La ménopause est une étape souvent difficile à vivre pour les femmes. Outre ses petits désagréments au quotidien, elle s’immisce parfois jusque dans la chambre à coucher, ayant pour effet une baisse de la libido. Mais on ne peut pas imputer un manque d’appétit sexuel à la seule tornade hormonale. Comment garder la flamme et vivre une sexualité épanouie après 50 ans ? Accrochez-vous à vos hormones, et laissez-nous vous guider tout en douceur… et avec une pincée d’humour !
La ménopause, des chiffres qui parlent
La ménopause est encore perçue comme un tabou sociétal, y compris au sein de 46% des couples, selon l’INSERM. Environ 75 % des femmes de plus de 50 ans rapportent des symptômes liés à la ménopause, et près de 50 % disent constater une baisse du désir sexuel (1). Dès la périménopause, la production d’œstrogènes diminue progressivement, entraînant une sécheresse intime qui rend les relations plus douloureuses. A cela s’ajoutent d’autres désagréments (bouffées de chaleur, sueurs nocturnes) qui ne laissent pas toujours la place aux câlins. Ces inconforts et parfois une prise de poids incontrôlable, entraînent parfois une mauvaise image de soi, voire un état dépressif, qui parasitent le lâcher-prise et se répercutent sur la libido.
Pour surmonter ces troubles et vivre une sexualité épanouie, Il est important de trouver des solutions pour vivre pleinement cette période. Et pas de panique, près de 42 % des femmes de plus de 50 ans déclarent être toujours satisfaites de leur vie sexuelle, montrant que tout n’est pas perdu, bien au contraire !
Libido en baisse : comprendre le phénomène sans paniquer
Il est courant de constater une diminution du désir avec l’âge, et la ménopause peut accentuer ce phénomène. Ce changement n’est pas que physiologique : il est aussi influencé par le mode de vie, la perception de soi et la qualité de la relation de couple. La libido n’est pas un interrupteur que l’on éteint et allume à souhait. Elle dépend de multiples facteurs, y compris le bien-être physique et émotionnel, l’humeur ou l’état de fatigue. Mais « le désir varie tout au long de la vie sexuelle, pas seulement lors de la ménopause », rassure Claire-Marie Best, psycho-sexologue, dans le livre « Toi et moi on s’explique. La ménopause »
Le manque d’œstrogènes peut entraîner une diminution de la lubrification vaginale, rendant les rapports parfois inconfortables. Et bien sûr, si les bouffées de chaleur et les nuits agitées s’invitent, la dernière chose à laquelle on pense et dont on a envie, c’est à faire l’amour ! Mais pas de panique : il existe des solutions.
Relancer la libido… avec douceur et créativité
Réinventer la romance
Prenez cette période comme une invitation à réinventer votre sexualité. Après tout, qui a dit que l’on ne pouvait pas redécouvrir le plaisir sous de nouvelles formes ? Explorez des pratiques que vous n’avez jamais osé aborder avant. Mettez un peu de fantaisie dans votre lit, amusez-vous autour d’un fantasme avec votre partenaire, sortez de votre routine et laissez place à la créativité ! La sexualité à la cinquantaine peut être l’occasion de redécouvrir les préliminaires. Pensez aux massages, aux bains à deux, aux caresses et aux petites attentions.
Les hormones… oui, mais pas seulement
La ménopause n’est pas une maladie, mais certains désagréments peuvent amener à consulter pour en soulager les symptômes. L’hormonothérapie substitutive (THS) peut être une solution pour certaines femmes, sous avis médical. Il s’agit d’un apport extérieur d’hormones pour les femmes dont la ménopause a été confirmée, dont l’objectif est d’améliorer les symptômes dus à la carence en oestrogènes.
