Parce qu’il est plébiscité par de nombreuses personnalités, le sans gluten ou gluten-free est un mode d’alimentation que nous sommes tentés d’adopter et d’appliquer à nos enfants. Mais ce type de régime peut-il leur convenir ? Présente-t-il des dangers ? Le point sur la question.
Trois profils de « malades » du gluten
Pour certains d’entre nous, le réflexe consistant à exclure de ses menus tout aliment contenant du gluten n’est pas un choix mais une obligation.
C’est le cas des individus atteints de la maladie cœliaque. Une pathologie auto-immune qui provoque une intolérance au gluten, une protéine contenue dans certaines céréales. Ils doivent donc bannir de leur table toutes celles qui en incluent. En l’occurrence le blé, le kamut, l’épeautre, l’orge, le seigle et le triticale. Ils risquent sinon de souffrir de problèmes digestifs plus ou moins prononcés, d’anémie voire d’hémorragies.
Les allergiques au gluten, qui réagissent à celui-ci en développant de l’asthme et de l’urticaire, sont aussi dans ce cas de figure.
On trouve enfin les hypersensibles au gluten, chez qui l’ingestion de gluten suscite des diarrhées, ballonnements et troubles abdominaux.
Mais même additionnés, les intolérants, allergiques et hypersensibles ne représentent qu’au maximum 7 % de la population.
– Allergies alimentaires : 10 conseils pour faciliter le quotidien
- Zéro Gluten : un livre de recettes pour les intolérants
Sans gluten : des carences qui peuvent porter préjudice à leur santé
Or, le nombre de personnes adeptes du gluten-free va bien au-delà de ces trois groupes. On trouve notamment beaucoup de femmes et d’hommes qui veulent garder la ligne. Ou qui cherchent à se nourrir plus sainement. Convaincus d’être dans le « juste », ceux-ci y convertissent parfois aussi leurs enfants et ados. Une véritable erreur, si l’on en croit la grande majorité des médecins nutritionnistes et autres diététiciens. Cette éviction systématique du gluten sans justification médicale peut en effet provoquer des déficits nutritionnels. Eux-mêmes susceptibles d’engendrer des retards de croissance chez les juniors.
Car il ne faut pas oublier que les aliments qui contiennent du gluten sont aussi riches en vitamines et minéraux nécessaires au bon fonctionnement de l’organisme. Le pain et les pâtes sont ainsi une source appréciable de vitamines B1, B3, B6. Ils procurent en outre en quantité variable du fer, du zinc, du magnésium, du phosphore et du potassium. Chez les tout-petits, certains pédiatres belges expliquent que le bannissement du gluten peut même provoquer un syndrome de malnutrition nommé kwashiorkor.
– Est-ce que je mets mes enfants au régime végétarien ?
– Faut-il donner des compléments alimentaires aux enfants et aux ados ?
Un possible frein à l’intégration sociale
De plus, le « sans gluten » condamne les enfants à une relative uniformisation gustative. Il peut modifier, parfois négativement, le rapport qu’ils ont à l’alimentation… Pour éliminer définitivement le gluten, il faut en effet renoncer aux pains, pâtes et gâteaux « classiques . Mais aussi aux sous-produits issus de céréales. Et aux produits fabriqués à partir de ces sous-produits, tels que le sont de nombreux assaisonnements, charcuteries et sauces. Ce qui restreint quand même grandement l’éventail des saveurs !
Certains travaux scientifiques ont en outre établi que les mets sans gluten étaient moins nourrissants que leurs équivalents avec gluten. Et qu’ils pouvaient causer, par ricochet, une surconsommation alimentaire de compensation en produits sucrés, gras ou salés.
Découvrez d’autres articles consommation, santé, sport et loisirs, vie quotidienne
dans notre rubrique VIE PRATIQUE
Vous avez aimé cet article ou bien vous voulez réagir ?