Confrontés à un corps en perpétuelle révolution, nos ados ont dû mal à se regarder dans le miroir et en arrivent parfois à ne plus se supporter. Quelques règles à suivre pour les aider à dédramatiser et à vaincre leurs complexes.
Ado complexé ? Optez pour des solutions concrètes
Votre fille fait une fixation sur son nez, qu’elle trouve trop long ou trop gros ? Montrez-vous rassurant(e) et tendre mais n’en restez pas là… Afin d’éviter que sa préoccupation ne se transforme en obsession, à vous d’imaginer une réponse adaptée. Prenez par exemple rendez-vous chez un coiffeur-visagiste : celui-ci saura lui proposer une coupe adaptée à ce qu’elle veut montrer ou gommer. Votre fils vit mal d’avoir le fait d’avoir de l’acné ? Ne minimisez pas le problème avec des phrases type « ce n’est pas quelques boutons qui vont te tuer » ou « tu es le seul à les voir » et amenez-le sans tarder consulter un dermatologue.
Ne l’entretenez pas dans des idées délirantes
Soyez donc attentif de ce qu’exprime votre ado. Mais être à écoute ne signifie pas que vous devez le conforter dans des fausses perceptions. S’il vous parle sans arrêt de son poids (alors que celui-ci est tout à fait dans la norme) et de la nécessité de se restreindre au niveau alimentaire, coupez court. Oui, il peut faire du sport s’il a envie d’être un peu musclé mais pas se lancer dans un régime dont il n’a pas besoin. Prouvez-lui, par exemple en calculant son IMC (Indice de Masse Corporelle) qu’il n’a aucun problème de ce côté-là. Expliquez aussi que les images relayées par les médias, notamment dans les émissions de télé-réalité, offrent une vision déformée de ce qu’est être beau ou belle : dans la vraie vie, beaucoup d’hommes sont séduisants sans être forcément bodybuildés, bronzés et tatoués, beaucoup de femmes sont jolies et sexy sans passer par la chirurgie esthétique, même si elles ne font pas un 95D. Et n’affichent pas une crinière peroxydée et les extensions qui vont avec…
Ne projetez pas non plus vos propres insatisfactions
L’autre écueil à éviter en tant que parent est de transposer ses propres frustrations à propos de son physique. Ce n’est pas parce vous détestez vos cheveux rebelles et que votre ado en a hérité qu’il faut le persuader que cette particularité capillaire va le handicaper à vie. Pas plus que le fait de ne jamais avoir réussi à atteindre la taille mannequin. Vos complexes à vous sont souvent le fruit de vos blessures personnelles, pas des siennes alors faites en sorte de ne pas le « contaminer »… Efforcez-vous de davantage apprécier que Dame Nature vous a donné, cela incitera votre enfant à mieux s’accepter de son côté.
Incitez-le à faire le tri dans son entourage
S’il peut donc avoir un caractère atavique, le regard négatif porté sur soi-même prend souvent aussi sa source dans des remarques, des moqueries que l’on subit. Ainsi, votre fille, qui ne s’en plaignait pas auparavant pourra se mettre à détester son nez ou sa poitrine une fois qu’on l’aura taquinée sur ce sujet. Incitez donc votre ado à ne fréquenter que des amis qui lui font du bien. Bye-bye les boulets qui passent leur temps à critiquer son look, ses mollets ou ses prétendues grosses cuisses…
Cherchez une activité qui le valorise
Pour l’amener à faire la paix avec ses petits défauts, imaginaires ou pas, vous pouvez également l’encourager à trouver une discipline artistique ou sportive qui lui corresponde. Les applaudissements du public lors d’une représentation théâtrale ou la médaille décrochée lors d’une compétition sportive sont très efficaces pour muscler son capital confiance !
Agissez rapidement quand cela vire au pathologique
Enfin, si vous sentez que votre ado est totalement perturbé par son reflet, qu’il passe son temps à se déprécier, au point de se « dégoûter » et de vouloir s’isoler socialement, il souffre peut-être ce qu’on appelle la dysmorphophobie corporelle, un syndrome qui peut conduire à l’anorexie. Il est indispensable dans ce cas d’envisager une thérapie auprès d’un psychologue.
A lire :
Ados, galères, complexes et prises de tête, Daniel Marcelli et Guillemette de la Borie ( éditions Albin Michel, 15,20 euros.
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