De nombreuses circonstances peuvent nous amener à parler de la mort aux enfants. Certes, la mort n’est pas un sujet facile à aborder. Cependant, elle ne doit pas non plus être un sujet tabou. Généralement, un enfant commencera à aborder le sujet de la mort à la suite de la perte d’un proche ou d’un animal de compagnie. Il n’est également pas rare qu’il en parle après ce qu’il aura vu à la télévision ou lu dans un livre.
Si l’enfant n’a pas été confronté à la perte d’un être cher plus jeune, il commencera à poser des questions sur la mort vers l’âge de 6 ans. C’est l’âge où il cherche à comprendre le monde. C’est également l’âge où il pose des questions à partir de ce qu’il vit et de ce qu’il voit. C’est également à cet âge qu’il commence à prendre conscience que la mort est universelle, irréversible et permanente. Il n’y a pas de bonnes et de mauvaises réponses à la question de la mort à un enfant. Vous devez d’ailleurs savoir que ce phénomène peut constituer une réelle angoisse pour un enfant. Avec les bons mots et les bonnes explications, vous serez la personne qui saura le rassurer. Pourquoi expliquer la mort à un enfant ? Pourquoi est-il important de l’impliquer ? Comment lui expliquer la mort ?
Pourquoi expliquer la mort à un enfant ?
La mort fait partie intégrante de la vie. Or, cette étape de la vie constitue un concept flou pour un enfant. Comme la vie, la mort suscite de nombreuses questions auxquelles les enfants attendent des réponses de votre part. En lui expliquant la mort, vous l’aidez à la comprendre. Si vous venez de perdre un proche, lui expliquer la mort calmera ses angoisses et sa peine, à son rythme.
La mort entraîne de nombreuses réactions chez l’enfant et les adultes
Souvent, nous n’abordons le sujet de la mort que lorsqu’elle frappe un proche, un parent ou un être cher. Cependant, il est bon d’en parler avant qu’un décès survienne dans votre entourage. De cette manière, vous en parlerez en étant moins émotif. Quoi qu’il en soit, la mort constitue la source de nombreuses réactions. À la suite du décès de son grand-père ou de sa grand-mère, tout comme vous qui venez de perdre vos parents, votre enfant sera confronté à différentes réactions. Il faut également savoir que l’organisation des obsèques peut s’avérer être une lourde tâche. Des funérailles qui partagent les mêmes valeurs que vous et des funérailles à la hauteur des souhaits du défunt, c’est ce que proposent les pompes funèbres pour vous accompagner dans votre deuil.
S’il vient de perdre son chat ou son chien, un enfant peut réagir de différentes manières. Face à ces différentes réactions et émotions, il est important de donner des explications sur la mort à votre enfant. Selon son âge et sa personnalité, les réactions de l’enfant peuvent être plus ou moins intenses. Néanmoins, il peut également arriver que l’enfant n’exprime aucune réaction. À défaut de réactions de sa part, il constatera votre tristesse et votre chagrin suite au décès d’un proche. Là, il voudra comprendre pourquoi vous êtes triste. Il voudra connaître les raisons de votre chagrin. À la suite d’un décès, les réactions les plus courantes sont les suivantes :
- la peine et le chagrin,
- le refus de la mort de la personne qu’il chérissait,
- la colère vis-à-vis de la personne décédée,
- le sentiment de culpabilité et d’abandon,
- la démonstration de réaction d’amour et de soulagement.
C’est justement pour faire face à ces différentes réactions qu’il est important d’expliquer la mort à un enfant.
Expliquer la mort à un enfant, car le concept de « mort » est différent en fonction de son âge
Avant l’âge de 5 ans, un enfant ressent des difficultés à comprendre que la mort est permanente. Il sait que le cœur de la personne décédée ne bat plus. Il sait que la personne décédée ne peut ni parler ni entendre. Seulement, à son âge, il croit que la mort est temporaire. Autrement dit, il est persuadé que la personne décédée va revenir un jour. Pour lui éviter l’attente et la déception, il est bon de lui expliquer que la mort est définitive et irréversible.
