L’internat, longtemps vu comme l’établissement de la dernière chance où l’on plaçait les enfants inadaptés au système scolaire, change aujourd’hui d’image. Il représente aujourd’hui une vraie alternative éducative pour un certain nombre de familles. Pourquoi ce retour du pensionnat au goût du jour ? Quels avantages peut-il offrir à nos juniors ? Décryptage avec Maryline Baumard, auteur de Vive la pension, ces ados qui veulent aller en internat*
L’internat, pas réservé aux cas désespérés
Il est révolu le temps où pension rimait avec punition. On en menaçait les enfants qui n’entraient pas dans le moule et refusaient de se soumettre à l’autorité. Ou bien il était une forme de ghetto où ne terminaient que les cancres irrécupérables. En 2013, l’internat a regagné ses lettres de noblesse et est choisi de plein gré par des ados soucieux de renouer avec la réussite scolaire.
« Dès le milieu du collège, parfois la 5ème, les jeunes font cette démarche car ils ont conscience d’avoir totalement raté leur année. Qu’ils l’expriment ou pas, ils voient bien que l’internat est désormais la seule option envisageable » explique Maryline Baumard. Elle précise aussi que c’est souvent dans un lieu tiers, neutre, que l’ado prend la décision de larguer les amarres (pour la bonne cause). Par exemple dans le cabinet d’un psychologue plutôt qu’au sein du foyer familial,
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Pensionnat public, privé, sous contrat ou pas ?
Une fois que la décision de partir en internat est prise et validée par Papa et Maman, il faut ensuite effectuer un choix cornélien : sélectionner l’école ou le collège avec internat que votre rejeton rejoindra. Internat public ? Internat privé ? Malgré la politique actuelle qui vise à relancer les établissements de ce type (on voit apparaître notamment des pensions « hors-sols » qui regroupent les élèves de plusieurs collèges ou lycées), il en existe peu dans l’enseignement public.
La très grande majorité des internats appartient à l’enseignement privé. Pensionnats qui peuvent être sous contrat avec l’Etat : il faut débourser chez eux entre 2000 et 5000 euros de frais de scolarité par année. S’ils sont hors contrat, l’addition sera plus lourde. Mais les prestations fournies pourront aussi être plus étoffées, coté cours, aides aux élèves, hébergement, etc. Un budget qui peut paraître élevé mais il faut tenir compte du fait qu’un ado que l’on nourrit, à qui l’on paye des cours particuliers et des cotisations sportives coûte aussi très cher à domicile !
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Ne pas se tromper dans son « casting »
Les tarifs sont un critère mais l’esprit de l’internat en est un, tout aussi essentiel. Avant d’inscrire Junior où que ce soit, demandez donc impérativement à rencontrer le chef d’établissement et le maitre d’internat. Pour vérifier que leurs valeurs, leurs orientations, correspondent aux vôtres.
« Il y a beaucoup de questions à leur poser » insiste Maryline Baumard. « Mais la plus importante, c’est :« Que se passe-t-il dans l’établissement entre 17 et 22 heures ? Que font les élèves à ce moment de la journée ? Qui les accompagne, les encadre ? Quelles activités leur sont proposées ? ». Une bonne manière de prendre la température du lieu, de ne pas avoir de mauvaises surprises aussi, une fois que votre enfant l’aura intégré.
Bon à savoir également : la formule internat peut s’appliquer à tout type d’orientation: les filières classiques mais aussi internationales, techniques ou professionnelles.
Pension complète pour les écoliers de primaire
Les écoles primaires avec internat sont beaucoup plus rares que les pensions pour collégiens et lycéens. Mais on peut aussi trouver des internats recevant les élèves dès le CP. Contre-nature de penser internat à un âge aussi tendre de la vie ? « Peut-être un peu » confesse Maryline Baumard. « Mais il n’y a parfois pas d’autre solution pour les parents qui ont des horaires de travail très étendus et peuvent difficilement venir chercher leur enfant le soir ». Le régime internat sera alors moins traumatisant pour l’enfant que des couchers très tardifs et des nuits abrégées.
*Vive la pension, ces ados qui veulent aller en internat, Editions Jean-Claude Lattès, 14 euros
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