Dans Louise Violet, le dixième film d’Éric Besnard, en salles le 6 novembre, Alexandra Lamy incarne une institutrice pleine de conviction qui prend ses quartiers, au temps de la IIIème République, dans un village de l’Hexagone pour tenter d’y faire accepter le principe d’une école pour tous. On vous offre des places du 28 octobre au 5 novembre dans l’espace Concours !
Louise Violet : l’histoire
En 1889, Louise Violet, enseignante de primaire, est mutée dans une petite commune française, avec comme objectif de faire venir les enfants des environs à l’école. Une institution qui est désormais laïque, gratuite et obligatoire depuis les récentes réformes menées par Jules Ferry.
Mais son défi va se révéler difficile à négocier, voire impossible à relever. Dans cette bourgade où le quotidien est régi par le calendrier agricole, et où l’on a besoin de tous les bras, même de ceux des plus petits, on voit d’un mauvais œil cette Parisienne, femme et célibataire en prime, qui semble chercher à instiller des idées d’ascension sociale et de rébellion dans la tête des leurs rejetons. Car quand un jeune part faire des études, c’est une personne de moins qui participe au travail des champs.
Si Louise bénéficie au départ du soutien de Joseph, le maire, au point qu’il lui fera construire un bâtiment pour qu’elle puisse exercer son métier dans de bonnes conditions, il deviendra ensuite son adversaire, pour ne pas dire son ennemi, lorsqu’elle refusera sa proposition de mariage. Autour d’elle, la méfiance ne va d’ailleurs pas cesser de grandir. Progressivement, les paysans vont, grâce à leurs oreilles et les yeux indiscrets, en apprendre davantage sur son passé tragique. Ils s’en serviront comme une arme pour obliger l’institutrice à repartir vers la capitale…
A partir de quel âge ?
Louise Violet est un film qu’on pourra voir à partir de 8-9 ans, pour pouvoir saisir les enjeux du récit.
L’avis de MAFAMILLEZEN
Louise Violet est un beau film, qui brille par son art de l’épure, notamment dans la manière qu’a son réalisateur de tout filmer en clairs-obscurs. Une sobriété qui colle bien au sujet et à l’époque, et qu’Alexandra Lamy a su s’approprier. Celle dont la drôlerie naturelle, la gouaille et la pétillante énergie sont souvent mis en avant au cinéma, mise en effet davantage sur l’intériorité que sur l’explosivité, joue des regards et des silences pour faire comprendre les blessures, les révoltes et les joies de son personnage. L’ex- tête d’affiche d’Un gars, une fille sait changer de répertoire et elle le démontre ici.
L’héroïne qu’elle incarne, une ex-Communarde qui a payé cher le prix de son engagement, a une dimension féministe et un vrai avant-gardisme, qui résonne bien avec les combats actuels. Car Louise veut bien se dévouer pour ses élèves, elle a la laïcité et sa mission chevillées à l’âme, mais refuse en revanche qu’on dispose de son corps et qu’on décide pour elle du cours à donner à sa vie.
Le film Louise Violet a le mérite aussi d’aborder une page d’Histoire qui n’a peu ou pas été abordée jusqu’à aujourd’hui au cinéma, à savoir la mise en application dans notre pays de la loi sur l’enseignement primaire obligatoire, édictée en 1882, qui imposait aux garçons et aux filles d’aller en classe de six à treize ans.
On regrette seulement qu’il y ait autant de voix-off (c’est souvent par la voix d’Alexandra Lamy que les avancées de l’intrigue sont racontées) et trop peu de dialogues et de scènes réelles entre les personnages. Quand on sait que l’actrice a comme partenaires des comédiens tels que le grand Grégory Gadebois, qui a gagné deux César en 2014 et 2020 pour Mon âme par toi guérit et J’accuse, et Jérémy Lopez de la Comédie Française, on se dit que les interactions et confrontations entre les différents protagonistes auraient mérité d’être davantage présentes à l’écran et que ce long-métrage y aurait gagné en épaisseur dramatique.
Louise Violet
Réalisé par : Éric Besnard
Avec : Alexandra Lamy, Grégory Gadebois et Jérôme Kircher
Genre : Drame, Historique
Durée : 1h48
Sortie au cinéma : le 6 novembre 2024
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