
Pour une idée de sortie en famille à proximité de Paris, direction Villers-Cotterêts dans l’Aisne, à moins d’une heure de la capitale en TER. C’est la ville natale d’Alexandre Dumas, mais c’est surtout là qu’a ouvert fin 2023 la Cité internationale de la langue française, dans le château où François 1er signa une ordonnance faisant du français la langue officielle. Suivez-nous dans ce lieu surprenant, vivant et extrêmement ludique.
Pas besoin d’aller loin pour s’évader ! Depuis Paris Gare du Nord, le train vous emmène à Villers-Cotterêts en moins d’une heure (et si vous voulez séjourner pour plusieurs jours dans l’Aisne, retrouvez aussi nos idées pour un week-end en famille). Une fois arrivés, cap sur le château rénové où s’est installée la Cité internationale de la langue française. Un chantier pharaonique, le deuxième plus gros chantier patrimonial après Notre-Dame de Paris, pour une cité entièrement dédiée à la langue française et à la francophonie. Un site unique et atypique, mais aussi intergénérationnel : petits et grands y joueront avec les mots avec le même plaisir.
Pourquoi avoir choisi Villers-Cotterêts et le château de François 1er ?
Si Villers-Cotterêts est connue pour être la ville natale d’Alexandre Dumas, ça n’est pas l’écrivain qui influença l’installation de la Cité internationale de la langue française dans l’Aisne. Avant lui, François 1er s’y était fait construire un château, en lisière de la magnifique forêt de Retz. Et c’est en ce lieu-même que le monarque signa en 1539 une ordonnance faisant du français la langue officielle pour les actes de justice et d’état civil, en remplacement du latin. C’est donc tout naturellement ici qu’a été inaugurée en 2023 la Cité internationale de la langue française, dans l’enceinte même du château. Un lieu tout à l’image de la langue : riche, vivant et joyeux.
Le saviez-vous ? Le français est aussi la langue officielle et langue de travail des institutions de l’Union européenne.
La Cité internationale de la langue française, un lieu qui parle à toutes les générations
Dès la cour du Jeu de paume, une centaine de mots en suspension sous une immense verrière plonge les visiteurs dans le grand bain de la langue française : poésie, rap, prose, tchatche, baratin, charabia… D’emblée, le ton est donné. On entre dans un espace vivant et protéiforme, comme l’est la langue et ses formes d’expression. On pouvait craindre que cette Cité de la langue française soit figée dans le temps et très scolaire, peu avenante pour les jeunes visiteurs. C’est à l’inverse un lieu extrêmement vivant et interactif, très contemporain dans sa forme dans ce lieu chargé d’Histoire.
La scénographie reflète très exactement ce que sont la langue et les mots : un jeu, un lien avec l’autre, des interprétations multiples… On joue, on jongle, on s’interroge, on est surpris, on apprend, on communique… Parmi les visiteurs, on croise des ados en duo, des familles avec enfants et adolescents, des seniors, certains avec leurs petits-enfants, qui tous parcourent les lieux avec un enthousiasme flagrant.
Un voyage à travers la langue française et les cultures francophones
Après un préambule sur l’histoire du château et la fameuse ordonnance signée par François 1er en 1539, se succèdent 15 salles réparties sur 1200 m2 qui transportent les visiteurs dans un voyage à travers la langue française et les cultures francophones. Parce qu’il n’y a pas qu’en France qu’on parle le français. Vous serez peut-être surpris d’apprendre que c’est la 2ème langue la plus parlée au monde (par quelques 320 millions de personnes), après l’anglais et devant l’espagnol. Une langue qui s’est enrichie au fil du temps de mots venus d’ailleurs, au gré des conquêtes militaires, des échanges culturels et commerciaux.
On est accueillis par Michel Serrault en Monsieur Jourdain dans un extrait du Bourgeois Gentilhomme de Molière, qui a joué Tartuffe ici même au château de Villers-Cotterêts avec sa troupe. Molière, un maître incontesté qui manie les mots jusqu’à faire entendre « le dit du non-dit », a toute sa place ici. Aux côtés d’autres virtuoses de la langue comme Raymond Devos ou Bobby Lapointe, que seuls les plus âgés d’entre vous connaîtront. A la Cité internationale de la la langue française, la langue, on la décortique avec humour, on la met en musique, on la compare à d’autres langues, on la voit sous tous les angles
Une scénographie moderne et immersive
Avec ses 60 dispositifs interactifs, la visite est ludique et dynamique : dictée collective, grille de mots-mêlés géante, bornes de quiz à la manière d’un jeu TV, théâtre immersif avec des extraits joués par la Comédie Française, vidéos et installations à manipuler… Les enfants jouent, les ados testent leurs connaissances et défient leurs parents ou grands-parents. Dans la bonne humeur et humblement.
On jongle avec les mots, on décortique le langage, on l’enrichit. Tout est ludique à la Cité de la langue française de Villers-Cotterêts. On cherche la version française des anglicismes (fake news ou infos ? Spoiler ou divulgâcher ?), on se lance dans une chasse aux mots et on essaie de retrouver les homonymes, palindromes (mots pouvant se lire dans un sens et dans l’autre) et autres énantiosèmes (mots qui désignent une chose et son contraire), on teste son orthographe… On découvre que le ketchup vient de Chine, qu’on dit chocolatine ou pain au chocolat selon les régions, et qu’un mot peut avoir mille interprétations. On crée, on compose, on s’interroge. Et surtout : on s’amuse !
