Quel parent ne rêve pas d’avoir des enfants toujours prêts à faire des efforts ? Quelle que soit la demande que l’on fait et sans qu’on le pousse, en plus. Mais ça, c’est de l’ordre du fantasme. La réalité est bien différente. Et nous, parents, pouvons-nous y faire quelque chose ? Oui, mais c’est un travail de longue haleine. En revanche, impossible de donner le goût de l’effort à nos enfants : le goût est une émotion, dont nous ne sommes pas maîtres. Le sens, c’est de l’éducation, et là tout devient possible !
De la loi du moindre effort…
Naturellement, l’être humain est plutôt porté vers la « loi du moindre effort ». Cela a d’ailleurs des avantages ! En particulier, cela permet au cerveau de développer des capacités de débrouillardise importantes. Mais dans la vie, il faut parfois faire des efforts, ne serait-ce que pour ne pas s’arrêter à un échec, apprendre à rebondir, continuer à avancer.
Malheureusement, ce « sens de l’effort » est rarement inné et n’est pas très adapté à notre société de consommation qui permet d’avoir « ce que je veux, quand je le veux ». Seul le manque d’argent peut nous empêcher d’avoir ce que l’on désire. Rien à voir avec les efforts que devaient faire nos ancêtres, pas si lointains, dans la vie de tous les jours.
Les générations actuelles en arrivent bien souvent à ces conclusions : « pourquoi apprendre mes tables de multiplication, alors que j’ai une calculette sous la main ? ». « Pourquoi faire des efforts en dictée alors que mon ordinateur corrige mes fautes ? »…
Aux raisons de faire des efforts
C’est vrai qu’il faut de solides arguments pour répondre. En voici quelques-uns :
« Dans la vie, les gens qui savent se battre vont plus loin que ceux qui attendent que les choses tombent « toutes cuites» du ciel… De quelle vie rêves-tu ? ».
« Si tu apprends tes tables, tu auras plus de temps pour réfléchir au reste du problème de maths. Et une meilleure note ! »
« Quand on s’habitue à faire des efforts, après ça ne semble plus si difficile : on s’habitue vite, alors que ceux qui ne font jamais d’efforts vont trouver ça vraiment difficile ! »
« Quand on sait faire des efforts dans un domaine, c’est très facile d’en faire d’en d’autres domaines après ! »
Que faire pour donner ce sens de l’effort ?
– Habituez-les à faire « un tout petit peu plus » que ce qu’ils peuvent faire. Il ne s’agit pas de les traumatiser, mais de leur montrer qu’on peut aller un tout petit peu plus loin que ce que l’on croit. Et quelle fierté on en retire après !
– Faites-les participer aux tâches de la maison : dans une famille, il est normal que chacun participe aux activités domestiques ! D’ailleurs rares seront les enfants qui donneront spontanément un coup de mains – une fois devenus ados- si on ne les a pas initiés petits. Des petites tâches, comme mettre la table, vider le lave-vaisselle, ranger la chambre, ramasser les feuilles mortes, laver la voiture, etc…
– A l’école, s’ils ont des facilités, ils risquent d’être mis en difficulté le jour où il faudra faire des efforts (ça arrive forcément un jour : en 4ème, au lycée, pendant les études secondaires…).
En primaire, leur donner un cadre pour qu’ils fassent leurs devoirs, les aider à accéder à une certaine autonomie en la matière. Les emmener visiter des musées ou lire des livres un peu « culturels » ou historiques ou scientifiques.
Au collège, pourquoi ne pas les inciter à choisir une langue vivante un peu plus difficile ? Ou à apprendre le latin en 5ème ? Mais attention à ne pas faire de l’école le seul intérêt que vous portez à leurs activités, ni à les surcharger, ni à mettre des enfants qui ont des difficultés en position difficile…
– Autres outils très efficaces pour favoriser le sens de l’effort : l’apprentissage d’un instrument de musique, qui demande un véritable effort, avant d’arriver au plaisir de jouer les morceaux qui nous intéressent (sans parler du solfège).
– Le sport est également à privilégier. Sport collectif, bien entendu, car l’intérêt du groupe prime alors sur l’intérêt individuel, et l’effort de chacun va servir le groupe entier… ou le desservir ! Mais le sport individuel a aussi des vertus : travailler pour s’améliorer et se dépasser, oser aller en compétition, risquer d’échouer, ne pas se décourager et recommencer.
Et pour finir, si vous voulez que cela perdure, pensez bien à féliciter les efforts fournis (plus encore que les résultats, pas toujours présents), et à montrer à l’enfant que l’on peut être fier de ce que l’on a réalisé, encore plus lorsque cela a demandé un effort !
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Merci @Marie-Charlotte CLERF pour ces conseils; la difference entre le goût et le sens est essentielle, bien vu 🙂