Environ 400 000 des 6-16 ans entreraient dans cette catégorie des enfants précoces. Une chance en théorie qui se transforme souvent en handicap dans la pratique, tant le système scolaire peine à les prendre en charge de manière adéquate. Zoom sur leur profil et sur les divers biais qui peuvent les aider à la fois à exploiter leur potentiel et à être bien dans leur peau…
Signes particuliers d’un IEP
Autrefois qualifiés de surdoués ou d’hyperdoués, les enfants en avance au niveau des apprentissages scolaires sont aujourd’hui baptisés par l’Education Nationale EIP ( Enfants Intellectuellement Précoces). N’en déplaise à ceux qui n’en sont pas dotés, la précocité n’est pas un fantasme de parents qui surinvestissent leurs rejetons, qui les considèrent comme des petits génies ou les poussent à devenir des « petits singes savants » puisqu’une grille de critères précis et objectifs permet d’établir ce diagnostic.
L’hypothèse de précocité intellectuelle est souvent confirmée par divers paramètres, outre les classiques tests de QI : les EIP savent ou ont su lire avant 6 ans, dévorent depuis des « vrais » livres et manifestent aussi un grand intérêt pour les dictionnaires et encyclopédies. Ils n’ont par contre pas de facilité en matière de graphisme, notamment d’écriture. Ce sont des curieux insatiables qui posent beaucoup de questions (ils sont souvent passionnés par des domaines pointus tels l’astronomie, la naissance de l’humanité, le fonctionnement des sociétés animales) et ne se contentent pas des réponses évasives.
Ils n’aiment pas, par contre, les activités routinières et sont capable de se montrer très distraits quand on exige d’eux quelque chose de répétitif. Enfin les enfants précoces sont généralement assez solitaires et ont du mal à s’intégrer, par choix ou pas, car ils ne parviennent pas toujours à trouver d’affinités avec les camarades de leur âge. Ils préfèrent la compagnie des adultes et celles d’enfants plus grands. Autant de différences qui les conduisent parfois à se marginaliser et lâcher prise en classe parce qu’ils s’ennuient. Selon les spécialistes du « surdouement », un tiers d’entre eux serait en échec scolaire, un autre tiers serait dans la moyenne, quand seul le derniers tiers aurait une réussite à la hauteur de ses capacités.
Conjuguer précocité et bonheur à l’école
Pour éviter la spirale du naufrage scolaire, empêcher aussi que ces élèves ne développent un profond mal-être, il faut alors réagir rapidement. Si votre enfant vous semble répondre à ces critères, demandez donc tout d’abord à rencontrer son enseignant ou un autre membre de l’équipe pédagogique, afin qu’il vous mette en contact avec un psychologue scolaire ou privé qui évaluera ses aptitudes. Après bilan, celui-ci préconisera au besoin, si la précocité est avérée, la mise sur pied d’un un parcours scolaire personnalisé ou différencié qui réponde davantage aux besoins intellectuels de votre loustic.
Le saut de classe sera souvent conseillé, plus rarement le saut de plusieurs classes, car la maturité affective et le degré d’autonomie de l’enfant sont à prendre en compte. Vous veillerez aussi, en complément, à proposer à votre enfant des activités extra-scolaires stimulantes, qui lui permettront de faire marcher à plein ses cellules grises et éventuellement aussi de se défouler…
Ne l’inscrivez dans un institut spécialisé qu’en dernier recours. Quitter son établissement, son quartier, ses habitudes, ses copains se révèle en en effet plus préjudiciable qu’autre chose : mieux vaut ajuster la pédagogie que de changer d’école !
A lire :
L’enfant surdoué, de Jeanne Siaud- Facchin, Editions Odile Jacob, janvier 2012, 17 € : [amazon-product text= »commander » type= »text »]2738127509[/amazon-product]
La précocité dans tous ses états, Fabrice Bak, Edtions l’Harmattan, septembre 2013, 37,50 € : [amazon-product text= »commander » type= »text »]2343013241[/amazon-product]
Au secours, mon enfant est précoce, de Laurence Lalande, Editions Eyrolles, juin 2013, 14,90 € : [amazon-product text= »commander » type= »text »]2212556055[/amazon-product]
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Il faut vraiment que l’Education Nationale se bouge!! Les conditions pour certains EIP comme mon loulou sont vraiment catastrophiques!