Accueil > Ma Famille > Votre enfant réclame un animal de compagnie: à savoir avant de céder

Votre enfant réclame un animal de compagnie: à savoir avant de céder

Par Nathalie Brunissen - Mise à jour le

Votre enfant vous réclame un chien ou un chat à cor et à cri ? Mais êtes-vous prêt à céder ? Alors que va débuter cette semaine Animal Expo, le plus grand salon consacré à l’univers de l’animal de compagnie, au Parc Floral de Paris, Maryse Vaillant nous explique ce qu’apporte ces petites bêtes à poils ou à plumes à l’enfant.

A partir de quel âge peut-on céder à l’envie d’un enfant d’avoir un animal ?

A tout âge. Un enfant qui marche, même un enfant très jeune, peut bénéficier de la présence d’un animal dont vous avez la responsabilité. Cela ne peut-être SON animal qu’à partir de 6 ou 7 ans. Et encore, toujours sous votre responsabilité. Aucun enfant ne peut et ne doit avoir la charge entière de la protection et des soins d’un chien ou d’un chat.

Comment être sûr qu’il ne s’agit pas là d’un caprice mais bien d’un désir réel ?

Pour un enfant, le désir est toujours réel. Il ne peut se projeter dans le temps comme un adulte. Il est certain de son désir et de sa volonté. Il faut donc décider en fonction du désir réel des parents d’assumer la responsabilité de l’animal quoi qu’il arrive. Et ne pas céder, lui-même, à un engouement passager.

Doit-on poser des conditions ?

Si l’enfant à l’âge de choisir son animal de compagnie, si donc c’est à sa demande, on le prévient des tâches qu’il aura à accomplir. On lui demandera de changer la litière, d’acheter la nourriture, de l’accompagner chez le véto. Mais on sait que les conditions posées préalablement ne peuvent empêcher l’enfant d’oublier (s’il est oublieux) ou de se relever la nuit (s’il est anxieux). Le parent doit toujours être vigilant et responsable.

Qu’apporte un animal de compagnie à l’enfant ? Quelles sont les bonnes raisons qui peuvent faire céder les parents ?

L’animal apporte TOUT à l’enfant. Il l’aide à grandir. L’enfant doit prendre soin de l’animal et cela l’aide à prendre soin de lui-même. Il s’identifie à lui et cela lui permet d’être moins seul (s’il est unique) et de partager (dans une fratrie). L’animal est un récepteur d’émotivité, un alter ego, une âme soeur. Tout est possible. L’imagination de l’enfant fait de son chien ou de son chat un vrai compagnon de vie. Cela l’aide à grandir émotivement. Il faut pour cela canaliser les pulsions de l’enfant, lui apprendre à respecter les besoins de son animal.

S’occuper d’un animal aide-t-il à grandir et à responsabiliser l’enfant ?

Totalement. Il faut donc lui énoncer ses devoirs : ne pas taper l’animal, respecter son sommeil, la juste quantité et qualité de nourriture. Ne pas le considérer comme une peluche, ni comme une personne. Le chien ou le chat a son caractère, à respecter. Et surtout l’animal doit obéir à son maître qui est le parent de l’enfant. L’enfant n’a pas tout pouvoir sur lui, même sur un poisson, il n’est pas le maître de l’animal, mais son compagnon privilégié.

Le choix de l’animal de compagnie a-t-il son importance sur un plan affectif ou sur l’implication de l’enfant ?

Pleinement. L’enfant va s’émouvoir, avoir peur, craindre pour son animal. il va l’aimer, être jaloux. Découvrir la possessivité, apprendre à la dépasser. Il faut choisir un animal qui s’y prête. Certains chiens sont déconseillés (qui préfèrent la chasse aux câlins), dont il faudrait museler l’agressivité par exemple. Ou qui ne supportent pas de vivre en appartement. Il faut choisir un animal qui puisse être heureux avec l’enfant. Que l’enfant puisse rendre heureux. Là on fait du bien à l’enfant, on l’aide à grandir affectivement.

