Aux oubliettes, nos rituels cathodiques désuets ! Nos rejetons ultra-connectés n’envisageront plus le petit écran de la même manière qu’on le faisait à leur âge ou même de ce qui existe actuellement. Qu’est-ce qui va changer ? Les programmes classiques vont-ils subsister ? Petite séance de prospective…
L’avènement des seconds écrans
Déjà bien amorcé, le mouvement ne fera que s’accentuer, voire se généraliser : demain, les jeunes adultes que seront devenus nos bambins regarderont de moins en moins la télé sur… la télé, mais préféreront se tourner vers une multitude d’autres supports, de la tablette aux smartphones en passant par les ordinateurs. Télé qui sera, de son côté, amenée à servir davantage d’écran multi-fonctions que simple récepteur d’émissions : à l’instar de certains modèles qui proposent déjà cette fonctionnalité, elle pourra servir de support ou de passerelle vers d’autres types de contenus, notamment les jeux vidéos en ligne ou le visionnage de web-vidéos.
Une étude de l’insitut Idate parue en juillet 2012 et relayée par le magazine Les Echos a ainsi prévu que la télé « captera en 2020 63 % du marché de ces services fournis par des géants comme YouTube, Google, Facebook ou Amazon ». Bref, on la consommera où on veut, dans le métro, au bureau ou à la piscine… Et quand on se mettra devant son poste, ce ne sera pas nécessairement pour voir Koh-Lanta en direct mais plutôt pour commander des pizzas, consulter ses mails ou s’offrir en séance ciné à la demande Twilight Acte 18…
La fin de la télé passive et à heures fixes
Mais on la regardera aussi quand on le veut : pour les générations à venir, il sera inconcevable de rester chez soi parce qu’on veut absolument suivre son feuilleton préféré ou un match de foot au sommet entre le PSG et le Barca. On pourra visionner, directement à partir de sa télé (non plus seulement en replay via son ordinateur comme cela existe déjà), des programmes déjà diffusés. On pourra aussi rembobiner une émission en cours, voire une journée entière d’émissions, pour ne rien rater de ce qui s’est passé durant celle-ci. Une mutation qu’anticipait dès 1998 Joël de Rosnay, expert des hautes technologies, dans un article qu’il avait signé pour les Ecrits de l’image, quand il annonçait que nos télés allaient se transformer en « home channels, ou chaînes personnelles de télévision. Ces chaînes personnelles vont proliférer dans le monde entier, proposant des centaines de milliers, voir des millions d’émissions quotidiennes à partir de programmes réalisés par les usagers eux-mêmes ».
L’autre évolution majeure, c’est que par le biais des réseaux sociaux, nos digital native ( ou natifs numériques en français dans le texte) pourront interagir, intervenir à l’avenir en profondeur sur le déroulement des programmes, davantage qu’aujourd’hui où ils se contentent de les commenter sur Twitter ou sur Facebook. Bientôt, ils pourront par exemple, de manière systématique et instantanée, poser des questions à un invité qui se trouve en plateau ou voter pour influer sur le scénario d’une série. Un essai de ce type a d’ailleurs été mené en janvier dernier aux Etats-Unis : CBS a demandé à son public, pendant la diffusion d’un épisode de Hawaii Five-0, de décider quel serait son dénouement.
Nul doute que cette expérience qui fait du téléspectateur un acteur ouvre la porte à ( beaucoup) d’autres du même genre…
Vous avez aimé cet article ou bien vous voulez réagir ?