Et assez surprenant, il y a finalement assez peu de choses à lire dans toute cette scénographie qui joue avec les mots. C’est peut-être d’ailleurs ce qui fait qu’elle réussit si bien à capter l’intérêt des jeunes visiteurs. Et d’ailleurs, quand on demande à Paul Rodin, son directeur, ce qui lui fait le plus plaisir : « Quand les ados, à la sortie, demandent à leurs parents : On revient la semaine prochaine ? ». Et nous aussi, on a bien envie d’y revenir en famille !
Des supports ludiques pendant ou après la visite :
- Pour les 8-12 ans : Le cahier de la Cité international de la langue française : un cahier de 100 activités et jeux des Editions Belin pour jouer avec la langue française (vendu 11,90 €). Pour prolonger la visite et tester ce qu’on en a retenu.
- Pour les ados : Jeu de piste à travers la langue française : A la recherche du mot perdu. La mission, partir à la recherche d’un mot depuis longtemps oublié, muni d’un carnet, d’un cube couvert de symboles, d’une roue temporelle et autres accessoires. A demander à l’accueil.
En pratique :
Cité internationale de la langue française
Château de Villers-Cotterêts
1, place Aristide Briand
Tel. 03 64 92 43 43
Ouverture du mardi au dimanche.Durée de la visite de la Cité : environ 2h, mais prévoyez la journée avec les activités annexes.
Public : tous âges, enfants dès 6-7 ans, ados, adultes, grands-parents.
Tarif expo permanente : gratuit pour les moins de 26 ans. 9 € pour les autres
Bon plan : pack TER-Cité internationale de la langue française au départ de toutes les gares des Hauts-de-France et de la gare du Nord à Paris.
Tarif A/R : 18 € pour les plus de 26 ans. 9 € pour les moins de 26 ans.
Plus d’informations et réservation
Et après la visite, que faire à Villers-Cotterêts ?
Après la culture, place à la nature ! Le parc du château ouvre sur la forêt de Retz, l’une des plus grandes forêts domaniales de France. A pied ou en VTT, lancez-vous sur les sentiers !
Balade jusqu’à la Tour Mangin, vestige de la Grande Guerre
Un sentier dans la forêt de Retz, au départ du château, vous mènera jusqu’à la Tour Mangin (environ 14km, difficulté modérée), vestige de la Grande Guerre dans l’Aisne (entièrement reconstruite pour le Centenaire en 2018). C’est depuis cette tour d’observation de 30 mètres de haut, culminant à 220 mètres et offrant une vue imprenable sur le plateau du soissonnais, que le général Mangin lança la contre-offensive qui devait conduire à la victoire de 1918 contre les Allemands. Chaque niveau est aménagé selon différentes thématiques afin de sensibiliser les visiteurs à l’aspect historique de la tour mais aussi à la faune (notamment la salamandre, emblématique de Villers-Cotterêts) et à la flore de la forêt de Retz.
Chasse au trésor en forêt de Retz
Plusieurs fois par an, l’ONF organise des balades guidées, notamment à l’occasion de la Journée internationale des forêts en mars. Et du 21 mars au 15 septembre, en famille, vous pourrez également participer à une chasse au trésor en forêt de Retz gratuite au départ de la statue d’Alexandre Dumas. Il vous faudra résoudre 11 énigmes le long des 7 km de sentiers, et récupérer votre récompense à l’office de tourisme. Carte au trésor à télécharger sur le site de l’ONF.
Le musée Alexandre Dumas
Avant de repartir, une petite halte au musée Alexandre Dumas s’impose. Le père des Trois Mousquetaires est né ici, et la visite (rapide) complète bien la journée. Là encore, on joue avec les mots, mais aussi avec l’Histoire. Vous y verrez d’ailleurs l’exemplaire original du Comte de Monte-Cristo, l’occasion de rappeler aux plus jeunes qu’avant d’être un film à succès, il y avait un livre. Ceux qui espèrent visiter la maison de l’écrivain seront déçus. Sa maison natale est une maison privée qui ne se visite pas, et ne paye pas de mine. Mais la statue du grand homme trône fièrement sur la place de cette petite ville tranquille.
Une bonne adresse où manger à Villers-Cotterêts
On a testé pour vous le Kiosque de Bacchus. Idéalement situé à deux pas du château, ce petit resto propose une carte simple mais créative, et surtout savoureuse, réalisée à partir de produits locaux. Alexandre Dumas oblige, on y mange au milieu des livres, dans une ambiance chaleureuse et familiale. Aux beaux jours, un joli patio permet de déjeuner en terrasse. Une belle adresse d’un bon rapport qualité-prix. Voir la carte sur la page Facebook du restaurant.
Infos pratiques pour organiser votre journée à Villers-Cotterêts
Y aller en train : depuis Paris Gare du Nord, TER direct jusqu’à Villers-Cotterêts (moins d’1h).
Tarif malin : Pack TER A/R + entrée Cité : 18 € à partir de Paris.
Pour d’informations sur le site de l’Office de tourisme de Villers-Cotterêts et sur le site J’Aime l’Aisne
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