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La Commanderie templière d'Arville dans le Loir-et-Cher

Par Karine Filhoulaud - Mise à jour le

La Commanderie d’Arville, située dans le Loir-et-Cher entre Chartres et Le Mans, vaut qu’on s’y arrête en famille.  » Commanderie « , voilà un mot bien énigmatique… Il n’est utilisé que pour désigner ces fermes, souvent fortifiées, qui appartenaient, à l’époque des croisades, aux moines soldats de l’ordre des Templiers. Aller au front, c’était téméraire, mais rester à l’arrière pour financer les campagnes, c’était nécessaire ! Le sujet est pointu, certes, mais, grâce à la visite de cette commanderie, l’une des mieux conservée de France, il devient très accessible… voire passionnant !

Commanderie templière d’Arville

La Commanderie d’Arville, une ferme complète

C’est par un porche à la forme originale que l’on pénètre dans la vaste cour intérieure de cette commanderie édifiée en 1130 : la partie centrale qui date du 12e siècle est comme coincée entre deux tourelles aux toits en forme de cloches et en tuiles de bois, remontant, elles, aux 15e et 16e siècles. A l’intérieur, des surprises : un jardinet, un pigeonnier, des bâtiments agricoles, une grange aux dîmes, un corps de logis, une église et même une boulangerie ! De quoi visiter donc…

La Commanderie d’Arville, construite au 12e siècle. Photo : K.Filhoulaud

Dans le musée, l’épopée des Templiers

Dans le musée de la commanderie d’Arville, logé dans le corps de logis, salle après salle, se dévoile l’épopée des Templiers. Au rez-de-chaussée, c’est la découverte de l’appel du pape Urbain II, de la naissance de l’Ordre, du développement du réseau des commanderies, de l’aspect agricole de ces communautés… Bien des histoires astucieusement illustrées par une mise en scène vivante : des pages enluminées, une grande maquette des lieux, un mannequin vêtu d’une côte de maille et d’une cape blanche marquée d’une croix rouge, un gisant de Croisé, jambes croisées comme il se doit…

Un musée sur l’épopée des Templiers. Photo : K.Filhoulaud

Puis on gravit un escalier : on part en Occident… C’est à Gênes que se déroulait l’embarquement. Les visiteurs pénètrent, eux, dans une salle où se trouve reconstitué de façon stylisée ce fameux port italien, son comptoir de change, et même un navire prêt à appareiller ! Pour en savoir plus sur le trajet jusqu’à Jérusalem, il suffit de descendre dans les sombres cales et d’y consulter cartes et itinéraires exposés. En quelques pas seulement, alors qu’il fallait 40 jours en bateau à l’époque, on accoste finalement en Judée : toute illuminée et éclatante de couleurs, la ville sainte apparaît… en un décor presque naïf ! Les plus petits se précipitent vers les tentes colorées pour découvrir leur intérieur : des saynètes mettant en scène joueurs de luths, d’échecs – toutes disciplines issues de la culture orientale – les surprennent et les amusent.

L’épopée des Templiers vers Jérusalem. Photo : K.Filhoulaud

La salle d’après montre, maquettes à l’appui, comment attaquaient et se défendaient les Croisés. Batailles, armes utilisées, héros… on apprend tout des croisades. Puis, c’est la descente aux enfers pour les Templiers… et des escaliers seulement pour les visiteurs ! En bas, tout est rouge, presque oppressant pour les plus petits : ces moines-soldats sont devenus très riches et le Roi de France en est jaloux… et les fait donc disparaître corps et biens en 1307.

La grange aux dîmes et sa magnifique charpente. Photo : K.Filhoulaud

Découvrir la vie quotidienne d’une commanderie

D’abord, les enfants se délient les jambes en courant en tous sens dans la vaste cour ! Puis, retour à plus de calme en observant les plantes du jardin médiéval reconstitué là. Avec le pigeonnier, les plus jeunes découvrent l’utilité du pigeon et son habitat. Devant eux, cette bien belle maison pour les  2000 volatiles qui vivaient à la commanderie d’Arville, se dresse toute circulaire. On passe devant la petite boulangerie où les manants venaient faire cuire leur pain… et où, lors d’événements, on peut encore le faire ! La toute proche grange aux dîmes est, elle, immense avec sa haute et superbe charpente du 16e siècle. C’est un peu plus loin que se trouve l’église, très sobre, du 12e siècle : une rareté  avec sa charpente en forme de coque de bateau retournée, ses inattendus bancs clôturés positionnés sur un plancher, pour limiter les courants d’air désagréable dans les pieds…

Porte d’entrée de la Commanderie d’Arville. Photo : K.Filhoulaud

Des livrets-jeux efficaces !

Pour une visite si dense, il fallait bien plusieurs livrets-jeux pour les enfants. Il y en a six, trois pour l’extérieur seulement et trois pour tout le site (à privilégier), et couvrant les tranches 4-5 ans, 6-8 ans et 9-12 ans. Même s’ils font un peu artisanaux, ils regorgent d’informations intéressantes tout en restant ludiques. Pour clore la visite de façon vraiment décontractée, les enfants peuvent s’adonner au coloriage, au dos de leur livret, sur une table installée sur place ou plus tard chez eux. Un concours de dessins est organisé pour qu’ils montrent ce qu’ils ont adoré à la commanderie !

La Commanderie d’Arville
41- Route des Templiers, 41 170 Arville
Tél. : 02 54 80 75 41
Accès : à 150 km de Paris.
Tarif (musée, bâtiments et jardin médiéval) : Adultes, 8 €. Enfants 7-15 ans, 5 €.
www.commanderie-arville.com 

 

 

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