La discrimination envers les personnes en surpoids ou obèses ne se conjugue pas au passé et fait des ravages chez les personnes qui y sont confrontées. Voici comment affronter la grossophobie en gardant la tête haute.
Bousculée par les évolutions sociétales, la notion de corps parfait est (un peu) battue en brèche aujourd’hui et la variété des silhouettes, comme celles des genres et des sexualités, a davantage droit de cité. Mais les attaques à caractère grossophobe sont néanmoins très loin d’être en voie de disparition. Les individus en surpoids et obèses sont encore très souvent en butte à des moqueries, à des critiques souvent virulentes, et à de la fausse bienveillance teintée de mépris. Cette tendance s’observe tout particulièrement sur les réseaux sociaux où il est étrangement banal, qu’on soit célèbre ou anonyme, de se faire dénigrer, voire incendier, sur son physique… « Porter » cette différence est donc complexe, et l’est plus encore chez les adolescents, à un âge de la vie où, sans mauvais jeu de mot, le regard de l’autre pèse lourd. Selon l’OMS (Organisation mondiale de la Santé), 63 % des enfants en surpoids risquent d’être victimes de harcèlement. Voici donc quelques éléments pour y répondre à ce type d’agressions.
Grossophobie : comment répondre à ceux qui jouent les psychologues de comptoir
Ils/elles vous disent : « Si tu es en surpoids/obèse, c’est que tu n’as pas de volonté », « Tu devrais arrêter de te laisser aller », « Tu ne fais pas d’efforts pour mincir »; « Tu devrais te reprendre en main »…
Que leur répondre : Soyez la/le plus factuel(le) possible. Eclairez votre interlocuteur – qui a visiblement la science infuse – sur les origines du surpoids et de l’obésité. Si des menus trop riches et une trop grande sédentarité peuvent les favoriser, ils trouvent avant tout leur source dans des facteurs organiques, notamment le patrimoine génétique, et la manière dont ce dernier influe sur le métabolisme et nos comportements quotidiens. L’obésité peut aussi être encouragée par des maladies comme la dépression, par la prise de certains médicaments ou encore par des violences survenues dans le passé. Enfin, le fait de s’être soumis(e) à de très nombreux régimes restrictifs peut avoir aussi dérangé le système de régulation interne du corps.
Vous n’êtes donc pas faible ou inconstant(e), juste affecté(e) d’un problème de santé et vous n’avez pas à être tenu(e) responsable de quelque chose que vous subissez.
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Propos grossophobes : comment répondre aux ceux qui s’improvisent nutritionnistes
Ils/ elles vous disent : « Tu devrais prendre un fruit plutôt qu’une glace », « Fais attention à tes portions », « Tu es sûr(e) de revouloir te servir ? », « Il faut revoir tes habitudes alimentaires », « Les grignotages, ce n’est pas bon pour toi »…
Que leur répondre : Qu’il/elle n’a pas besoin d’un guide spirituel pour remplir son assiette, et que la réciproque est vraie ! Il serait donc judicieux qu’il/elle garde ses conseils, que personne n’a sollicités, pour lui/elle. Etant confronté(e) à cette problématique depuis une paire d’années, vous êtes par ailleurs particulièrement bien informé(e), quoi qu’il/elle en pense, en matière de diététique, notamment par la ou les médecins qui vous suivent. On peut enfin être mince et avoir une hygiène de vie détestable, notamment en matière d’alimentation. Mais quand on entre dans une certaine « norme », ces injonctions à mieux sélectionner les produits que l’on consomme nous sont épargnées !
Grossophobie ordinaire : comment répondre à ceux qui se découvrent une vocation de coach sportif
Ils/elles vous disent : « Si tu es gros(se), c’est que tu ne fais pas de sport », ou au contraire, « tu es trop gros(se) pour faire du sport »
Que leur répondre : Aux premiers, il convient d’expliquer qu’il n’est pas exceptionnel que des personnes en surpoids aient une activité physique régulière, pas forcément pour mincir mais pour bénéficier de ses effets positifs sur le psychisme, notamment les hormones que l’on secrète lorsqu’on se dépense.. Il faut savoir que l’exercice à lui seul ne fait pas maigrir, sauf à adopter des régimes hypocaloriques, mais il tonifie et sculpte. Et le muscle étant grand consommateur d’énergie, plus on est sportif ou plus on le devient, plus on brûle naturellement des calories. Aux seconds, il faut dire que le sport n’est pas l’apanage de certaines morphologies et qu’il est possible de courir, de pédaler ou de s’adonner au fitness lorsqu’on est en surpoids, à condition d’adopter une pratique adaptée et graduelle.
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