Entre 5 et 8 ans, sa conception de la mort évolue petit à petit. À partir de cet âge, il comprend qu’une personne décédée ne bouge plus et ne réagit plus. Il arrive qu’il ait du mal à appréhender la situation. Dans ce cas, il ira même jusqu’à en vouloir au défunt ou à la défunte de ne plus lui parler ou de ne plus jouer avec lui. À vous de lui expliquer que la personne est morte et qu’elle ne peut plus l’entendre ou lui parler.
À partir de 8 ans, l’enfant commence à comprendre que lorsqu’une personne décède, elle ne reviendra pas. Il comprend que la mort est inséparable du cycle de vie. Il comprend également qu’elle est permanente et irréversible. Attention cependant, ce n’est pas parce qu’il comprend tout cela qu’il l’accepte. Il lui sera toujours difficile de concevoir de ne plus parler ou de voir un être cher. Vous pouvez donc l’aider à se faire sa propre idée de la mort. En tout, avant l’âge de 8-9 ans, l’enfant a une compréhension limitée de la mort. Il vous revient donc de lui expliquer avec des mots et des explications simples qu’il est capable de comprendre.
Décès : pourquoi est-il important d’impliquer les enfants ?
Certes, en tant que parents, nous souhaitons préserver autant que possible nos enfants. Or parfois, il est nécessaire de les impliquer. Tel est notamment le cas en cas de décès d’un proche ou d’un être cher.
Un enfant écoute, observe et comprend à sa façon
Trop souvent, les adultes font l’erreur de penser qu’un enfant ne comprend rien à ce qui se passe. Ils le mettent alors volontairement de côté. Pire, nous avons tendance à lui mentir sur le départ de la personne décédée. Il s’agit d’une grosse erreur, car un enfant écoute, observe et essaie de comprendre comme il peut. À titre d’exemple, un enfant est capable d’observer que les bourgeons arrivent au printemps. Quand vient l’été, il se rend compte que les feuilles grossissent, fanent et meurent. En automne, il verra les feuilles tomber.
À sa façon, un enfant comprend très bien qu’une feuille n’est pas éternelle. Comme un enfant devine quand vous êtes en colère ou énervé, il sait également quand vous êtes triste. Il sait que vous êtes triste quand vous pleurez. Il le devine quand vous semblez distraite et que vous avez le visage plein d’amertume. Remarquez qu’il viendra vers vous pour vous consoler. C’est la preuve qu’un enfant vit les émotions presque comme vous à la suite de la perte d’un proche. Il est donc très important de l’impliquer dans cette dure épreuve qu’est la mort.
Beaucoup de questions lui viennent en tête concernant la mort
Nous côtoyons la mort tous les jours. La probabilité que votre enfant soit témoin d’une mort tragique est également élevée. Il se peut même qu’il frôle la mort de très près. Face à tout cela, un enfant se pose beaucoup de questions autour de la mort. L’exemple le plus courant est que sa propre mort ou celle de ses parents soient source d’angoisse chez lui. Au lieu d’ignorer ses craintes et ses angoisses, mieux vaut en parler librement avec votre enfant.
Essayez de comprendre d’où lui vient cette angoisse. Discutez-en avec lui calmement et essayez de répondre à ses questions. La pire des choses à faire est de vous braquer et de le réprimander ou de le rabaisser par rapport à ses angoisses. Quel que soit son âge, si votre enfant ressent une angoisse liée à la mort, vous avez le devoir de rester ouvert et à l’écoute. Autrement, ses angoisses ne feront qu’augmenter. Beaucoup de questions trottent en effet dans la tête de votre enfant par rapport à la mort. Les plus courantes sont :
- pourquoi mourrons-nous ?
- qu’est-ce qui se passe quand nous mourrons ?
- où allons-nous après la mort ?
