A l’affiche du feuilleton quotidien Ici tout commence dans la peau de la cheffe Claire Guinot, la comédienne Catherine Marchal est aussi la maman de Léa, vingt-sept ans, Zoé, vingt-trois ans, Ninon, seize ans et Basile, douze ans. Quatre enfants qu’elle a eus avec Olivier Marchal, dont elle est aujourd’hui séparée ; ce qui ne l’empêche pas de continuer à partager avec lui beaucoup d’instants familiaux et une belle complicité. Rencontre.
Catherine Marchal, quel parent est-on quand on a des enfants d’âges aussi différents ?
Catherine Marchal : Il y a seize ans d’écart entre la première et le dernier. J’ai en quelque sorte deux équipes, entre les grandes et les petits. C’est plus le fruit des hasards de la vie que quelque chose de réfléchi, surtout pour les deux ainées. Mais aujourd’hui, c’est sûr que ce n’est pas très habituel. Nous, on a un peu tout fait à l’envers… J’ai une relation singulière avec chacun d’entre eux. Je considère qu’ils sont mes égaux et que je ne suis responsable de rien, sinon de leur avoir donné un maximum de présence et d’amour.
Quels rapports entretenez-vous avec vos filles adultes ?
Catherine Marchal : Léa, la plus grande, est cavalière et est partie très tôt de la maison. Zoé, la deuxième, fait le même métier que nous. Il y a beaucoup de complicité avec elle, elle n’est pas dans le refus d’être la fille de ses parents. A seize ans, alors qu’elle me le demandait depuis longtemps, elle a eu l’autorisation de tenter son premier casting. Elle l’a passé sans donner son nom et a été prise dans Disparue ! Là, elle vient de déménager il y a très peu de temps. Quand elles étaient petites, j’ai beaucoup emmené mes filles au théâtre lorsqu’elles n’avaient pas école le lendemain, sinon je n’aurais jamais eu la possibilité de les voir… Je pense que c’est là d’où vient la vocation de Zoé.
Est-ce ce que ça été complexe de renouer à la quarantaine avec les biberons, ou vous n’aviez pas eu le temps de perdre la main ?
Catherine Marchal : A la naissance de mon fils, j’avais quarante-deux ans. Du coup, depuis celle de Léa, j’ai l’impression d’avoir passé quatorze ans non-stop à acheter des couches… Mais leur papa a été extrêmement présent pour chacun entre zéro et un an. Il est très branché petite enfance, et nous avons tout partagé à 50/50. Je n’aurais pu faire quatre enfants avec quelqu’un d’autre.
Comment se passe la vie quotidienne chez nous ? Est-ce très cadré ou au contraire un peu dans l’improvisation permanente ?
Catherine Marchal : Léa et Zoé n’habitent plus avec moi. Et Ninon, qui a seize ans, est très autonome et très solitaire. Mais il y a quand même un rituel auquel on ne déroge pas, c’est celui de l’apéro. Après, c’est un peu le bordel, chacun mange ce qu’il veut de son côté. On ne dîne ensemble que quand toute la famille est réunie. Je ne fixe pas d’obligation d’être à table parce que moi, ça m’a bien gavée quand j’étais gamine. Mais je ne suis free style que sur certaines choses. Je surveille par exemple énormément mon fils car je sais qu’il a besoin d’être cadré. Papa menace de punitions qu’il n’applique jamais alors que moi, quand je dis quelque chose, c’est toujours suivi d’effet…Cela dit, je suis moins intransigeante avec les derniers que je ne l’étais avec Léa et Zoé.
De quelle manière pilote-t-on les choses à distance, quand on tourne dans le Gard et qu’on vit à Paris ?
Catherine Marchal : Grâce à la technologie, on réussit à rester très en contact. Je me sers par exemple de FaceTime pour superviser les devoirs. Je les emmène aussi avec moi sur les tournages dès que possible. Et j’ai surtout un formidable relais avec notre assistante maternelle, que les enfants adorent.
Catherine Marchal, est-il exact que c’est vous qui incarnez l’ordre et l’autorité dans la famille ?
Catherine Marchal : Oui, la base solide, le socle sur lequel tout repose, c’est moi. C’est installé comme ça depuis le début. Mais il y a des choses que leur père recueille et moi pas, par exemple leurs confidences.
A quoi vous êtes-vous le plus attachée dans leur éducation ?
Catherine Marchal : Je pense que c’est à l’honnêteté, au fait de ne pas mentir parce que c’est un vrai cancer des rapports entre les gens, et c’est toujours une mauvaise solution. Ça englobe aussi l’honnête intellectuelle, quitte à ne pas se faire des aimer des autres.
Comme Zoé, vos autres enfants sont-ils inspirées par vos vies d’artistes ?
Catherine Marchal : Oui, Ninon, qui est en première et est une élève brillante, a décidé de faire une école de comédie musicale neuf heures par semaine, où elle pratique la danse, le chant et le théâtre. Elle y est tous les week-ends. C’est une passion venue de je ne sais où, même si j’adore ce répertoire.
Commentent-ils vos prestations d’actrice ? Sont-ils plutôt indulgents ou sévères avec vous ?
Catherine Marchal : Les deux derniers n’en ont rien à faire ; la célébrité les indiffère. Ils ne regardent pas Ici tout commence et se moquent en m’imitant lorsque je fais ma « tête de cheffe ». Zoé a un point de vue plus professionnel et me demande beaucoup de conseils. Et Léa est fan absolue de sa sœur et de ses parents, et tient à regarder tout ce que dans quoi on joue.
Pourquoi avez-vous fait le choix de rester sous le même toit que votre ex-époux ? Vous ne souhaitiez pas une rupture nette dans votre histoire ?
Catherine Marchal : Il ne vit pas avec moi, il a simplement gardé son bureau dans la maison. C’est plus simple au niveau de l’emploi du temps, d’autant qu’au moment où nous nous sommes séparés, on venait d’acheter et de tout refaire dans la maison… Et ça offre une vraie stabilité aux enfants.
Photos ©Romain Cabon
L’actualité de Catherine Marchal :
Catherine Marchal est donc au générique de la série Ici tout commence diffusée tous les soirs à 18h30 sur TF1. Elle assure aussi la mise en scène de De quoi je me mêle au théâtre des Enfants du paradis à Paris, pièce qu’on peut aller voir jusqu’au 1er mai 2022. Et elle est enfin marraine de deux associations SOS Autisme et Plan International
Vous avez aimé cet article ou bien vous voulez réagir ?