
De nombreuses jeunes filles cessent ou réduisent leur pratique sportive en raison de leurs menstruations. Entre crainte des fuites, douleurs et tabous persistants, cette période du mois peut devenir un véritable obstacle à l’activité physique. Comment aider votre fille à surmonter ces obstacles et continuer à pratiquer son sport favori en toute confiance ? On vous explique.
Pourquoi les règles compliquent-elles la pratique du sport ?
Les menstruations engendrent des difficultés qui peuvent être physiques, psychologiques et sociales, rendant la pratique sportive plus complexe pour les adolescentes.
Un manque d’informations préoccupant
L’étude de Règles Élémentaires et du Fondaction du Football* met en lumière un manque flagrant d’informations chez les jeunes sportives entre 11 et 18 ans. Plus d’un tiers des footballeuses interrogées n’ont jamais reçu d’explication sur les règles, ce qui renforce leur sentiment de stress et d’isolement lorsqu’elles doivent gérer leur cycle tout en pratiquant leur sport.
De plus, plus de la moitié des joueuses estiment qu’un temps de sensibilisation serait utile, non seulement pour elles, mais aussi pour les garçons. Cette initiative permettrait de briser le tabou des règles, de mieux comprendre l’impact des menstruations sur la pratique sportive et de créer un climat plus bienveillant dans les clubs et établissements scolaires.
Une baisse de performance ressentie par les jeunes sportives
Les fluctuations hormonales du cycle menstruel peuvent provoquer des douleurs abdominales, une fatigue accrue, des crampes ou encore une sensation de lourdeur musculaire. Ces symptômes impactent directement la performance des adolescentes.
D’après l’enquête, 7 joueuses sur 10 se sentent moins performantes pendant un match lorsqu’elles ont leurs règles, et plus de la moitié des sportives pensent que leurs menstruations ralentissent leur progression. Cette perception peut les conduire à s’auto-censurer, à s’entraîner avec moins d’intensité, voire à éviter certaines compétitions.
Le poids du tabou et ses conséquences sur l’engagement sportif
Malgré les progrès en matière d’éducation menstruelle, près de 40 % des jeunes sportives estiment que le sujet des règles reste tabou dans leur discipline. Une joueuse sur deux ne se sent pas à l’aise d’en parler dans son club, par peur d’être jugée ou incomprise.
Cette gêne entraîne des répercussions directes : en l’absence de dialogue et de solutions adaptées, les jeunes filles s’absentent plus souvent des entraînements et des compétitions, ce qui nuit à leur progression.
Enquête « Règles et sport : carton rouge sur les tabous », commanditée par Règles Elémentaires et Fondaction du Football
Les solutions pour bien vivre ses règles en pratiquant du sport
Choisir la bonne protection menstruelle pour le sport
Le choix d’une protection adaptée est essentiel pour permettre aux adolescentes de rester concentrées sur leur performance sans craindre les fuites.
- Les tampons sont souvent recommandés pour les sports aquatiques, mais certaines jeunes filles ne sont pas à l’aise avec cette solution ou préfèrent éviter les protections internes.
- Les serviettes hygiéniques sportives sont conçues pour absorber efficacement les flux tout en restant discrètes, mais peuvent être inconfortables lors de mouvements intenses.
- Les culottes menstruelles représentent une alternative idéale. Conçues pour absorber l’équivalent de plusieurs tampons, elles garantissent une protection fiable tout en offrant un grand confort. Une culotte de règles permet ainsi aux adolescentes de bouger librement sans craindre les fuites, que ce soit à l’entraînement ou en compétition. Pour la natation, le maillot de bain menstruel est idéal.
En encourageant votre fille à tester différentes options, vous l’aiderez à trouver celle qui lui convient le mieux en fonction de son sport et de son ressenti personnel.
Apprendre à gérer l’inconfort et la douleur
Certaines adolescentes ressentent des douleurs menstruelles intenses qui peuvent affecter leur motivation et leurs performances sportives. Heureusement, il existe plusieurs solutions pour atténuer ces inconforts :
- Une bonne hydratation : boire suffisamment d’eau aide à prévenir la rétention d’eau et les ballonnements.
- Une alimentation équilibrée : privilégier des aliments riches en fer (lentilles, épinards, viandes rouges) et en magnésium (bananes, amandes, chocolat noir) permet de réduire la fatigue et les crampes.
- Les étirements et le yoga : certaines postures aident à détendre les muscles abdominaux et à réduire la sensation de tension.
- L’application de chaleur : une bouillotte sur le bas du ventre après l’effort peut être très efficace pour soulager les règles douloureuses.
Encourager une approche décomplexée du sport et des règles
L’un des principaux freins pour les adolescentes reste la gêne qu’elles ressentent à parler de leurs règles, notamment avec leurs entraîneurs et leurs coéquipières. En tant que parent, vous pouvez les aider à adopter une approche plus sereine :
- Parler des règles librement à la maison aidera votre adolescente à se sentir à l’aise avec ce sujet, à s’exprimer sans tabous, et à vous poser toutes les questions qui la taraude.
- Encourager le dialogue au sein de leur club sportif : certains clubs mettent en place des actions de sensibilisation, et il est essentiel d’inciter les entraîneurs à être bienveillants et informés sur le sujet.
- Faire comprendre aux garçons l’importance du sujet : l’enquête révèle que 58,2 % des joueuses pensent que les garçons devraient aussi être formés sur les règles. Une meilleure compréhension collective permettrait de lever les tabous et de créer un environnement plus inclusif. Et cela commence à la maison.
Les menstruations ne devraient jamais être un frein à la pratique sportive des adolescentes. Pourtant, le manque d’informations, la gêne sociale et les douleurs peuvent entraîner un ralentissement de leur progression et une baisse de motivation. En tant que parent, vous avez un rôle essentiel à jouer pour leur fournir les clés nécessaires à une pratique sereine. Votre fille pourra ainsi continuer à pratiquer son sport favori sans se laisser freiner par ses règles.
*Sources : Règles et sport : carton rouge sur les tabous, enquête Règles Elémentaires et Fondaction du Football 2024 auprès de jeunes joueuses entre 11 et 18 ans.
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