Tous les psys le disent : l’important dans l’éducation est de maintenir un discours cohérent devant les enfants. Surtout, ne pas se contredire, ni afficher les divergences. Pourtant, elles existent. Forcément. Plus les cultures sont éloignées, plus les oppositions risquent d’envenimer les relations. Alors, comment aboutir à un équilibre harmonieux dans lequel aucun parent ne serait amené à renoncer aux principes éducatifs auxquels il est attaché ?
Leïla est née au Maroc et a fait ses études à Paris. Elle est mariée avec Dimitri, français d’origine russe. Trois enfants sont nés de leur union : Alexandre-Amine, Nicolas-Chahine et Marc-Medhi. Si leurs conceptions de l’éducation sont différentes, ils ont trouvé un modus vivendi par leur prise de recul vis-à-vis de leurs cultures respectives. Quelques-uns de leurs secrets pour préserver l’harmonie :
L’abandon de certitudes et l’ouverture au dialogue
Pour viser l’harmonie dans une famille multiculturelle, il faut abandonner l’idée qu’il existe des normes et un idéal d’éducation. Dépasser les jugements de valeurs, c’est accepter qu’aucune conception ne soit meilleure qu’une autre. Toutes ont leurs atouts et leurs limites. A partir de là, un dialogue constructif peut s’amorcer et des avancées avoir lieu dans les deux sens. L’essentiel est de s’aligner sur des valeurs communes et de mettre à plat les sources de désaccord. Se donner rendez-vous régulièrement. En privé, bien sûr.
Quand exprimer ou d’assouplir sa position semble impossible, le recours à un professionnel aide à sortir de l’impasse.
La consultation ponctuelle de médiateurs familiaux
La médiation familiale consiste à donner un espace-temps à des rencontres encadrées. Lors de la première séance, les règles sont posées et les attentes de chacun formulées. Les médiateurs incitent souvent à verbaliser les visions de la parentalité ce qui permet de conscientiser, par exemple, la reproduction des schémas issus des familles d’origine. Par la suite, le couple est amené à élaborer des solutions en tenant compte des besoins de chacun.
Des techniques spécifiques peuvent faciliter l’expression comme la communication non-violente, l’exploitation de cartes mentales ou le photo-langage. On choisit ensuite des solutions adaptées en fonction de l’intérêt de l’ensemble des membres de la famille.
La médiation aide donc à clarifier les représentations, à sortir des non-dits et de l’émotionnel pour aboutir à une alliance dans la construction. Elle est très efficace dans la mesure où il existe une volonté commune de dépasser les différends.
Les bénéfices de la confrontation pour la famille
Si la confrontation des idées anime les conversations, les efforts à réaliser pour intégrer les approches renforcent les liens. « Bricoler » ensemble un projet éducatif basé sur un mixage des cultures d’origine, quel challenge ! A la clé, une plus large tolérance et une créativité ravivée. Questionner ses propres schémas et ceux de l’inconnu(e) qui nous accompagne, n’est-ce pas le secret des couples qui durent ?
Pour aller plus loin :
• L’Espace Famille Médiation propose à la fois des services de médiation familiale et d’accompagnement à la parentalité. EFM : 01 43 07 97 34
Le coût des entretiens est partiellement à charge des familles en fonction des revenus, suivant un barème défini par la Caisse Nationale des Allocations Familiales. Pour les familles très modestes, le tarif initial est de 2 €.
A consulter : le site très bien conçu de l’association Olga Spitzer• In culture parents : pour les parents qui élèvent les petits citoyens du monde. Un site en anglais avec de nombreux témoignages de familles multiculturelles.
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