vétérinaire fantaisiste dont les pensionnaires à poils, à plumes et à pattes colonisent (presque) toute leur maison. Il se passionne pour la cuisine, passe son temps, en rappant, à concocter des recettes plus délicieuses et caloriques les unes que les autres. Et il joue de la musique dans un garage avec son meilleur copain Erik.

Mais lors d’une visite médicale, l’infirmière scolaire signifie à Ben qu’il est « obèse de catégorie 2 ». Il doit absolument mincir afin de ne pas mettre sa santé en danger. Aidé par ses parents qui jugent la situation suffisamment préoccupante pour l’envoyer chez un médecin nutritionniste, Ben change radicalement ses habitudes quotidiennes, notamment à table. Son envie de maigrir est d’autant plus grande qu’il rêve d’attirer l’attention de la belle Claire, et de faire battre son cœur. Mais tout ne se révèle pas aussi simple que prévu. Et certains événements pourraient amener Ben à s’écarter de sa nouvelle ligne de conduite…

A partir de quel âge ?

8-9 ans. Les thématiques abordées dans La vie, en gros ne parleront pas trop aux plus petits

L’avis de MAFAMILLEZEN

La vie, en gros vaut le détour. D’abord grâce à sa figure de proue, Ben, qui s’éloigne des stéréotypes dont la fiction adore « habiller » les personnes en surpoids. Elles seraient oisives, passives, esseulées et ne feraient que subir, y compris face aux moqueries. Là, Ben ne manque pas de confiance en lui. Il est plein d’humour et d’autodérision. Il a des amis, de l’énergie, des passions, de la répartie quand on cherche à le déstabiliser et à le fragiliser, y compris face aux adultes.

Basé sur la stop-motion et conçu avec des personnages en pâte à modeler, le graphisme de ce film tchèque, qui évoque celui des œuvres de Claude Barras, notamment Ma vie de courgette, est intéressant. Si La vie, en gros n’est pas beau à proprement parler et si certains des protagonistes ont même une allure qui fait un peu peur, il nous rappelle que nous sommes tous des êtres un peu bancals intérieurement et/ou extérieurement. Particulièrement à l’adolescence où le corps d’un côté, le psychisme de l’autre, sont en plein bouleversement. Et il y a enfin quelques très belles scènes où le réel cède la place au métaphorique. Comme la séquence où Ben s’imagine comme une créature monstrueusement disproportionnée. Ou celle, façon E.T., où il survole la ville sur son vélo en compagnie de Claire.

Mais certaines choses gênent aux entournures. Il y a d’abord une espèce d’ambiguïté dans ce que tente maladroitement de transmettre le long-métrage. Il y a d’un côté un plaidoyer pour l’acceptation de soi. De l’autre, Claire ne semble se décider à ouvrir les yeux sur ce que Ben est vraiment (à savoir autre chose de quelqu’un de sympa et rigolo) qu’une fois qu’il s’est délesté d’une bonne paire de kilos ! Sachant que tout cela se conclut par la phrase « le seul régime qui fonctionne, c’est l’amour ». Tout ça parait un peu contradictoire, entre l’idée que la beauté n’a pas de normes ni de poids idéal, et celle qui induit qu’il faut trouver le meilleur moyen d’en perdre…

L’histoire et les dialogues du film cèdent par ailleurs parfois aux clichés. La caractérisation des personnages (à part Ben) n’est pas follement originale non plus. Et les divers sujets soulevés-comme l’alimentation émotionnelle, l’impact d’un divorce et d’un remariage sur un enfant et le fait que la nourriture puisse être un « langage d’affection » dans une famille-, sont trop peu creusés.

Malgré son pétillant héros, La vie, en gros, nous laisse donc malheureusement… sur notre faim.

La vie, en gros
Réalisé par : Kristina Dufková
Genre :
Animation
Durée :
1h 20
Sortie au cinéma :
le 12 février 2025

La vie, en gros – Le livre, chez Gallimard Jeunesse

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Le livre de Makaël Ollivier, initialement parus en 2009 dans la collection Folio Junior, a été réédité avec une nouvelle couverture à l’occasion de la sortie du film d’animation. Avec tendresse et simplicité, l’auteur nous parle de la difficulté de grandir dans son corps face au regard des autres. La vie, en gros a été récompensé de 18 prix littéraires depuis sa première parution, dont le prix des Incorruptibles.

La vie, en gros, Gallimard Jeunesse, 23 janvier 2025, à partir de 11 ans, 6,80 € – Commander sur amazon

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