Si les émissions de télé-réalité sont souvent stigmatisées, voire considérées comme abêtissantes ou toxiques pour nos ados, tout n’est cependant pas à jeter dans ce type de programme. Décryptage.
La télé-réalité pousse nos enfants à adopter des comportements négatifs : VRAI et FAUX.
Crêpages de chignon, insultes à répétition… Les émissions de télé-réalité et les modèles qu’elles offrent à leur jeune public ne sont pas forcément idéaux et peuvent parfois amener nos ados, par mimétisme, à afficher le même genre d’attitude.
Mais rassurez-vous, nos juniors ne regardent pas ces émissions sans discernement ! Devant les Marseillais, Cht’tis et autres Princes de l’Amour, ils exercent leur esprit critique et savent détecter le vrai du faux, l’authentique du toc. La preuve, c’est que s’ils se délectent du spectacle qu’assurent les manipulateurs, les pestes et les mauvais garçons, ce sont souvent les gentils, les bons camarades qu’ils élisent à la fin, à coups d’appels et de textos surtaxés qui font rager leurs parents.
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L’influence de la télé-réalité est donc limitée. Surtout, on donne l’occasion à l’enfant de pouvoir en discuter en famille. Et s’il dispose d’autres supports (romans, films, expos) pour lui ouvrir des horizons, alors tout va bien. La real-tv ne devient néfaste que quand elle est la seule fenêtre ouverte sur le monde et qu’elle empêche votre rejeton de s’intéresser au reste, notamment à la lecture.
Dans une étude effectuée auprès de 27 000 collégiens de 3ème, Alain Lieury, chercheur en psychologie cognitive à l’UEB (Université européenne de Bretagne) a ainsi établi que l’addiction aux émissions de télé-réalité ou aux séries sentimentales provoquait une baisse notable des performances scolaires et un net déclin de l’acquisition des connaissances.
La télé-réalité n’a aucun intérêt culturel : VRAI ET FAUX
Non, la télé-réalité ne rend pas nos ados plus érudits ! Contrairement à dans Questions en champion ou dans Ce soir ou jamais, ils n’y apprendront pas quel est le premier auteur contemporain à être rentré dans la Pléiade ou quelle est la principale source de richesse du Guatemala. Elle n’a pas forcément non plus un grand intérêt sociologique car les bimbos aux poitrines siliconées qui rêvent de devenir mannequins ou les aspirants DJ ou chanteurs musculeux qui sévissent dans ces « shows » ne donnent pas forcément une vision très juste des réalités de la jeunesse actuelle.
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Mais il est impossible par contre de nier qu’elle crée du lien social chez nos rejetons, qui la commentent sans fin via les réseaux sociaux ou dans leurs cours de récré. La télé-réalité n’est donc pas culturelle mais c’est un phénomène culturel incontournable.
La télé-réalité se consomme bêtement et passivement : FAUX
Les ados sont beaucoup moins amorphes qu’on ne se l’imagine devant le petit écran. D’abord parce que contrairement au tube cathodique d’autrefois, la télé d’aujourd’hui est interactive. S’ils sont sollicités par le biais d’appels aux votes dans un nombre grandissant de programmes, ils peuvent également s’exprimer par tweets et SMS, parfois diffusés à l’image.
Et n’en déplaise aux papas et mamans grincheux : avec la télé-réalité, ils font travailler leur cerveau ! Le célèbre théoricien des médias américain Steven Johnson l’a d’ailleurs expliqué dans son opus Everything bad is good for you (en français « Tout ce qui est mal est bon pour toi » ). Après avoir mené un certain nombre d’expériences, il a pu prouver que le visionnage des émissions de ce style et les relations humaines compliquées qu’elles nous font partager stimulent les neurones et incitent à la réflexion.
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