On dit qu’un animal permet de canaliser les émotions de l’enfant et qu’il est bénéfique dans un contexte de séparation des parents. Qu’en est-il ?

En cas de deuil, d’épreuves, de séparation, l’animal va aider l’enfant à vivre ses émotions. Car l’enfant pensera que son animal pense et éprouve comme lui. Il ne sera pas seul avec son chagrin. Il consolera son animal, lui expliquera les raisons de la séparation ou la perte. Il transmettra ce qu’on lui aura transmis et ainsi intériorisera le message.

Et si l’enfant ne s’occupe plus de son chien ou de son chat, comment réagir ?

En prenant un animal, on prend la responsabilité de s’occuper de lui quoi qu’il arrive. Ce n’est pas objet qu’on rejette après emploi ou qu’on retourne s’il est inadapté. Les parents qui ne le font pas ne peuvent offrir un animal à leur enfant. Car tout est là, un parent doit être à la hauteur du cadeau qu’il veut faire. Ils doivent montrer à leur enfant que même s’il se lasse, il doit assumer ses engagements. En cas de désintérêt, ils doivent prendre eux mêmes le relais. Et s’occuper de la bête ou lui trouver une meilleure famille. C’est une vraie leçon de vie pour l’enfant. Cela lui fait toujours du bien d’avoir des parents responsables et respectueux de leurs engagements.

Comment réagir quand l’animal vient à disparaître ? Comment aider l’enfant à faire son deuil ?

Il faut qu’il pleure, qu’il fasse une petite cérémonie au besoin ; il est important de permettre à l’enfant d’explorer tous les sentiments qui accompagnent la perte. Cela l’aidera pour se construire intérieurement. Ensuite on parle de l’animal mort, on se souvient de lui. Cela permettra à l’enfant d’accueillir les autres deuils, les autres pertes de la vie. Il saura pleurer et se souvenir.

Quels seraient les raisons de dire « non » à l’adoption d’un chien ou d’un chat ?

Si on n’est pas prêt à assumer les responsabilités de l’animal. Si c’est un animal exotique ou rare ou impropre à la vie de famille. Prendre le temps de la réflexion. Le désir de l’enfant ne fait pas loi. Il faut assurer toutes les responsabilités sous peine de donner une vilaine leçon à son enfant.

Un animal est une vraie richesse pour tout le monde mais aussi une charge. Les déplacements, les journées de travail ou d’école, l’espace domestique, qui garde son animal pendant les vacances… Savoir qui prend le relais lorsqu’on part, comment et où il peut faire ses besoins. S’informer avant l’achat. Rendre visite à d’autres animaux qui vivent en famille. Se méfier des animaleries. Avoir un véto pas trop loin de chez soi….

Sans ces précautions, il vaut mieux dire non. Il vaut mieux priver son enfant de la présence d’un animal que lui apprendre le mépris de l’autre. L’adoption d’un animal est un critère de maturité et de bonne santé d’une famille. Une famille équilibrée (même divorcée, en difficulté ou recomposée) est une famille où les parents assument leur rôle et tiennent leur place. Prendre la responsabilité d’un animal est un bon critère de compétence parentale.

Vous avez aimé cet article ou bien vous voulez réagir ?

Articles en relation

Envie de réagir à cet article, de donner votre avis ou de partager votre expérience ? Je prends la parole !

  1. Hello,

    Il faut bien se dire qu’ un animal a un comportement propre à lui, et qu’ il a des besoins réels, ce n’ est pas un jouet, ou un meuble dont un enfant pourrait se lasser rapidement.

    Cet animal, grand ou tout petit a des besoins, mais aussi des envies, surtout d’ être heureux…Et il y aura forcément un ou des moments dans sa vie où il aura besoin d’ un vétérinaire, donc attention, même si vous adoptez une souris ou bien un hamster, vous devrez l’ y amener.

    C’ est votre devoir et votre responsabilité.

Les commentaires sont clos.

Plus d’articles sur MAFAMILLEZEN