
Vous avez 30, 40 ou même 50 ans… Vous avez de fortes chance de faire partie de ce qu’on nomme la génération sandwich. Une génération particulièrement soumise au stress. Pour le savoir, voyons déjà ce que cela veut dire précisément, et qui cela concerne.
La génération sandwich ? Mais Quesako ?
Le terme de génération sandwich a été introduit par les gérontologues américaines Dorothy Miller et Elaine Brody dans les années 80. Ce terme faisait référence à l’époque aux femmes trentenaires ou quadragénaires qui prenaient soins simultanément de deux générations différentes ayant besoin d’aide : leurs enfants et leurs parents. Ces femmes « aidantes » étaient ainsi prises en sandwich entre ces deux générations. Ce qui pouvait engendrer une charge mentale importante car aussi bien leurs enfants que leurs parents étaient dépendants d’elles.
Qu’est ce qui change de nos jours pour les femmes de plus de 40 ans ?
Des maternités plus tardives
Les femmes de cette génération sandwich sont de plus en plus nombreuses, et ont aujourd’hui entre 40 et 60 ans. Tout d’abord parce qu’en 40 ans, l’âge moyen du premier enfant est passé de 24 ans à 30 ans environ. Et que les parents ou grands-parents vivent de plus en plus longtemps. Ils peuvent malheureusement tomber malades, et auront alors besoin qu’on s’occupe d’eux. Immanquablement, les femmes de la génération sandwich se trouvent prises en étau entre leur vie de famille et leurs parents qu’elles doivent aider à un moment donné. Et comme toujours, elles essayent d’être sur tous les fronts.
Des bébés d’un second mariage après 40 ans
Depuis les années 1980, on constate aussi une forte augmentation des naissances passés 40, voir 50 ans. Une tendance qui s’explique notamment par le nombre croissant de familles recomposées avec des projets d’enfants, un peu plus sur le tard. On retrouve ainsi des quinquagénaires dans cette génération sandwich, parfois jeunes mamans avec des parents âgés et possiblement dépendants.
Des hommes plus impliqués ?
Mais il n’y a pas que les femmes dans cette génération sandwich. Notre société évolue et les hommes prennent leurs responsabilités à bras le corps. Ils gèrent tout autant les enfants et leurs parents. La charge mentale peut donc être identique pour les femmes et pour les hommes.
La charge mentale de la génération sandwich, on en parle ?
Vos enfants sont trop petits pour se gérer seuls. Et vos parents sont toujours en activité professionnelle. L’organisation des mamans avec de jeunes enfants peut s’avérer plus délicate qu’avec des enfants plus âgés et plus autonomes. Parce qu’en plus de votre activité professionnelle, il vous faudra gérer l’école des enfants, leurs activités extrascolaires et les tâches quotidiennes.
Parent et aidant tout à la fois
Mais si vos parents âgés ou malades ont besoin eux aussi que vous gériez certaines choses pour eux, il faudra les inclure dans votre planning. Vous vous transformez alors en personne aidante… et rentrez dans la catégorie de la génération sandwich. Cela peut devenir contraignant et stressant. Si vous vous laissez déborder, c’est votre propre bien-être qui est en jeu.
Si vos ados sont étudiants, que vous devez financer leurs études, un appartement et tous les accotés, vous aurez des frais qui grèveront passablement votre budget. Avec des parents malades ou diminués, cela peut tout complexifier. Ils auront peut-être besoin d’une aide médicale qui n’est pas toujours prise en charge à 100%. Et dans le pire des cas, leur état nécessitera qu’ils rentrent en Ehpad, que vous devrez peut-être les aider à payer. Un stress supplémentaire pour les parents de la génération sandwich.
Il est bien sûr difficile de refuser d’aider ses proches. Et vous ne vous voyez pas déléguer ce genre de chose. Attention alors à ne pas risquer un burn-out, une forme d’épuisement qui n’est pas seulement lié au monde du travail. Alors soyez vigilant !
Génération sandwich : comment se prémunir du burn-out ?
Savoir s’écouter
Bien souvent les personnes qui arrivent à un état de burn-out ont outrepassé leur capacité. Ce n’est pas une faiblesse que de dire « stop ». Ce n’est pas une faiblesse que de connaitre ses propres limites. Ce n’est pas une faiblesse que de demander de l’aide. C’est au contraire une force : La force de se connaitre. Dire « non » certaine fois, c’est dire « oui » avec plus de convictions et plus d’énergie pour la fois d’après.
