A quelques semaines du premier tour de la Présidentielle 2017, les rivalités s’exacerbent dans la course vers l’Elysée. Mais quel regard portent nos enfants et nos ados sur cette grande bataille pas toujours très flair- play ? Ils nous livrent leurs avis sans détour.
Droite ou gauche, même combat
La politique n’est définitivement pas un jeu d’enfants ! Les résultats d’une enquête IPSOS/ Squla réalisée auprès de 504 sondés de 6 à 12 ans et publiée le 6 mars dernier, démontrent que si 86 % d’entre eux sont informés de la campagne présidentielle en cours et des suffrages du 23 avril et 7 mai, un score qui atteint même 95 % chez les 10-12 ans, ils ne sont par contre que 30 % à se sentir concernés par ceux-ci.
« Ça ne m’intéresse pas vraiment » explique Tristan, dix ans. « D’ailleurs, je ne connais que trois candidats, Emmanuel Macron, François Fillon et Marine Le Pen. Et je m’en fiche un peu de savoir qui sera élu… Je n’aimerais juste pas que Marine Le Pen devienne présidente car je trouve que ses idées sont dangereuses ». Même le plus jeune d’entre eux, Emmanuel Macron, pourtant décrit par les médias comme « l’homme neuf » ne retient pas leur attention « Je n’en pense rien » assène Guillaume, collégien de 3ème.
Les Etats-Unis, un exemple à ne pas suivre
Assez peu sensibles par ailleurs à la notion de parti et à la place qu’occupent sur l’échiquier politique les différents prétendants à la fonction de chef d’Etat, généralement pas très au fait non plus du programme que chacun des candidats défend, nos rejetons ont malgré tout conscience de l’impact que cette élection peut avoir sur l’avenir de leur pays. « Quand je vois ce qui s’est passé aux Etats-Unis avec Donald Trump, ça me fait peur » confie Danyl, élève de CE2. « Je ne voudrais pas qu’il arrive la même chose en France parce que ce monsieur est fou et raciste » précise-t-il aussi.
Les jeunes, déjà déçus par la politique ?
La multiplication des affaires au cours des derniers mois, notamment les révélations qui entourent François Fillon et ses emplois présumés fictifs, les font davantage réagir. « Tout ce qui passe autour de lui, je ne trouve pas ça bien du tout parce qu’il a fait payer des gens à ne pas rien faire. En France, il y a beaucoup de gens en France qui travaillent et qui gagnent très peu d’argent alors ce n’est pas très moral » nous explique Martin, qui est en CM2. Un point en partie partagé par Matthias, onze ans. « C’est vrai que c’est illégal et que pour être un bon président, il faut être lavé de tout soupçon. Mais c’est quand même bizarre que tout arrive comme par hasard, juste avant l’élection. Du coup, la campagne, ça part en grand n’importe quoi » regrette-t-il.
« C’est beaucoup d’histoires pour pas grand-chose » confie de son côté Salomé, quinze ans, pas loin de penser que les joutes présidentielles ressemblent à une vaste cour de récré. « Dans deux mois, on aura tout oublié. C’est toujours comme ça. C’est comme au lycée, ça part d’un petit truc et ça devient un gros truc ». Pour Elodie, sa copine de lycée, très au fait de l’actualité du moment puisqu’elle est même capable de citer des « petits » candidats comme François Asselineau ou Nicolas Dupont-Aignan, ces polémiques sont malgré tout très toxiques puisqu’elles empêchent que l’on évoque les vrais sujets qui préoccupent les Français dans leur quotidien. « On ne parle presque plus des moyens de combattre le chômage ou de la lutte contre le terrorisme. Tous ces scandales et les mensonges qu’on a pu entendre, ça a tendance à éloigner les gens de la politique ».
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