« J’ai l’impression que mon enfant s’ennuie en classe. Je me demande s’il n’est pas précoce… ». Vous faites partie des parents qui ont déjà fantasmé sur l’enfant précoce ? Alors il convient de vous poser les bonnes questions !
Pourquoi un enfant termine-t-il son travail plus vite que les autres ?
Un enfant qui travaille rapidement est-il pour autant un enfant précoce ? Si votre enfant est rapide, c’est peut-être tout simplement qu’il n’aime pas du tout ce qu’il est en train de faire. Plus vite ses devoirs seront finis, plus vite il pourra passer à autre chose ! C’est ce que l’on appelle de la « démotivation ».
Il est possible aussi qu’il ait très très envie de faire l’activité suivante. Alors il se dépêche de finir celle-là. En quelques sortes, il cherche à accélérer le temps !
Un enfant peut penser aussi que l’on attend de lui qu’il termine vite son travail : à peine lue la consigne, et déjà il s’embarque dans l’action, au détriment, parfois (souvent ?), d’une consigne bien comprise et analysée !
Un enfant qui ne comprend rien à ce qu’on lui demande terminera, par la force des choses, plus vite son travail qu’un autre. Rendre copie blanche ou presque ne nécessite pas forcément beaucoup de temps !
Enfin, un enfant peut aussi terminer rapidement son travail car il l’a trouvé très – trop – simple pour lui. Est-il précoce pour autant ? Pas forcément : cet enfant peut aimer particulièrement la matière qu’il étudie. Avoir une passion pour le thème qu’il est en train d’apprendre. Ou avoir des facilités dans telle matière parce que cette dernière lui plaît. Et qu’il a peut-être pris de l’avance sur ses camarades.
Et puis, dans des cas minimes, un enfant peut aussi terminer rapidement car il est précoce. Mais attention ! La rapidité n’est pas le seul signe qui doit faire penser à une précocité. D’ailleurs, certains enfants précoces sont en grave échec scolaire…
A quoi reconnait-on un enfant précoce ?
Un enfant précoce a une « intelligence en étoile ». Il fait 50 liens avec 50 choses qu’il connait… Sans s’en rendre compte et sans que nous, les parents, ne comprenions très bien en quoi les choses sont liées. Ce qui fait qu’il peut se faire embarquer dans des pensées qui sont très loin du sujet traité. Et surtout qu’il ne sait pas forcément choisir, parmi toutes les branches de l’étoile, laquelle est l’information pertinente. Aussi, en maths – matière dans laquelle il excelle souvent -, il va arriver au résultat attendu. Mais sans pouvoir expliquer son raisonnement. Il ne comprend d’ailleurs pas pourquoi on veut absolument qu’il s’explique alors qu’il a le bon résultat !
De plus, l’enfant précoce prend tout ce qu’on lui dit au pied de la lettre. Il ne faudrait pas s’étonner qu’un jeune à qui l’on dit « prenez la porte » se lève et commence à démonter cette dernière… On taxera cela d’insolence… Alors que le second degré est incompréhensible pour lui ! De plus, tous ses sens sont en éveil, tout le temps. Tant ses 5 sens, que son empathie. C’est-à-dire sa capacité à comprendre, de manière intuitive, ce que l’autre – ou les autres – ressentent. Et cela provoque chez lui de très fortes émotions, la plupart du temps mal gérées, et qui fluctuent très vite !
L’enfant précoce peut être taxé de rêveur ou d’enfant perturbateur. Lorsque l’on s’ennuie en classe, que faire sinon de s’échapper dans ses rêves ou d’embêter ses camarades !
Bien entendu, sa forme d’intelligence nécessite d’être nourrie ! Il peut avaler des livres ou s’intéresser à toutes sortes de choses qui vont venir le « remplir ». Apprendre est un plaisir pour lui et n’est pas signe d’effort. Du coup, le jour où il doit faire des efforts, pour écrire d’une jolie écriture par exemple, c’est vraiment compliqué pour lui. Et cela peut le laisser face à une immense détresse.
Enfin, il est possible qu’il soit isolé : sa différence, vite ressentie par lui et par les autres, les rend méfiants et parfois même méchants.
Que faire lorsque l’on soupçonne une précocité chez son enfant ?
Par exemple, au lieu de simplifier ses apprentissages, on pourra au contraire les complexifier pour l’intéresser plus. On aura aussi tout intérêt à lui présenter la globalité d’un cours, avant de rentrer dans le détail. Il faudra aussi apprendre à accompagner ses états émotifs extrêmes. Sans jugement, sans s’inquiéter. On peut lui apprendre à vivre mieux ses émotions avec un professionnel formé à cela – par exemple un psycho-praticien Vittoz. Même si cela est épuisant pour l’entourage !
Expliquer à l’enfant que si il se sent différent de ses camarades, c’est parce qu’il ne pense pas comme eux. Mais d’une façon spécifique qu’il partage avec d’autres enfants, peut vraiment le rassurer. Ne vous en privez pas ! Et faites-lui rencontrer d’autres enfants précoces. Par exemple en l’inscrivant à des cours d’échec (proportion plus importante d’enfants précoces que dans la population française). Ou dans des écoles adaptées, c’est aussi une bonne idée !
Et pour les parents, s’armer de courage et de patience ! N’oubliez pas : c’est difficile d’être parent d’enfant précoce. Mais c’est souvent encore plus difficile d’être précoce… Alors n’hésitez pas à rencontrer d’autres parents et enfants dans le même cas. Ou à vous faire accompagner si nécessaire.
A lire :
L’enfant surdoué : L’aider à grandir, l’aider à réussir, de Jeanne Siaud-Facchin, Editions Odile Jacob, 17 €. Commander
Marie-Charlotte Clerf
Thérapeute Vittoz certifiée, coach certifiée en développement personnel, formatrice parentale. Elle a créé « MC2 coach-famille » pour aider les parents à améliorer leur vie de famille. Ses spécialités : accompagner chaque membre de la famille à trouver sa juste place, faire progresser la communication et les relations parents / enfants et enfants entre eux , favoriser la prise de conscience de ses points forts et des points d’amélioration possibles, aider à sortir d’un burn-out familial ou d’une dépression, se sentir utile et plein d’énergie, tout en ayant le temps de s’ occuper de soi-même…
La contacter : contact@coach-famille.fr – 06 60 87 20 35 – www.coach-famille.fr
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Je reconnais tout à fait mon loulou dans cet article!! Il est assez isolé mais depuis cette année (il a 7 ans et est en cM1) ça commence à aller un peu mieux 🙂 Il est tellement courageux, je suis fière de lui!! Pas facile de gérer tout ça avec ses petites épaules!!