En répondant à ses questions, vous l’impliquez d’ores et déjà dans la réalité de la mort. Vous ne pouvez pas empêcher le décès d’un proche. Votre enfant sera présent avec vous durant ces moments de tristesse. Il n’y a donc aucune raison pour que vous lui cachiez l’existence de la mort. Au contraire, il est important que vous abordiez ce sujet avec lui lorsqu’il commencera à vous poser des questions (si ce n’est avant). Il est d’autant plus important que les réponses à ses questions viennent de vous et non de quelqu’un d’autre. Vous créerez ainsi une relation de confiance entre vous. Si la mort d’un proche frappe, il n’aura pas de mal à vous exprimer ses sentiments et à rechercher du réconfort auprès de vous.
Comment expliquer la mort à un enfant ?
Un enfant peut apprendre à distinguer la mort du sommeil et à différencier la vie de la mort avec les bonnes explications. S’il a déjà vécu des expériences liées à la mort (la mort d’un animal, d’un parent, d’un frère, d’une sœur ou d’un ami proche par exemple), il assimilera plus rapidement le concept de « la mort ». Pour vous aider dans cette démarche, sachez qu’il existe différentes manières d’expliquer la mort à un enfant.
Dites-lui la vérité avec des mots simples
Pour expliquer la mort à un enfant, il est préférable d’être franc et sincère avec lui. Répondez à ses questions en partant de ce que vous pensez de la mort. Il est important de lui expliquer ce que vous savez de la mort avec des mots et des exemples simples. Si vous croyez par exemple au paradis et que votre enfant vous demande où la personne part après la mort, expliquez-lui que la personne est mise dans un cercueil pour être enterrée par la suite.
Selon vos croyances religieuses, essayez de lui faire comprendre qu’il existe un paradis où toutes les âmes se retrouvent. Si vous croyez en la réincarnation, expliquez-lui que l’âme de la personne reste près de vous et qu’elle se réincarne. Vous verrez, vos réponses susciteront de nouvelles questions. L’essentiel est que vous lui disiez la vérité avec des mots qui lui sont clairs.
Évitez les expressions et les métaphores
Pour ne pas faire du mal à votre enfant, vous avez parfois tendance à lui cacher la réalité. Les expressions qui reviennent souvent sont :
- elle est montée au ciel,
- elle est partie pour un long voyage,
- elle s’est endormie pour longtemps,
- elle s’en est allée.
Mine de rien, ces expressions peuvent rendre votre enfant anxieux. Si vous lui dites par exemple que la personne s’est endormie, il pourrait avoir peur d’aller au lit, de crainte de mourir lui aussi. Évitez donc de comparer la mort au sommeil. De même, si vous faites référence à la mort comme un long voyage, vous pouvez être certain que votre enfant attendra le retour de cette personne. Pour lui, partir en voyage, aussi long soit-il, implique un retour certain. Il entretiendra alors l’espoir de revoir cette personne revenir un jour. Pire, il pourrait penser que lors d’un voyage en avion, il pourra retrouver cette personne dans le ciel. Alors, au lieu d’utiliser des métaphores, employez les vrais mots : il ou elle est mort(e).
Partez d’exemples qui ne l’inquiéteront pas
Avec des enfants, il est plus facile d’expliquer la mort en faisant référence au cycle de la vie. Comme nous l’avons mentionné plus haut, vous pouvez lui expliquer la mort en partant de l’exemple des feuilles d’un arbre qui se développent, fanent, meurent et tombent. Vous pouvez également vous référer aux fleurs, aux insectes, aux oiseaux, aux poissons, etc. À travers ces exemples, expliquez-lui qu’il arrive la même chose aux humains.
Expliquez-lui la mort en vous basant sur les raisons de la mort
Si la personne était très âgée, expliquez-lui que c’est le cycle de la vie. Comme une vieille feuille, la personne a fini par décéder. Si la personne est décédée à la suite d’une maladie, expliquez-lui que parfois, une personne peut tomber gravement malade. Il arrive qu’elle en souffre tellement qu’elle finit par succomber à la maladie. Cependant, insistez bien sur le fait qu’une personne peut tout à fait guérir d’une maladie et vivre très vieux. Autrement, il pourrait croire qu’un rhume peut le tuer.
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