A Dijon et dans les alentours, on ne parle pas que de moutarde, bien au contraire ! Après des années de travaux, le nouveau Musée des Beaux Arts vient d’être inauguré et il vaut à lui seul le déplacement dans la capitale de la Bourgogne. Mais c’est loin d’être le seul atout de cette ville qui se découvre à pieds et regorge de bonnes adresses pour un week-end à deux ou avec les enfants. Allez, hop, en route, on part à Dijon. Vous allez voir, cela va vous étonner !
Dijon, la « belle endormie » se réveille !
A l’heure de choisir une destination de weekend en famille, pas évident que Dijon s’impose tout de suite dans votre esprit ! Et pourtant, la capitale bourguignonne ne manque pas d’attraits. Tout d’abord, elle est très facile d’accès depuis l’Ile-de-France. Située en Côte d’Or, au sud de l’Yonne, en train, il ne faut pas plus d’1h30 depuis la gare de Lyon pour relier Dijon. En voiture, comptez 3 heures de route. Bref, c’est tout à fait jouable le temps d’un weekend.
Après, vous vous baladez dans une ville à taille humaine, où les maisons datant du Moyen-Âge côtoient les immeubles Art Déco. Dijon est un petit paradis du shopping avec plein de boutiques réparties dans des zones piétonnes qui mènent au nouveau Musée des Beaux-Arts, nouvelle attraction phare de la ville (lire plus loin…). Mais pour convaincre votre petite famille pour qui les vieilles pierres ne constituent peut-être pas un argument majeur, sortez la carte de la gastronomie !
La gastronomie bourguignonne : tout le monde dit oui !
Ou dans des adresses carrément gastronomique, à l’image du restaurant de William Frachot au sein de l’hôtel de charme Le Chapeau rouge. Le chef, deux étoiles au guide Michelin, y déploie une cuisine splendide qui revisite tous les incontournables de la gastronomie bourguignonne : l’oeuf meurette, le jambon persillé, l’anis de Flavigny, le bœuf bourguignon… tous sont magnifiés par un très grand cuisinier. Alors, oui, nous sommes là sur des tarifs élevés (menu déjeuner à 58 euros et le soir comptez plutôt une centaine d’euros) mais vous avez une gastronomie de très haut vol. Si vous avez envie de vous faire plaisir, le rapport qualité/saveurs/prix, pour un restaurant deux étoiles, est juste phénoménal…
Des gourmandises glanées partout en ville…
Et les gourmandises, Dijon en regorge. Perdez-vous dans le beau marché couvert sous une halle façon Baltard qui se tient plusieurs jours de la semaine, dont le vendredi et le samedi. Vous n’aurez que l’embarras du choix pour acheter le fameux jambon persillé de Bourgogne.
Poussez les portes des boutiques de Mulot et Petitjean pour acheter le pain d’épices de Dijon. Bien différent de celui que l’on trouve en Alsace (l’autre pays du pain d’épices). Fabriqué avec de la farine de blé et de l’anis vert depuis 1796 par cette entreprise familiale, c’est un délice. Pour tout apprendre de la confection de ce pain d’épices moelleux poussez la porte de la fabrique (6 boulevard de l’Ouest) où un petit musée a été installé. On y découvre tous (ou presque) les secrets de fabrication et l’on voit même les artisans au travail puisque c’est ici que tout est produit. Une visite gourmande !
La seule et vraie moutarde de Dijon…
Enfin, comment repartir de Dijon sans un pot de moutarde ! Sachez que toutes les moutardes que vous achetez et qui portent la mention « moutarde de Dijon » ne sont pas fabriquées à Dijon. Et qu’elles sont composées de graines de moutardes qui viennent… du Canada ! En effet, l’appellation « moutarde de Dijon » n’est pas protégée, et il s’agit juste d’une manière de faire. Donc vous pouvez tout aussi bien en fabriquer en Allemagne ou en Australie…
Pour autant, il demeure une petite marque qui résiste à la mondialisation et défend un savoir-faire local : la moutarderie Edmond Fallot ! Située dans le centre-ville (16 rue de la Chouette), la boutique de cette entreprise artisanale qui produit ses moutardes à Beaune, tout à côté, propose une vaste gamme produite avec des graines plantées en France (majoritairement en Bourgogne). Donc voilà une moutarde française qui respecte les traditions (meule en pierre pour écraser les graines, pas de conservateurs ni d’additifs, etc.). Mais Edmond Fallot produit aussi la seule moutarde 100% dijonnaise dans cette boutique. Tous les mois, la vieille meule en pierre est activée pour produire en petite quantité une moutarde au Meursault fraîche et goûteuse que l’on s’arrache. Pour quelques euros le pot, offrez-vous la seule et dernière vraie moutarde de Dijon !
Le nouveau musée des Beaux-Arts s’ouvre à tous !
Après plus de 10 ans de travaux, le Musée des Beaux-Arts de Dijon, l’un des plus anciens musées de France (il a 220 ans, excusez du peu !) vient de rouvrir ses portes plus beau que jamais! La Palais des ducs et Etats de Bourgogne est désormais un lieu ouvert sur la ville et un écrin qui magnifie les collections dans une cinquantaine de salles qui retracent tous les grands courants artistiques de l’Histoire. Plus de 1000 œuvres ont été restaurées et se découvrent comme jamais.