Cependant, des alternatives naturelles existent pour stimuler le désir et soulager certains symptômes de la ménopause. Rééquilibrez votre énergie avec l’acupuncture ou la réflexologie, régulez votre humeur et gérez votre stress ou votre fatigue grâce à l’homéopathie. Avoir une activité physique régulière favoriserait aussi la production de certaines hormones. Sans oublier qu’elle aide à se sentir bien dans sa peau et à booster sa confiance en soi, des éléments essentiels pour une sexualité épanouie.
Désir sexuel en berne à la ménopause : parlez-en avec votre partenaire
Il peut être délicat d’évoquer la baisse de son désir, surtout si l’on a toujours eu une vie sexuelle épanouie. Mais en parler ouvertement avec votre partenaire peut non seulement renforcer votre complicité, mais aussi réduire les malentendus. En étant à l’écoute l’un de l’autre vous retrouverez une connivence qui vous permettra de vous détendre sexuellement. Et si cela peut vous rassurer, sachez qu’en prenant de l’âge, les hommes ne sont pas épargnés par les variations hormonales, que l’on appelle alors andropause. Parler en toute franchise et sans tabous de ce que vous ressentez l’un et l’autre vous permettra de franchir ce cap sereinement.
Faites place aux accessoires pour pimenter votre sexualité
La ménopause entraîne une sécheresse vaginale qui peut rendre les rapports douloureux. Parlez-en à votre gynécologue, qui pourra vous présenter diverses solutions pour y remédier : crèmes, gelées à base d’eau, gels, lubrifiants… des produits qui contribueront à diminuer les inconforts, et que vous pourrez aussi utiliser de manière plus ludique pour pimenter vos ébats. Et si le cœur vous en dit, les accessoires de plaisir (eh oui, les fameux sextoys) ne sont plus tabous, bien au contraire, et sont même souvent recommandés par les sexologues pour réveiller la libido. Vous pourriez être surprise par leur efficacité !
Gardez le sens de l’humour
La sexualité, c’est aussi une affaire de connexion émotionnelle et de bien-être. Prendre la ménopause et ses petits bouleversements avec philosophie, dédramatiser, et même en rire vous permettra de renforcer la complicité avec votre partenaire. Et souvenez-vous, les petites « pannes » ou les baisses de libido n’enlèvent rien à votre pouvoir de séduction.
Prendre soin de soi, la clé d’une libido épanouie après 50 ans
Une grande part du désir repose sur l’estime de soi. Quand la balance affiche quelques kilos supplémentaires, que le miroir vous renvoie l’image d’un corps empâté, c’est votre estime de soi qui en prend un coup. S’il est certain que vous ne retrouverez pas à 60 ans le corps de vos 20 ans, prendre du poids n’est pas une fatalité. Et il est possible de garder une jolie silhouette après 50 ans. Veiller à un bon équilibre alimentaire, faire du sport régulièrement et réduire son stress sont les trois impératifs qui vous feront vous sentir bien dans votre peau. Et par ricochet, qui stimuleront votre sexualité.
Pratiquer la méditation, le yoga ou la relaxation contribuerait même à booster sa libido et à améliorer le plaisir. Ces pratiques douces aident à libérer des hormones de bien-être tout en réduisant le stress, un ennemi bien connu de la libido. De plus, n’oubliez pas que le stress au travail, les responsabilités familiales et autres soucis peuvent interférer avec le désir sexuel. Prenez du temps pour vous, vous en constaterez vite les bénéfices.
Pour conclure, la baisse de libido à la ménopause n’est pas une fatalité. Elle peut être une transition vers une sexualité redéfinie, plus douce, plus centrée sur le bien-être et la complicité. Rappelez-vous, l’amour et le désir ne se mesurent pas en intensité, mais en qualité. Finalement, la ménopause marque peut-être la fin d’une époque, mais certainement pas la fin de l’intimité. Avec un peu de patience, d’humour et de curiosité, cette période peut même vous réserver des surprises !
Sources : (1)OMS, Étude sur la ménopause et la santé des femmes, 2020 / (2) Étude « Sexualité et ménopause : attentes et réalités », Université de Montréal, 2017.
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