En bon parent moderne, vous vous targuez de pouvoir aborder presque tous les sujets avec vos enfants. Mais il y a quand même un thème sur lequel vous calez : la sexualité. Comment l’évoquer et quand ? Doit-on expliquer le processus sous l’angle purement mécanique ou insister aussi sur la dimension des sentiments ? Quelques éléments de réponses pour vous aider à trouver le vocabulaire approprié.
La curiosité naturelle des tout-petits
Pas question qu’on leur raconte des fables matinées de choux et de roses. Très tôt, parfois dès l’entrée en maternelle voire avant, nos rejetons sont demandeurs d’informations sur la sexualité, avec au premier rang la fatale interrogation « comment on fait les bébés ? ». Dans ce cas, il faut bannir les « tu es trop petit » ou « je te dirai ça plus tard »… Botter en touche ne sert à rien sinon à ancrer des idées fausses dans la tête de vos loustics. Si vous ne leur fournissez les « éclairages » qu’ils sollicitent concernant la sexualité, ils iront les chercher ailleurs, notamment auprès de leurs petits camarades, des copains assez susceptibles de leur raconter n’importe quoi…
De la nécessité d’adapter votre discours à l’enfant
A vous de trouver le registre qui convient pour le traiter, selon le niveau d’explications qu’exige votre bout de chou, du très soft et très classique « la petite graine du papa et celle de la maman » à la dissertation plus anatomique, où l’on détaille le fait que l’un a un pénis, l’autre, un vagin et qu’il faut qu’ils s’imbriquent pour donner la vie. Le tout est de ne pas anticiper, de laisser venir leurs questions. Si vous ne parvenez pas à trouver la bonne façon de vous exprimer, n’hésitez pas à avoir recours aux livres jeunesse, très nombreux sur le sujet.
Auprès d’enfants plus grands, vous pouvez être plus explicite, dire comment les choses se passent exactement. Souligner aussi le fait que la relation sexuelle fait partie d’un acte d’amour et de plaisir (beaucoup de nos petits loups croient en effet – et pendant longtemps- que les adultes ne s’unissent charnellement que pour procréer). Un malentendu qui vaut la peine d’être corrigé… Gardez enfin en tête cette notion : on peut évoquer la sexualité avec eux mais pas notre sexualité, notre intimité et nos performances à l’horizontale n’ayant rien à faire dans leur imaginaire !
Un train de retard avec les ados
Si voyant s’agiter à l’horizon le spectre des grossesses précoces et des maladies sexuellement transmissibles, vous ne vous décidez à aborder le chapitre de la sexualité que quand vos enfants rentrent dans l’adolescence, vous aurez probablement déjà loupé le coche.
Une étude effectuée auprès de 141 volontaires de 13 à 17 ans et leurs parents sur une durée de douze mois par Mark Schuster, professeur de pédiatrie à la Harvard Medical School et publiée en 2009 dans la revue Pediatrics nous apprend que « lorsque des parents attendent le bon moment pour parler de sexualité avec leurs enfants, le bon moment est ( …) loin derrière » ; une bonne partie des teenagers ayant déjà eu des rapports sexuels avant cette conversation cruciale (40 % des garçons et 46 % des filles). La preuve qu’il faut donc prendre les devants…
Ne craignez pas que ce type de dialogue les pousse à s’aventurer trop tôt dans la vie sexuelle : il est prouvé que les jeunes les plus « briefés » sur le sujet par leurs parents ont des relations sexuelles plus tardivement, sont plus sélectifs dans le choix de leurs partenaires et utilisent davantage de moyens de contraception.
A lire autour du même sujet :
– NO PANIC, des petits livres sur les questions inavouables des ados
- Comment parler sexualité à son enfant
– La pudeur chez l’enfant
– Pourquoi la puberté arrive-t-elle de plus en plus tôt ?
- Petites questions sur l’amour des petits et des grandsA lire pour aller plus loin :
– Comment parler de sexualité aux enfants, Anne Vaisman, Editions Le Baron Perché, 17,50 € sur[amazon-product text= »Amazon » type= »text »]2360800515[/amazon-product].
– Tout ce que vous ne devriez jamais savoir sur la sexualité de vos enfants, Marcel Rufo, Le Livre de Poche, 6,10 € sur[amazon-product text= »Amazon » type= »text »]2253109444[/amazon-product].
– Mon enfant en 100 questions, Agnès Laprelle-Calenge, chez Eyrolles, 21,90 € sur[amazon-product text= »Amazon » type= »text »]2212557841[/amazon-product].
– Mon adolescent en 100 questions, Michel Fize, chez Eyrolles, 21,90 € sur[amazon-product text= »Amazon » type= »text »]2212556128[/amazon-product].Et pour vos enfants et vos ados :
– Dico de filles 2014, chez Fleurus, 22 € sur[amazon-product text= »Amazon » type= »text »]2215120827[/amazon-product].
– Les trucs de Titeuf : le guide du zizi sexuel, Hélène Bruller et Zep, chez Glénat, 9,99 € sur[amazon-product text= »Amazon » type= »text »]2723428028[/amazon-product].
– Zizi et Zézette, Victoria Facchini, chez Circonflexe, 13 € sur[amazon-product text= »Amazon » type= »text »]2878335724[/amazon-product].
– L’encyclo de la vie sexuelle : 7-9 ans, chez Hachette Jeunesse, 10 € sur[amazon-product text= »Amazon » type= »text »]2012921566[/amazon-product].
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