Difficultés d’endormissement, refus d’aller se coucher, réveils nocturnes, cauchemars… Les problèmes de sommeil des enfants stressent énormément les parents. Une fois les causes médicales écartées, il faut chercher du côté psy pour comprendre ce qui se passe. Voici quelques règles simples pour qu’il ait enfin des nuits paisibles.
Votre enfant souffre de troubles du sommeil : pas de panique !
Les premiers mois sont la période la plus exténuante pour une mère. Vous devez être entièrement disponible et efficace alors que vous êtes fatiguée, super émotive et fragilisée (physiquement et psychologiquement). Les problèmes de sommeil du nouveau-né sont très souvent liés à la difficulté qu’éprouve sa mère à se séparer de lui. En clair, plus vous craignez qu’il arrive quelque chose de grave à votre enfant s’il n’est plus sous vos yeux. Et moins il va dormir, car il y a une transmission psychique entre vous et lui. Bébé ressent votre inquiétude et se réveille. Pour qu’un enfant puisse dormir tranquillement, sa mère doit accepter d’être séparée de lui sans anxiété, pour qu’il puisse se sentir en sécurité quand il dort seul, loin d’elle.
Ne culpabilisez pas
Toute mère confrontée à un enfant qui dort mal se dit que c’est entièrement de sa faute ! Plus vous êtes préoccupée, plus vous voulez réussir à le faire dormir du sommeil du juste. Et moins vous y arrivez. C’est un cercle vicieux, bébé ne dort pas assez, il vous énerve, le ressent et ne se rassure pas. Résultat : il dort encore moins ! Du coup vous culpabilisez, vous pensez mal faire, vous êtes persuadée d’être une mauvaise mère, vous angoissez encore plus et les troubles s’amplifient jour après jour. Seules la confiance en soi, la croyance en vos capacités d’être une bonne mère peuvent rompre cette spirale infernale. Si les consultations auprès de votre pédiatre ne suffisent pas, deux ou trois séances de psychothérapie peuvent aider à réguler cette interaction affective inadéquate.
Habituez-le à s’endormir seul
Les tout premiers temps, il n’est pas gênant qu’un bébé s’endorme dans les bras de sa mère. Car lui comme elle, sont encore dans une relation fusionnelle. Mais s’endormir seul, de bon gré et en confiance, est un apprentissage indispensable qui débute tôt. C’est une erreur d’endormir votre enfant en le berçant ou en lui donnant une tétine. Car quand il se réveille au milieu de la nuit, il a besoin des mêmes moyens pour se rendormir… Bonjour l’esclavage ! Dès que votre enfant manifeste l’envie de dormir (bâillements, paupières qui clignent, frottements des yeux, regard vague), posez-le dans son lit, souhaitez-lui bonne nuit. Ensuite éteignez la lumière et partez.
Cherchez dans son quotidien ce qui peut le perturber
La qualité du sommeil de votre enfant traduit la qualité de ce qu’il vit dans la journée. Chaque fois qu’il acquiert une nouvelle compétence (le sevrage, la marche, la propreté, le langage). Chaque fois qu’un changement important se produit dans sa vie (déménagement, nouvelle nounou, entrée en crèche …). Ce qui se dérègle en premier, c’est le sommeil.
Ne vous laissez pas manipuler au moment du coucher
Le sommeil est un besoin et devrait être un plaisir, pas une punition. Entre 6 mois et 1 an, un bébé acquiert le sommeil adulte avec des phases de sommeil paradoxal en deuxième partie de nuit. Et de sommeillent (celui du repos) en première partie de la nuit. Pouvoir coucher votre enfant même s’il pleure après les rituels d’usage lui apprend à accepter la séparation sans anxiété. A comprendre qu’on est avec lui même si on n’est pas à ses côtés. Les couchers qui s’éternisent signifient que vous n’êtes pas à l’aise avec la séparation. Ses pleurs vous font souffrir parce que vous avez du mal à faire la part des choses entre ce qu’il ressent et ce que vous ressentez. N’hésitez pas à en parler au pédiatre lors des consultations de votre enfant.
