Conçu par Michel Gondry, l’incassable et incontournable cinéaste auquel on doit des opus comme Eternal sunshine of the spotless mind, le film d’animation Maya, donne-moi un titre est une sorte de ping-pong d’animation entre les idées d’une enfant de huit ans et son père réalisateur. Au cinéma le 2 octobre. Et on vous offre des places dans l’espace Concours !
Maya, donne-moi un titre, l’histoire
Le père de Maya vit aux Etats-Unis alors que sa fille habite de l’autre côté du monde avec sa mère, à une époque où on n’a pas trop la possibilité de voyager. Parce que l’imaginaire est le meilleur moyen d’être proche, même quand on est loin, il demande à cette dernière de lui proposer des titres afin qu’il lui crée des petits dessins animés sur ces thématiques imposées, comme on enverrait des lettres par-dessus l’Atlantique…. Maya décide, Papa fabrique et c’est ensuite Maman qui raconte l’histoire que Papa a composée.
Et dans ses récits qu’il invente, tout devient possible. Maya s’y transforme en enquêtrice chargée de découvrir pourquoi il arrive à la terre d’être prise de secousses et de provoquer des catastrophes. Maya bidouille avec du bric et du broc un avion-oiseau afin de voyager dans les cieux. Maya va rapetisser jusqu’à être plus petite qu’une feuille de salade à cause d’un produit nommé conconchon. Elle se transforme en sirène, croise la route de trois chats aux drôles de mœurs ou encore met sur pied un plan diaboliquement futé pour nettoyer la mer, qui a été malencontreusement polluée par une immense cargaison de ketchup.
Certains personnages, comme sa maman ou ses grands-parents, Boumboum et Pampa, le roi de la frite reconverti dans les hamacs, viennent aussi parfois mettre leur grain de sel dans ses aventures.
A partir de quel âge ?
Dès 4-5 ans, pour les enfants éveillés qui ne veulent pas qu’on les prenne pour des bébés et qu’on leur dise n’importe quoi (comme Maya qui refuse de croire que si notre planète tremble parfois, c’est qu’elle a froid !)
L’avis de MAFAMILLEZEN
C’est un drôle d’OVNI ou plutôt d’OANI (objet d’animation non identifié) que nous propose Michel Gondry. Car Maya, donne-moi un titre est un film qu’il a bricolé tout seul à la main, avec ce qu’il trouvait sur son bureau. Elaborée avec des feuilles de couleur, des feutres et un ciseau sur le principe de la stop-motion, cette œuvre est très artisanale et plutôt rafraichissante dans un paysage audiovisuel où tout est calibré.
Si beaucoup de parents inventent des histoires pour leurs enfants, par exemple pour les aider à affronter le moment du coucher ou à chasser les cauchemars, c’est une jolie trouvaille que ce procédé soit ici transposé en images. Bon sang ne saurait mentir : on voit d’ailleurs que le père et la fille rivalisent de fantaisie et d’humour décalé. Elle dans les « pitchs » de base qu’elle lui soumet (on pense notamment à l’océan qui est tout entier submergé de ketchup), et lui dans la manière dont il les développe ensuite à l’écran. Le tout constitue une émouvante déclaration d’amour à distance de Michel pour Maya. Le bonus dans l’affaire est que c’est Pierre Niney lui-même qui habille de sa voix les épopées de notre jeune héroïne.
Mais si on adhère au fond du projet, la forme pêche parfois un peu. Il manque dans ce long-métrage -qui n’en a que le nom puisqu’il dure à peine une heure-, un fil directeur qui aurait donné une vraie cohérence à l’ensemble. Là, les séquences sont comme superposées et semblent parfois redondantes.
Enfin, certains détails dans les intrigues laissent perplexe : le manque de modernité dans la représentation de la maman, souvent réduite à son rôle ménager (Maman, lave les vitres, Maman coupe les tomates, Maman s’occupe de convertir les concombres en cornichons…), et le fait que Maya soit souvent portraiturée nue, même s’il ne s’agit que de son avatar de papier. C’est la liberté de l’artiste qu’est Michel Gondry d’effectuer ces choix mais ils pourraient faire tiquer certains spectateurs.
Maya, donne-moi un titre
Réalisé par : Michel Gondry
Avec les voix de : Maya Gondry et Pierre Niney
Genre : Animation
Durée : 1h01
Sortie au cinéma : le 2 octobre 2024
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