22 % des collégiens ( contre 19 % en 2023**) et 29 % des lycéens (contre 21 % en 2023**) ont été victimes de cyberharcèlement en 2024, selon la dernière étude Caisse d’Epargne – Association e-Enfance / 3018. Le roman « C’était juste une blague », de Caroline Peiffer, paru aux Éditions Beta Publisher dans la collection « A sexe égal », explore les thèmes du harcèlement scolaire, du cyberharcèlement, et leurs conséquences tragiques à travers l’histoire de Manon, une jeune fille de 16 ans qui se suicide dans son lycée après avoir été victime de harcèlement par ses camarades de classe. Un roman sous forme d’enquête pour les ados et leurs parent.
C’était juste une blague : l’histoire
Manon, une lycéenne, se suicide dans les toilettes de son lycée un matin. Qu’est-ce qui a pu pousser cette adolescente à cette extrémité ? C’est la question que se pose tout le monde : ses parents, son frère, ses camarades… Des rumeurs de harcèlement et de cyberharcèlement commencent à apparaitre, mais comment le prouver ? Comment trouver un coupable quand tout le monde l’est ? Ce récit, écrit du point de vue de “ceux qui restent”, qui pose la question des responsabilités face au harcèlement et au cyberharcèlement.
Un livre-enquête sur les effets dévastateurs du harcèlement scolaire
« C’était juste une blague » est un roman, destiné aussi bien aux ados qu’aux adultes, mais tellement ancré dans le réel qu’on en oublie la fiction. Le livre s’écoule comme une enquête, avec comme points de départ le suicide de Manon. Que s’est-il passé pour que la jeune fille en arrive à mettre fin à ses jours ? S’en suit une enquête auprès des principaux protagonistes de « l’histoire » : ses camarades de classe, les professeurs de son lycée, ses parents… Déjà victime de harcèlement dans son précédent établissement, on suspecte tout de suite qu’elle se soit encore fait harceler ici. Surtout qu’une vidéo tourne sur les réseaux sociaux.
Un roman qui interroge la responsabilité de chacun
Le roman met en lumière les effets dévastateurs du harcèlement, du cyberharcèlement, et de l’indifférence, tout en questionnant la responsabilité collective et individuelle face à de tels actes. Un chapitre est consacré à chacun des protagonistes. Chacun a joué un rôle dans l’histoire. Et l’auteure de montrer à travers ses personnages le processus du harcèlement : les harceleurs, inconscients de la portée de leurs actes ; les témoins, qui voient mais n’osent intervenir de peur d’être eux-mêmes harcelés ensuite ; la victime, dont on ne sait pas vraiment ce qui l’a fait passer à l’acte. Et puis l’entourage : les parents sonnés et le frère pourtant complice, qui n’ont rien vu, et qui accusent l’éducation nationale de ne pas avoir protégé leur fille. Les professeurs, démunis, qui n’ont pas su voir eux non plus, et qui doivent vivre avec cette lourde responsabilité. Des profs et un système à qui on demande aujourd’hui d’éduquer à la place des parents, de voir ce qu’eux-mêmes n’ont pas vu, et qui se retrouvent en première ligne quand il s’agit de trouver un coupable ou du moins un responsable.
La faute aux réseaux sociaux
Des réseaux sociaux qui sont au cœur de l’ouvrage. Une plaie pour les profs, une addiction pour les jeunes. Le livre pointe leur vacuité, et l’irresponsabilité et le manque d’empathie de ces adolescents addicts à leur compte Tik Tok, qui postent leurs vidéos avec pour objectif premier de booster leur popularité et faire grimper leur nombre de followers, au détriment de la vie des autres. Les campagnes de prévention contre le cyberharcèlement ne semblent guère fonctionner sur ces ados, complètement décérébrés ou influençables. Et l’impuissance des adultes face à ce phénomène est désarmante et pathétique. Les réseaux sociaux sont pointés ici comme la cause de tous les maux.
Un roman sur le harcèlement auquel le lecteur s’identifie
On sent dans « C’est juste une blague », le vécu de l’auteure, Caroline Peiffer, elle-même professeur d’histoire géographie. Ce qui rend ce livre d’autant plus poignant. On suit l’enquête comme dans un roman policier. Sauf que l’histoire ressemble beaucoup à la vraie vie. Le livre est d’autant plus bouleversant qu’on se met à la place des parents. Et si cela arrivait à mon enfant, comment est-ce que je réagirais ? Le livre décrypte la mécanique du harcèlement, à travers les témoignages des différents protagonistes. Comme dans une enquête. Le lecteur se place tour à roue du côté du harceleur, du témoin, de la victime, du prof, de l’entourage, de l’enquêteur. Qu’aurions-nous fait à leur place ?
« C’est juste une blague » est un livre qui questionne, et qui encourage à passer à l’action pour lutter contre les harceleurs, en montrant que la vie est plus importante que le nombre de followers sur les réseaux sociaux. Un roman qui encourage le lecteur (en tout cas on peut l’espérer) à être plus attentif aux autres, et à revoir ses propres comportements. Un roman sur le harcèlement poignant, à mettre entre toutes les mains, des ados et des parents, pour les sensibiliser et ouvrir la discussion : Que font nos enfants sur les réseaux sociaux ? Sont-ils victimes de harcèlement, ou bien harceleurs, sont-ils témoins ? Un livre coup de point qui montre la réalité du harcèlement pour mieux le prévenir et le combattre.
« C’était juste une blague », par Caroline Peiffer, aux Éditions Beta Publisher, mai 2024, à partir de 12 ans. 16 € – Commander sur Amazon.
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