Si le mariage est chargé de promesses de lendemains qui chantent et de jours heureux, le divorce est, quant à lui, promesse de douleurs et de tristesse. Il acte le constat d’échec du couple et augure de longs mois de procédure pendant lesquels se succèdent les ascenseurs émotionnels. Non content d’avoir un impact conséquent sur la psychologie des membres du foyer, il se révèle également très énergivore et financièrement dur à supporter. Sans compter que les enfants, quand il y en a, subissent de plein fouet la confrontation entre deux êtres qu’ils chérissent.
La priorité : les enfants
La grande difficulté lors d’un divorce, c’est la gestion des émotions des enfants. Comment continuer à aimer autant ses deux parents quand ces derniers se déchirent ? Dans les faits, la charge émotionnelle est parfois si forte que les parents ne se rendent pas compte qu’ils prennent en otage leurs propres enfants dans la résolution du conflit qui les oppose. C’est LA chose à éviter. L’idéal est de pouvoir prendre un maximum de recul sur la situation pour ne pas les impliquer. Dans la pratique, ça se traduit par beaucoup d’écoute et de patience et des discussions sur le fond de la séparation strictement confidentielles, en l’absence des enfants. Pas évident. Notamment quand la procédure s’annonce longue et qu’elle promet d’occuper tous les instants de la vie, du moins mentalement.
Raccourcir la procédure
Le but : raccourcir la procédure. En effet, plus le divorce est rapide, moins le traumatisme est important. C’est dans ce sens qu’a œuvré le législateur en 2016 lorsqu’il a voté la loi pour la modernisation de la justice, dont les premières mesures, dont le divorce à l’amiable, ont été appliquées dès le 1er janvier 2017. Désormais, le passage devant le juge n’est plus requis. Si les époux s’entendent sur le fond, (les conséquences patrimoniales, sociales, humaines et financières de leur séparation), leurs avocats respectifs se chargent de mettre les formes par le biais d’une convention de divorce. Les époux devront alors se rencontrer une seule fois, en présence de leurs conseils, et signer ladite convention. Celle-ci sera ensuite contrôlée et validée par un notaire – après 15 jours de réflexion – qui lui donnera sa force exécutoire. Le divorce devient effectif. Autrement dit, les choses peuvent aller très vite.
50 % des divorces peuvent bénéficier de cette mesure
Selon les premières retombées de la mise en application de cette procédure, le divorce sans juge s’avère être une réponse efficace dans plus de 50 % des cas de divorce. En effet, nombreux sont les époux qui font le simple constat d’échec sans pour autant s’en vouloir à mort. Une telle procédure soulage les deux parties, leurs enfants… et accessoirement les tribunaux. Attention toutefois, le moindre désaccord sur le fond et la procédure change du tout au tout pour devenir contentieuse. De plus, si un enfant demande à voir le juge, le divorce par consentement mutuel devient un divorce contentieux. Quant aux adultes placés sou tutelle ou curatelle, ils ne peuvent bénéficier de tels avantages. Rappelons que dans la procédure de divorce à l’amiable actuelle, ce sont les avocats qui sont les garants du bon déroulement des opérations ainsi que de l’intérêt supérieur des enfants et de leur clients respectifs.
Malgré tout, le gain de temps et d’énergie qu’octroie la nouvelle procédure permet à tout le monde de gagner en sérénité et de protéger la cellule familiale. On a beau être divorcés, il n’en reste pas moins que l’on reste les parents de nos chères têtes blondes à vie…
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