Donne-moi des ailes réussit son envol

L’histoire de l’ornithologue Christian Moullec qui a voulu apprendre à des oies naines le principe de la migration, est très librement transposée à l’écran par Nicolas Vanier. Si le conte écolo qu’il nous livre avec Donne-moi des ailes est parfois un peu lisse, il est en revanche très joliment servi par ses comédiens et offre des images d’une beauté saisissante. 

Donne-moi des ailes : l’histoire

Thomas est un ado tel qu’on les caricature souvent, toujours dans son monde et le nez dans ses écrans. Au point que Paola, sa mère, doit débrancher la box pour pouvoir lui adresser la parole. Pour lui, la perspective de partir en séjour trois semaines chez Christian, son père, un spécialiste des oiseaux qui s’est installé aux Saintes-Maries-de-la-Mer au milieu de nulle part, s’apparente donc à une corvée. Au début assez réfractaire, il va petit à petit se prendre de passion pour l’expérience que mène son père sans aide ni autorisation des organismes officiels : pour assurer la survie des oies naines, une espèce en voie de disparition, Christian a décidé d’en faire naître une couvée sous son toit, de les élever, de les habituer à sa présence et à celle de son ULM pour voler avec elles. Et ainsi « imprimer » dans leur tête le chemin migratoire à suivre, de la Scandinavie jusqu’à la Camargue, afin de pouvoir échapper aux fils électriques et autres périls mortels générés par l’homme.

Du haut de ses quatorze ans, Thomas va veiller sur elles et devenir l’une des deux figures d’attachements de ces petits palmipèdes, notamment d’Aka, une bernache nonnette qui a atterri par erreur au milieu de leur « famille ». Il accompagnera ensuite Christian durant son périple hors du commun et prendra même les manettes de l’expédition lorsque ce dernier se retrouvera dans l’impasse… Son aventure va faire parler d’elle !

A partir de quel âge ?

6-7 ans (même si le film est assez long). Donne-moi des ailes prône des valeurs de dépassement et d’optimiste auxquelles les enfants devraient adhérer

L’avis de MAFAMILLEZEN

Esthétiquement, aller voir Donne-moi des ailes, c’est s’offrir près de deux heures de pur enchantement. Toutes les scènes, qu’elles soient terrestres et surtout aériennes, sont absolument sublimes et on retrouve à travers elles le savoir-faire incomparable du cinéaste animalier qu’a été (et que reste) Nicolas Vanier. Sans « spoiler » les rebondissements de ce long-métrage, on peut vous dévoiler que les plus éblouissantes sont celles où Thomas se retrouve à piloter en solo avec sa petite troupe qui forme comme une nuée céleste autour de lui.

La distribution est également sans fausse note : Louis Vasquez, qui évite le too much qui caractérise souvent les très jeunes acteurs, est juste et convaincant dans sa partition de petit héros qui a la fougue, l’énergie et parfois l’inconscience de son âge. Jean-Paul Rouve impressionne quant à lui, tout en sobriété dans le rôle de ce tendre utopiste, d’abord perçu comme un fou, qui lutte contre vent, marées, et contre l’avis du Muséum d’Histoire Naturelle, pour faire aboutir son projet.

Autre point positif : le fait que Donne-moi des ailes mette en exergue l’importance des initiatives individuelles pour préserver la planète et dénonce aussi -sans trop sortir les crocs- l’inertie des institutions françaises qui font tout sauf encourager ceux qui ont des initiatives visionnaires.

Du côté des faiblesses, on aurait aimé quelques nuances et aspérités supplémentaires dans le récit, où tout ce qui arrive est assez attendu. Ou dans les relations entre les personnages, qui paraissent parfois un peu gentillettes. Mais au final, cet opus nous propose un très joli voyage dont on aurait tort de se priver.

Donne-moi des ailes
Réalisé par : Nicolas Vanier
Avec : Jean-Paul Rouve, Louis Vazquez et Mélanie Doutey
Genre : Aventure
Durée : 1h53
Sortie au cinéma : le 9 octobre 2019

CONCOURS : Gagnez des invitations pour le film du 30 septembre au 6 octobre dans l’espace Concours !

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