La donation Granville constitue le cœur des collections du musée et l’on découvre des grands maîtres comme Gorges de la Tour ou Eugène Delacroix. Mais aussi des pièces d’exception plus insolites comme le tombeau de Philippe le Hardi dont les figurines de « pleurants » attirent des visiteurs des Etats-Unis fascinés par ces sculptures qui ont été exposées à travers tout leur pays durant les travaux du musée et qui ont connu un succès digne de méga stars ! Désormais, elles sont à Dijon, yes !
Mais l’art contemporain sera aussi très présent dans ce musée qui inaugure cette nouvelle saison avec l’artiste chinois, bourguignon d’adoption, Yan Pei-Ming, qui dispose ses peintures sombres dans diverses salles du musée (jusqu’au 23 septembre). Enfin, fait rare, ce musée est gratuit, pour tous, toute l’année ! Vous n’avez donc aucune excuse pour ne pas y traîner toute la famille pour une visite culturelle qui n’a rien d’ennuyant dans un bâtiment magnifique située au centre de Dijon…
Deux adresses pour passer la nuit à Dijon
Pour dormir : vous pouvez loger comme un roi chez William Frachot au Chapeau Rouge si vous avez le budget pour un hôtel 4 étoiles (mais comme Dijon regorge d’hôtels, les tarifs, même pour ce type d’hôtel de luxe, sont beaucoup plus sages qu’ailleurs… vous pouvez décrocher une chambre à partir de 120 euros !).
Moins cher mais tout aussi exotique avec ses chambres éparpillées dans trois hôtels particuliers classés monuments historiques, l’Hôtel Philippe le Bon vous plongera dans des nuits historiques en plein centre-ville (chambre à partir de 100 euros).
Deux sites à voir absolument lors de votre passage en Bourgogne…
Une virée Street-Art au milieu des vignes de Bourgogne à La Karrière !
La réputation des vins de Bourgogne n’est plus à faire. Et les grands crus les plus renommés sont sans nul doute ceux de Nuits-Saint-Georges et de Vosne-Romanée qui produisent les bouteilles les plus chères au monde… Autant vous dire que le vignoble est plutôt tranquille et bourgeois. Alors imaginez des graffeurs, des street-artistes et des rappeurs déambuler dans le coin. Pas vraiment une habitude dans ces grandes maisons secrètes de Bourgogne… C’est pourtant bien ce qui arrive régulièrement à La Karrière, un lieu incroyable qui invite les cultures urbaines au milieu des vignes !
Le plus incroyable est que cette ancienne carrière de pierres de Comblanchien a été ramenée à la vie par un trio de « papys » du coin à l’esprit libre et curieux ! Ce sont eux qui ont monté l’association, hyper active, qui s’est occupée de nettoyer la carrière abandonnée. Et qui y convient régulièrement les plus grands street artistes pour qu’ils s’expriment sur les parois lisses et hautes de plus 15 mètres ! On visite librement ce site grandiose pour y admirer ces fresques lumineuses et colorées toute l’année (les weekend d’avril, mai, octobre, novembre et du mercredi au dimanche en juin, juillet aout et septembre…).
Street Art on the Roc, art et musique au milieu des vignes
Mais le meilleur moment pour découvrir ce site est durant le festival « Street Art on the Roc » qui se déroule chaque année en août. C’est le meilleur moment pour voir les street artistes à l’oeuvre. Cette année, ce sont trois des plus renommés artistes des rues de la planète qui seront actifs : le berlinois Mode 2, le new-yorkais Futura et Delta qui vit à Amsterdam. Trois graffeurs, sur le circuit depuis des décennies, des références en la matière, qui vont unir leurs forces pour créer une gigantesque fresque. Durant le temps du festival, le public pourra assister en direct à leur travail sur les murs de la carrière, en plein air. Et assister à plein de concerts et de spectacles, comme cette alliance inattendu du rappeur français Ménélik avec l’Orchestre Dijon Bourgogne, un spectacle disco funk avec 80 choristes, les plus belles comédies musicales chantées et dansées par 35 artistes, le show des Blues Brothers, etc. Et le tout avec une buvette où l’on vous sert des bons petits vins de Bourgogne. Insolite à plus d’un titre !
A la découverte des nos ancêtres les Gaulois à Alésia !
C’est une bataille que tous les petits français apprennent à l’école : la défaite de Vercingétorix à Alesia face à César en 52 avant notre ère… Le MuséoParc d’Alesia, à 50 minutes en voiture de Dijon, retrace ce siège tragique qui a vu le chef gaulois plier devant l’impérieux César. Les historiens s’accordent aujourd’hui à dire que le site d’Alésia est bel et bien situé sur la petite commune d’Alise Saint-Reine (le débat a duré longtemps mais là, on est quasiment certain que c’est ici, par Toutatis !). Et ce site d’interprétation historique fascinera aussi bien vos enfants que votre homme grand fan d’Asterix et Obelix !
A l’extérieur, on découvre les doubles fortifications élevées par César pour faire le siège du petit village où les gaulois s’étaient retranchés. Une reconstitution plus vraie que nature qui donne la dimension de ce siège unique dans l’histoire gallo-romaine. Dans le bâtiment du MuséoParc, on découvre tout de la vie des soldats gaulois et romains. Super intéressant…
Informations pratiques : pour préparer votre séjour, visitez le site www.cotedor-tourisme.com
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