Exemple : « Non Maman, je ne pourrais pas venir samedi prochain, j’ai des choses à finir à la maison. Je vais demander à Virginie de passer. »
Cultivez votre espace bien-être
Ok, vous avez beaucoup de choses à gérer, on compte certainement sur vous. Cependant, vous avez aussi besoin de vous reconnecter avec vous-même. Vous serez sûrement plus efficace après avoir pris du temps rien que pour vous. La pratique d’une activité physique ou un loisir vous permettront de vous déconnecter de tout. Rechargez vos batteries car s’occuper à la fois de ses enfants et de ses parents demandent sans cesse de l’énergie ! Juste faire un tour et marcher peut vous faire du bien. Lire, dessiner, reprendre votre guitare que vous aviez laissé de côté, tout est bon pour prendre du temps pour vous.
Exemple : « Je vais reprendre le sport et j’aimerai avoir 1h tous les mardi soir pour pouvoir le faire. Nous devons repenser l’organisation du mardi. Juste 1h pour moi. »
Communiquer avec vos proches
Vous avez l’impression que c’est à vous de gérer, parce que vous êtes l’ainé de la fratrie ? Parce que vous êtes plus près géographiquement de vos parents ? Vous vous persuadez que c’est votre rôle et vous n’en parlez même pas. Comme si c’était évident que c’était à vous d’agir en qualité d’aidant, tout en gérant le quotidien de votre petite famille. Si vous sentez que vous subissez la situation, parlez-en à vos proches et à votre conjoint. Ils seront certainement prêt à gérer la situation avec vous, à vous proposer leur aide ou trouver des solutions pour alléger votre charge.
Exemple : « Chéri, il est vrai que mon travail est le plus près de l’école. C’est plus pratique que j’aille les chercher. Cependant j’ai des dossiers urgents à finir. Comment peut-on faire ? »
Laisser la place aux autres
Si vous prenez top de places dans l’organisation, il est évident que les autres n’en auront pas suffisamment. On prend toujours la place qu’on nous laisse. Alors apprenez à vous effacer pour que d’autres membres de la famille interviennent. Il y a certaines personnes qui bougent quand elles sont au pied du mur, mais ce n’est pas par mauvaise volonté. Nous ne voyons pas les choses de la même manière et au même moment.
Exemple : « Je me disais que samedi prochain tu pourrais emmener les enfants au sport ? »
Nous ne sommes pas tous égaux face à la gestion de la charge mentale. Elle diffère selon les individus. Le seuil d’acceptabilité est différent pour chacun. Il faut savoir sans cesse doser pour arriver à un équilibre de vie entre charge mentale et bien-être.
Familles recomposées : un supplément « bacon » pour ce sandwich ?
Pour assaisonner ce sandwich, j’ajouterai un supplément bacon. En voyant la charge mentale que chacun vit ou subit avec ses enfants, ses parents, les études, les finances, les tâches ménagères, les démarches administratives, on peut comprendre que l’épuisement guette.
La tranche de bacon pourrait matérialiser le supplément de contraintes que peuvent rencontrer les familles recomposées. Elles connaissent d’autres contraintes qui s’ajoutent à celles déjà citées précédemment. Elles font face à la gestion d’une vie passée, mais qui est encore trop présente.
Alice se confiait récemment sur l’ex de son conjoint : « Je n’en peux plus, dès que j’essaye de mettre des choses en place avec mes belles filles, la maman critique tout ce que je fais le week-end suivant. »
Il y a les interactions familiales qui les dépassent et qu’elles ne peuvent pas maîtriser. Claire ne sait plus comment faire car sa fille ne s’entend pas du tout avec le fils de son conjoint. Ils voudraient même inverser la garde des enfants pour plus de sérénité.
L’organisation avec une tierce famille est délicate. Cela interfère parfois avec sa propre organisation familiale. Alice revient sur l’organisation qu’elle a tenté de proposer pour l’été prochain avec une ex peu conciliante. Elle pense qu’elle le fait exprès, et son conjoint est passif. Elle envisage de partir seule avec ses enfants.
Dans ces cas de familles recomposées, nous parlons de plus en plus du burn-out de la belle-mère ou du beau-père. Ce sont des nouvelles situations qu’il faut intégrer dans ces générations sandwich !
Si vous vous sentez dépassé, vous pouvez également faire appel à une tierce personne. Le coaching est un moyen pour les familles de mettre à plat des situations compliquées. Ensemble, nous trouvons des solutions pour apaiser cette surcharge mentale des générations sandwich.
Vous ne me connaissez pas ? je suis Estelle, coach familial, spécialisée dans les familles recomposées. www.jedeveloppement.fr
Vous avez aimé cet article ou bien vous voulez réagir ?
Envie de réagir à cet article, de donner votre avis ou de partager votre expérience ? Je prends la parole !