Ne le laissez pas investir votre lit conjugal
A 15-20 mois, il n’est pas rare qu’un enfant demande à s’endormir dans le lit des parents. Ou qu’il les rejoigne en pleine nuit parce qu’il sait sortir de son lit. Pour l’aider à surmonter sa peur, le père doit jouer son rôle de tiers séparateur dans la fusion mère-enfant. Après le rituel du coucher, il peut dire avec tendresse mais fermement : » Maintenant, tu dors dans ton lit. Ta maman et moi avons besoin de dormir la nuit. Nous sommes fatigués, tu ne dois pas nous déranger. Nous sommes à côté et nous nous retrouverons demain matin. »
Si ça dure, n’hésitez pas à consulter
Il y a plusieurs signes qui peuvent vous alarmer et vous pousser à consulter votre pédiatre. Si votre enfant dort bien d’habitude et se réveille soudainement la nuit en pleurant, il peut s’agir d’une otite. Ou d’une autre maladie infantile à traiter rapidement. Même s’il n’a pas de fièvre, de rhume ou d’autre symptôme mais qu’il dort mal plus de quinze jours, mieux vaut consulter.
L’autre indice réside dans l’intensité. Si vous avez l’impression qu’il ne dort presque pas. Si le trouble du sommeil s’accompagne d’un manque d’appétit, de troubles de la digestion (constipation, diarrhée, régurgitations), d’un changement de caractère, n’hésitez pas à demander l’avis d’un spécialiste.
N’ayez plus peur des terreurs nocturnes !
De nombreux enfants sont victimes de terreurs nocturnes. Attention, ces crises de panique qui surviennent au milieu de la nuit ne doivent pas être confondues avec les cauchemars. Quelles sont les causes de ce phénomène ? Que faire pour que les crises disparaissent ?
A ne pas confondre avec un cauchemar
Cris, regard terrifié, cœur qui bat la chamade, respiration accélérée, sueurs… L’enfant qui vit une « terreur nocturne » présente tous les symptômes de la panique ! Survenant le plus fréquemment entre trois et six ans, cette conduite hallucinatoire nocturne survient en début de nuit (dans les trois premières heures après le coucher). L’enfant se trouve alors au dernier stade (dit stade IV) du sommeil lent. Il dort profondément, et va passer en phase de sommeil paradoxal (celui des rêves).
Cette transition, pour une raison inconnue, s’articule mal, d’où cet état d’intense et bruyante agitation. L’enfant ne se réveille pas, et même s’il ouvre les yeux, il dort pourtant bel et bien, et ne se souviendra de rien le lendemain matin ! Ni monstres, ni vilaines sorcières ni kidnappeurs d’enfants ne sont à incriminer, comme dans un vilain cauchemar (qui, lui, survient plutôt en fin de nuit, réveille souvent l’enfant et occasionne des difficultés de ré-endormissement) !
Que faire ?
En fait, rien ! Laissez tranquillement l’enfant, il va retrouver un sommeil paisible en quelques minutes. Ne cherchez surtout pas à le réveiller pour qu’il se calme, vous ne feriez que créer chez lui désarroi et confusion. Ces manifestations survenant souvent chez des enfants qui ont de gros besoins de sommeil. Et pendant des périodes de la vie très riches en acquisitions et en évolution. Veillez à ce que votre enfant ait assez de repos et mène une vie régulière. Couchez-le un peu plus tôt par exemple…
Quand faut-il s’inquiéter ?
Si les terreurs nocturnes ont de quoi impressionner les plus calmes des parents, elles restent assez banales. Et fort heureusement sans gravité. Elles disparaissent vers six ou sept ans. Si le phénomène devient fréquent (plusieurs fois par semaine) et qu’il semble s’installer (depuis plusieurs mois), mieux vaut toutefois en parler au pédiatre. Il décidera de la conduite à tenir.
A lire ou a consulter :
[amazon-product text= »Le sommeil, le rêve et lenfant » type= »text »]2226217827[/amazon-product], Dr Thirion et Chalamel chez Albin Michel
[amazon-product text= »Mon enfant dort mal… » type= »text »]2266162888[/amazon-product], Dr Thirion et Chalamel, Albin Michel
[amazon-product text= »Partager le sommeil de son enfant » type= »text »]2883534136[/amazon-product]. CS Didierjean-Jouve
Martine Valton-Jouffroy, psychothérapeute gestaltiste, Bruxelles. Diplômée du Centre d’intervention gestaltiste de Montréal, Martine a suivi ses études de psychothérapie clinique en 1995 et a elle-même suivi une thérapie de 5 ans avec des psychothérapeutes d’orientation gestaltiste, à Montréal. Cette orientation lui correspond, car elle aide les personnes dans l’ici et maintenant. Elle a accompagné des personnes en fin de vie et des familles touchées par des maladies génétiques ou le SIDA. Elle a, aujourd’hui, une pratique privée de psychothérapie gestaltiste, et de coach parental. Elle a un site Internet sur lequel elle explique davantage ses services, dont le coaching par téléphone ou par courriel moyennant des frais. Pour la joindre : martine@taktic.eu
Vous avez aimé cet article ou bien vous voulez réagir ?