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Enfant turbulent : les causes et les solutions

Par Lola Payet - Mise à jour le

comment canaliser l'energie d'un enfant turbulent

Rien de plus normal qu’un enfant turbulent ? Pas si sûr. Certes, il est normal qu’un tout-petit qui découvre le monde soit avide de bouger, toucher, explorer. Toutefois, à partir de 8 ans, un enfant tend normalement à se calmer suffisamment pour se concentrer durablement sur une occupation. Dans le cas contraire, il est possible que cet excès d’activité masque une grande anxiété.

Pourquoi un enfant est-il turbulent ?

Un enfant peut être turbulent pour différentes raisons. Les professionnels de la petite enfance évoquent principalement trois facteurs :

  • Les causes sociologiques – aujourd’hui, les enfants sont très stimulés, de plus en plus tôt. Cela commence même parfois avant la naissance, avec l’haptonomie, la communication in utéro, ou le chant prénatal ;
  • Les causes neuro-développementales et déterministes – contrairement aux idées reçues, nous sommes constamment en cours d’évolution et le fait de vivre désormais beaucoup plus longtemps implique d’apprendre plus et plus vite ;
  • Les causes psychologiques et psycho affectives – séparation des parents, multiples activités péri-scolaires, surexposition aux écrans : les enfants sont désormais exposés quotidiennement au stress, au même titre que les parents.

Le plus souvent, un enfant turbulent se montre toutefois agité, car son rythme de vie ne lui convient pas. Ce comportement est une manière pour lui d’exprimer son mal-être. Le seul moyen de l’apaiser est donc d’identifier la source du problème.

Chez les plus petits, l’hyper agitation est fréquemment le signe d’un manque de sommeil chronique. Contrairement aux grands, qui se montrent somnolents lorsqu’ils ne dorment pas suffisamment, les enfants de moins de deux ans ont paradoxalement tendance à se montrer très agités lorsqu’ils manquent de sommeil, au point que leur comportement peut parfois évoquer une hyperactivité (ou TDAH – trouble du déficit de l’attention).

En grandissant, les enfants se voient souvent contraints d’adopter un rythme imposé par les adultes. Outre le fait d’aller à l’école, de nombreux enfants ont des activités périscolaires dont les horaires sont inadaptés.

Un enfant est d’autant plus anxieux lorsque la famille traverse une période délicate : chômage, maladie, deuil. Ces événements impactent considérablement son comportement de diverses manières : troubles du sommeil, baisse des résultats scolaires, notamment. Le risque de dépression est réel, et chez l’enfant, elle se manifeste par une tendance à être très turbulent.

Enfin, il est bon de garder à l’esprit qu’un enfant n’a pas les capacités d’un adulte, et que son développement cognitif n’est pas achevé. Ainsi, un enfant peut être perçu comme turbulent, alors que c’est l’attitude des adultes qui est en cause : s’il semble « lent pour tout », c’est généralement qu’on ne prend pas le temps nécessaire pour lui expliquer les choses, par exemple.

Comment apaiser un enfant turbulent ?

La phase d’opposition des enfants surgit entre l’âge de 18 et 24 mois : c’est la fameuse « période du non ». Il est important de prendre conscience dès lors que s’il est indispensable de faire preuve de fermeté, crier est contre productif. Un enfant turbulent aura en effet tendance à se sentir fier de vous faire sortir de vos gongs. En revanche, si vous restez calme, cela présente moins d’intérêt à ses yeux et vous pourrez désamorcer la situation.

Une certaine routine est rassurante pour les enfants : il est donc recommandé d’adopter des horaires fixes pour le coucher, pour le lever, ainsi que pour les repas. Assurez-vous aussi qu’ils bénéficient d’un nombre d’heures de sommeil adapté à leur âge (pour tout savoir sur les besoins spécifiques de l’enfant en matière de sommeil : Le Mag du Sommeil).

Prenez le temps d’analyser l’attitude de votre enfant, afin de déterminer si vous devez réajuster la votre :

  • Il est très capricieux ? Prenez le temps de lui expliquer pour quelle raison vous lui dites non.
  • Il enchaîne les bêtises ? Essayez de lui accorder des plages d’attentions, par exemple en rentrant de l’école.
  • Il réclame systématiquement les écrans ? Passez du temps à faire des activités avec lui.

Gardez à l’esprit qu’un enfant a besoin de ne rien faire au quotidien. L’ennui contribue en effet à son développement cognitif. En outre, un rythme soutenu est épuisant pour les grands… mais aussi pour les petits ! N’ayez donc pas peur de laisser votre enfant se poser, et s’occuper par lui-même.

Enfin, en cas de situation familiale délicate, il est généralement recommandé de ne pas chercher à cacher ce qui se passe aux enfants, car cela rend la situation plus anxiogène pour eux. Si vous ne savez comment aborder le sujet, n’hésitez pas à vous faire accompagner d’un pédopsychiatre.

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