Selon la première étude mondiale sur la prise en charge spécifique du burnout parental réalisée en Belgique par La Mutualité chrétienne et l’UCLouvain, 5 à 8% des parents seraient actuellement en situation de burnout parental. Quels sont les signes ? Comment s'en sortir ?
Le burn out maternel n’est plus un tabou. L’arrivée d’un enfant, même très attendu, peut parfois se transformer en cauchemar pour le couple. Dans son livre « Le burn out parental« , la psychanalyste Liliane Holstein lève aujourd’hui le voile sur un phénomène dont on parle peu voire pas du tout, la dépression parentale. De quoi s’agit-il ? Quels en sont les signes ? Comment s’explique-t-elle ? Comment s’en sortir ? Elle apporte des réponses aux parents pour les aider à retrouver une vie de couple et une vie familiale harmonieuse.
Le burn out sous toutes ses formes
Après le burn out professionnel, on a tardé à mettre un nom sur l’épuisement des mères, le burn out maternel. Mais les mères sont-elles les seules concernées par cette fatigue physique et psychologique qui conduit souvent à la dépression ? A travers son livre sur « Le burn out parental », Liliane Holstein montre que l’arrivée d’un enfant bouleverse toute la famille – les mères, qui s’oublient souvent, comme les pères, écartés – et peut conduire à un stress des parents comme de l’enfant, et mettre en péril l’équilibre familial. « Si la famille réduit le temps de s’appartenir, de pouvoir s’occuper de soi… le stress de se manquer à soi-même génère des réactions d’intolérance parfois extrêmes ».
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Comment reconnaître un burn out parental ?
Le burn out parental n’est que la conséquence d’un burn out maternel. Il est dont essentiel de repérer une mère en état de dépression avant d’en arriver à un malaise du père, voire de l’enfant. Quels sont donc les signes qui peuvent alerter les mères et leur entourage ? Idéalisation de la maternité, désir de perfection, sentiments contradictoires vis-à-vis de l’enfant, tristesse récurrente, grande fatigue… Que faire alors pour que cet état d’épuisement physique et émotionnel ne conduise pas le couple à un malaise familial global ? Parler de tous ces bouleversements intérieurs et de ses sentiments à son conjoint, solliciter son aide, être à son écoute, mais aussi fixer des règles, à son enfant notamment. En d’autres mots, lâcher prise.
L’arrivée d’un enfant, du rêve à la réalité
La naissance d’un enfant bouleverse souvent le couple. Outre la fatigue physique et émotionnelle des mères, « la culpabilité envahissante de ne pas se sentir à la hauteur de la tâche à accomplir », celles-ci ont souvent tendance à se concentrer sur leur enfant au détriment du père, entraînant peu à peu un éloignement du couple. L’enfant rêvé devient aussi source d’anxiété et de stress pour la mère, qui peut conduire à l’obsession de tout contrôler et la mise à l’écart du père, considéré comme inapte à s’occuper de son enfant.
Le burn out parental du à un enfant difficile
Plus difficile à reconnaître, certains parents sont dépassés par le sadisme de leur enfant, qui dès 2 ans, peut se transformer en véritable petit tyran expert dans l’art du chantage. C’est alors qu’il est important que le couple parental se montre solide et solidaire pour rétablir son autorité face à un enfant tout-puissant qui ne supporte pas qu’on lui dise non, et cherche à diviser ses parents. Au risque de tomber dans une situation de stress et de tension telle dans le couple, qu’elle peut conduire à un burn out parental.
Le burn out des pères
Il est rare de parler d’un burn out paternel, parce qu’il s’exprime souvent différemment de celui de la mère. La déprime de leur compagne ou épouse peut être contagieuse. Les pères peuvent également se retrouver impuissants fasse à une femme, une mère, qui refuse de leur passer le relais. Pourtant, ils tiennent une « vraie » place dans la famille. Ils exprimeront souvent leur mal-être de manière taciturne, par un repli sur eux-mêmes, « une profonde tristesse silencieuse », et s’investiront alors en dehors de la famille.
Comment l’enfant vit-il le burn out parental ?
Pour l’enfant, « pouvoir vivre doucement, lentement, calmement, est le seul désir véritable ». Il ressentira d’autant mieux le burn out maternel ou parental qui générera chez lui un sentiment de fatigue et de stress également. « Les êtres sont interconnectés psychiquement dans une famille… Le stress et la dépression des uns ne passent jamais inaperçus chez les autres ». Il est donc important de traiter au plut tôt le mal-être de la mère avant qu’il n’atteigne le couple, puis l’enfant, et génère un malaise familial global.
– Mon enfant est en colère, stressé, triste… que faire, que dire ?
– La dépression chez les prédos en 5 questions
« Le burn out parental » lèvre une réflexion sur un tabou suprême : la dépression liée à l’épuisement parental. Cet ouvrage démonte les rouages de la mécanique infernale du burn out parental, signal d’alarme d’un malaise familial global. Après un état des lieux qui examine les diverses situations de désordres rencontrées, au fur et à mesure des phases à risques de l’enfance, des réponses sont apportées aux parents pour reprendre confiance en leurs capacités à gérer une autorité cohérente et positive capable de rétablir la place de chacun.
Le couple parental y trouvera également des clés pour se retrouver dans une alliance faite de confiance mutuelle, d’amour, de complicité et de réelle solidarité dans l’éducation des enfants
Le burn out parental, de Liliane Holstein, Editions Josette Lyon, 19 € sur Amazon.fr.
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Excellent ouvrage grâce auquel nous apprenons énormément. Certaines choses sont même surprenantes (je n’en dirai pas plus, il faut lire le livre 😉 )
Si ça peut vous intéresser, je suis l’auteur d’un blog sur le sur sujet de l’épuisement maternel. C’est par là … http://epuisement-maternel.com